En Rouge et Bleu !

Nous venions de terminer les cours de défense contre les forces du mal. Je n’avais pas la tête à étudier, et j’avais été plutôt absent pendant le cours. Bien entendu lorsque le professeur me posait des questions j’y répondais sans problème, ayant travaillé le cours il y a déjà deux semaines à l’avance. Mais j’étais préoccupais à cause d’une chose. Cette chose qui semble importante pour tant de gens et qui les rendrait heureux, pour moi elle me laissait de marbre. Même j’en étais triste, mais je ne le montrais à personne. La seule personne à l’avoir vu était Prudine. Mais c’était avant l’annonce que j’avais reçu hier. Le Mariage serait juste entre ma sixième et septième année. Je ne voulais pas me marier, au début je pensais simplement que je pourrais éviter cela et que tout permettrait de disparaître à un moment donnée, sauf que hélas non. J’étais piégé dans cette maison de tradition en pierre, aussi froide qu’un Détraqueur. Pourquoi était-ce tombé sur Jillian et moi ? Il fallait que je me fasse une raison, Jillian allait être hors de danger grâce à mon sacrifice. Ne dit-on pas que les grand-frères doivent protéger leurs petites sœurs et petits frères ? Et bien c’était ce que je faisais et cela me redonnait du baume au cœur. Je rendais Jillian heureuse et c’était le plus important.

A la fin du cours, je vis Elise s’arrêter au loin au beau milieu des couloirs. Je m’approchais d’elle. Il fallait que nous parlions de notre mariage. Je réussissais à tenir le coup et je déposais ma main sur son épaule. Elle se retourna vivement et m’aperçu avec mon habituel sourire. Je voyais son visage me faire un sourire en retour. Je me demandais ce qu’elle ressentait auparavant. Elle me prit la main et me proposa de marcher un peu. Je souriais et acquiesçais. Puis nous avançâmes main dans la main comme des amoureux. Mais nous n’étions pas cela, nous n’étions que des objets, des pions utilisés dans nos familles. Elise était moins froide que d’habitude et cela montrait qu’elle faisait des efforts elle aussi. Finalement il y eût un long silence et je le brisais pendant que nous descendions les escaliers :

- J’imagine que toi aussi tu as du recevoir la lettre, n’est-ce pas ? Ma grand-mère me l’a écrite avec tellement de fierté que ça se lisait dans son écriture. Tes parents aussi doivent-être fiers.

Je fis une pause afin d’entendre sa réponse. J’imagine qu’il devait être fier, mais moi je ne l’étais point. Je n’avais envie que d’une chose fuir le plus loin d’ici et disparaître de cette famille. Je repris la parole :

- Et sinon que penses-tu de cette nouvelle ? J’imagine que tu ne sais pas trouver tes mots n’est-ce pas ? Pour ma part on peut dire que j’ai été assez surpris. Dire que nous passerons nos Aspics en étant marié. C’est une chose inimaginable, n’est-ce pas ?

Je ne savais vraiment pas quoi dire. Puis je me rappelais de son amour pour la musique. J’en parlerais une fois le sujet du mariage finit.

Ce qui me surprit fut de voir le sourire de la rouge et or. Je ne la voyais pas que peu souvent sourire. Mais je ne disais rien, et continuais de la regarder. Malheureusement, elle et moi étions piégés dans ce que l’on pouvait appeler les traditions. Alors nous allions devoir nous serrer les coudes. Je ne savais pas vraiment comment réagir avec elle. Je n’ai jamais eut de relation avec une fille autre que amicale, mis à part ce moment d’égarement avec Prudine, mais ceci était du passé et il fallait que j’aille de l’avant. Alors nous nous tenions la main. Je sais que cela peut paraître ringard, mais c’était ce qui me semblait le plus judicieux. Elise me répondit que nous risquions fortement de passer beaucoup de temps ensemble l’année prochaine. J’hochais la tête. Nous avions en effet l’obligation de passer du temps ensemble l’année prochaine, mais honnêtement j’aimais mes petits secrets et je voulais les garder pour moi. Finalement je répondis :

- En effet, et j’imagine que beaucoup de gens me diront que j’ai de la chance que d’être à tes côtés. Même si je sais pertinemment que notre rapprochement n’a rien avoir au fait de nos points communs. Mais plutôt par rapport à nos familles.

Par la suite, Elise me parla du fait qu’elle ne savait pas quoi dire exactement sur le sujet du mariage qui arrivait vite. D’ailleurs elle me confirma qu’elle avait peur. Je le sentais quand elle serra ma main. Et elle me demanda si je n’avais pas peur moi. Comment répondre à cette question ? Allais-je dire la vérité et que l’idée me terrifiée et que je préfèrerais m’enfuir mais que je ne le ferais jamais pour ma sœur ? Et que je ne souhaitais qu’une seule chose son bonheur ? Non et je ne pouvais mentir par la même occasion. Il fallait que je trouve un compromis, un entre deux dans ce que j’allais dire. Je levais les yeux au ciel avant de lui dire en la regardant d’un sourire amical :

- Si je te disais que je n’avais pas peur cela serait mentir et je n’aime pas les mensonges. Ma sœur et moi-même nous nous sommes promis de ne jamais plus nous mentir et de nous dire la vérité cela suite à la mort de notre père. Et j’aimerais que toi et moi nous ayons ce même genre de relation. Pas de mensonge. Donc pour répondre à ta question, oui j’ai peur mais je me dis qu’il faut faire ce que l’on nous demande afin que nos familles nous laissent en paix.

Le nous était adressé pour elle et moi, mais aussi à ma sœur que je voulais à tout prix éviter cette situation. Je restais toujours souriant, nous étions presque arrivés à la Grande Salle. Je parlais par la suite :

- Sinon tu joues toujours de la musique ou tu révises pour les examens ?

J’avais toujours été un très bon orateur. Je captais vite l’attention et je pouvais aisément parler à l’oral. Je n’avais pas peur de la foule ou du monde. Non pas le moins du monde. Et avant de répondre à n’importe quelles questions, je m’assurais de ne pas parler trop vite et de réfléchir. Bien que par moment cela me faisait défaut et quand je parlais trop vite, je finissais par dire quelque chose qu’il ne fallait pas dire. Là en cet instant il fallait que je fasse extrêmement attention à mes réponses et à ce que j’allais dire. Je ne pouvais dire de mensonge mais je ne pouvais dire la vérité par la même occasion. Il fallait trouver les mots afin de dire un entre-deux. Par chance, ou plutôt malheureusement, j’avais dut m’exercer dernièrement avec ma sœur afin qu’elle ne se rende pas compte de ma tristesse et de mes intentions à propos de ce mariage. Finalement je pus répondre à Elise sans problème et je laissais échapper la mort de notre père.

Avais-je bien fais ? De toute manière elle l’aurait su tôt ou tard, alors il fallait le lui dire un jour. J’imaginais bien qu’elle me poserait des questions. Pas manqué elle me posa par la suite des questions sur le sujets. Avant de répondre je lui avais demandé pour sa passion, mais elle me répondit qu’elle avait surtout mis les études avant tout. Lorsqu’elle me demanda j’hochais la tête. De même qu’Elise je n’avais vu cette ombre qui nous a suivit et qui nous écoute parler. Puis je m’arrêtais dans le couloir et je pris finalement la parole sur mes parents, mais sans un visage neutre et un regard plein de souvenir :

- Ce n’est pas un sujet que j’aime vraiment parler, comme tu dois t’en douter. Je n’ai que peu connu ma mère. Elle est morte peu de temps après que Jillian soit née, cela a anéanti notre père mais il nous a chéris pendant plusieurs années, avant que celui-ci meure à son tour. Jillian et moi nous étions toujours à deux, jamais séparés, alors quand le moment pour moi d’aller à Poudlard était venue elle et moi en furent déchirer. Je n’ai eu de cesse de faire au mieux pour nous deux. Jillian croit que c’est de sa faute si je n’ai plus ma mère, mais c’est faux. J’ai gagné une sœur fantastique et je ferais toujours en sorte que personne ne lui fasse du mal. Alors disons simplement que le sujet de nos parents est à éviter avec elle. Nous avons beaucoup souffert de leurs morts, alors je t’en serais reconnaissant de ne pas lui en parler.

J’avais regardé Elise droit dans les yeux en lui faisant comprendre que c’était important.

Une fois que j’avais fini de parler, une nouvelle personne décida de s’immiscer dans notre conversation. Et cette personne n’était autre que Prudine. J’aurais pu reconnaître sa voix entre mille. Et lorsqu’elle arriva je vis Elise montrer un visage de léger dégoût envers l’amie de ma sœur, et aussi celle que j’avais embrassé. La situation était on ne peut plus dur à gérer. Je souriais à Prudine et commençais à lui répondre :

- Salut Pru. Ça fait longtemps qu’on ne c’est pas vu. J’espère que tu vas bien. Tu connais surement Elise, non ? Elise je te présente l’une des meilleures amies de ma sœur.

Peu de temps après les présentations, Pru commença à parler du mariage dans un sens où elle voulait s’amuser. Le visage de surprise d’Elise me fit perdre un peu mes moyens et je me mis à jurer en chinois. Je repris vite contenance et je commençais à reprendre la parole :

- Tu ne savais pas Elise ? J’ai invité certains de mes camarades au mariage. Je n’avais pas envie que seulement le côté de ta famille soit présent. J’ai envie aussi que mes camarades et amis soient présent. Je te rassure je n’ai pas invité tout Poudlard.

Je sentais que je risquais de perdre pied avec cette histoire, surtout qu’il y aurait des sangs-mêlés voir même des sangs non appréciés. Je terminais par répondre à la question de Prudine :

- Non on ne parlait pas mariage Pru. Mais plutôt famille. Tu sais les choses barbantes qu’on doit parler. Sinon comment c’est passé ta journée ? T’as finis tôt c’est bien ça. Tu n’as pas trop de difficulté avec les cours ? Si t’as besoin tu sais que tu peux toujours me demander de l’aide.

Prudine faisait un effort et saluait ma fiancée, sauf que cette dernière commença à ignorer sa main et demanda son nom et prénom. Oulà je sentais que c’était mal partie. Je ne savais pas vraiment comment gérer cette situation. Quand j’aperçu que Pru allait répondre je m’empressais d’expliquer la situation à Elise qui semblait recevoir la nouvelle, non pas de la meilleure manière qui soit. Les deux femmes avaient croisés leurs bras devant leurs poitrines et je sentais une tension qui commençait à grimper. Une fois fini ce fût avec une voix tranchante et en regardant Prudine qu’elle rétorqua que j’étais en voie d’inviter tout Poudlard. Je souriais et rigolais un peu avant de dire :

- Mais non, mais non. J’ai invité seulement des amis de Quidditch comme Josh, Minho et Dean aussi, ainsi que les meilleures amies de ma sœur. Pas grand monde tu vois.

Puis après cela, je me mis à répondre à Prudine sur le sujet de notre conversation. J’espérais que je n’allais pas à avoir à me retrouver au beau milieu d’un duel entre ces deux femmes. Sinon j’en serais fortement blessé par les retombés. Par la suite Prudine se tourna vers moi avec grâce et me répondit qu’elle espérait que je puisse l’aider dans ses cours. Sauf qu’elle me le demanda comme quand elle venait m’embêter. Et je sentais qu’elle le faisait exprès. Je voyais du coin de l’œil qu’Elise était entrain de bouillir sur place. Ça sentait le roussit pour moi. Finalement Pru me resserra ma cravate d’un air un peu curieux. Je sentais que je commençais à être fortement mal à l’aise et je n’arrivais pas à bouger, si ce n’est reculer un peu, comme d’habitude en fin de compte. Mais Elise stoppa net Prudine en lui lançant que nous avions encore d’autres choses à régler. J’en profitais pour retirer les mains de Pru de ma cravate. Puis je répondis aussi :

- Malheureusement je ne peux pas Prudine, pas maintenant en tout cas. Pourquoi on ne le ferait pas une autre fois. Je t’aiderais dans les cours et les devoirs, d’ailleurs tu peux amener Tristelle si tu le souhaites. Tu sais bien que ça ne me gêne pas de pouvoir être utile. Mais là Elise et moi nous devons discuter de chose importante. J’espère que tu m’en veux pas.

J’avais réussi à faire en sorte que Prudine ne reste pas très longtemps. Elle commençait à faire une petite moue quand j’ai annoncé que je ne pouvais l’aider. Puis elle sourit et d’un air de défis lança qu’on se ferait un plan à trois plus tard. Je la regardais bizarre. Un plan à trois ? Mais de quoi elle parlait ? Pour finir elle me déposât un baiser sur la joue et hop, elle s’enfuit rapidement. Une fois qu’elle fut au loin je soupirais. Franchement cette fille était ingérable, enfin plutôt cette situation. En parlant de situation ce n’était pas fini et quand je me retournais vers Elise je vis un regard froid et une mine de désapprobation. Cela n’annonçait rien de bon. Elle me rétorqua qu’au mariage elle allait me montrer son décolleté. Ma réaction fut de la regarder avec surprise. De quoi me parlait-elle ? Et était-elle jalouse de Prudine ? Je ne comprenais pas pourquoi. De toute manière nous étions fiancés et ce n’était pas parce qu’elle m’embêtait la plupart du temps que ça allait changer cela. J’allais faire une réponse quand elle m’en empêcha et me parla si j’étais sûr d’inviter Dean. J’haussais un sourcil puis elle m’expliqua les raisons. Je soupirais un peu avant de répondre :

- Je comprends ce que tu ressens vis-à-vis de notre rang et de ce que nous devons montrer. Mais comment te dire… je n’ai presque plus de famille, je n’ai ni mère et ni père. Le seul lien fort de parenté est celui avec ma sœur et je n’ai pas envie qu’elle soit la seule personne qui soit là pour ce moment important. J’ai invité des camarades à moi avec qui je m’entends bien, ainsi que ma sœur, pour pas qu’elle se sente oppressée par la pression de l’événement. Donc oui j’ai invité Dean, je sais que tu ne le supportes pas vraiment, mais c’est un bon ami et ma sœur l’apprécie.

J’avais tenté d’expliquer de manière simple, ce choix, qui aux yeux de tous les sangs-purs seraient vu comme honteux. Je savais à quoi je m’exposais mais je ne voulais pas que je sois seul pour cela. Puis le sujet que Prudine soit là me revint en tête, il fallait aussi que j’en parle d’elle et que je rassure ma fiancée de sa présence et tenter de calmer le jeu :

- Sinon pour parler par rapport à Prudine, tu n’as pas à t’en faire. Elle est avec quelqu’un à ce qu’on m’a dit. D’ailleurs elle aime embêter les gens comme elle vient de le faire avec moi. Donc tu n’as pas à t’en faire par rapport à moi, tu vois ?

De ce que je parlais vis-à-vis de mon désir d’avoir mes amis auprès de moi, Elise soupira un coup avant de rétorquer que ce n’était pas une question d’appréciation, sauf qu’elle s’arrêta au beau milieu de sa phrase. Je la regardais en me demandant pourquoi. Puis elle reprit la parole en annonçant que je ne devais pas prendre les décisions seuls et que je devais la consulter avant de prendre n’importe laquelle de décision. Elle m’expliqua que nous devions nous serrer les coudes, puisque nous n’étions pas un vrai couple. Je la regardais et je trouvais qu’elle avait tout à fait raison. Je ne pouvais en faire qu’à ma tête et la laisser comme cela. Dans les familles purs, les femmes étaient généralement vu comme des femmes au foyer et non comme des personnes. Et cela je n’aimais pas du tout. Sauf qu’en ne la prévenant point j’avais fait ce que je détestais le plus. Je me dégoutais par ma bêtise. Puis avant de m’excuser je voulais parler vis-à-vis de Prudine. Mais comme je m’y attendais un peu elle fit la sourde oreille, et Elise commença à hausser le ton qu’elle ne voulait pas d’un fiancé qui se fait tripoter. J’eu un air désolé et je me surpris à répondre en chinois :

- J’ai compris j’ai compris…

Voyant que j’avais parlé en chinois je me repris :

- Pardon. Donc je disais. J’ai compris. Je vais faire en sorte que cela n’arrive plus. Il est vrai que cela n’est pas correcte et que je comprends ton point de vue. De plus je souhaite m’excuser sur le fait de ne pas t’avoir consulté pour qui j’invitais, cela fut odieux de ma part et je m’en veux. Tu as raison, nous somme deux dans cette barque et il nous faut serrer les coudes. Je suis navré par cette action irréfléchie.

J’étais vraiment sincère et je ne voyais pas vraiment ce que je pouvais dire d’autre. Je ne pouvais promettre de faire en sorte que cela ne se reproduise point, car j’avais besoin de faire une dernière action vis-à-vis de Jillian. Je devais la rendre libre de ces traditions, et je pense que cela aura de grande répercussion. Mais je pris de nouveau la parole en souriant :

- Si tu le souhaites, nous pouvons reprendre notre conversation et de choisir ensemble ce que nous allons faire ou non à notre mariage.