You make me laugh [Feat Lorcan]

Il faisait plutôt bon aujourd'hui. J'avais envie de profiter un peu du parc, espérant qu'il n'y ait personne. J'avais envie de m'y retrouver seule pour écrire un peu. Maman m'avait envoyé un hibou il y a deux jours et je ne voulais pas attendre plus longtemps pour lui répondre. Je savais que ce n'était pas simple à la maison pour elle, je m'en voulais un peu de la laisser seule à la maison avec Aaron et mon père. Mais j'étais si bien à Poudlard, c'était peut-être égoiste de ma part, mais quel jeune voudrait arrêter de vivre ici pour supporter une situation de famille compliquée ?

Mais je ne me plaignais pas, parce que je savais que j'avais de la chance, quelque part. Je savais ô combien la valeur du sang pour certaines familles prenaient tellement d'importance qu'ils en devenaient malheureux, tout du moins les enfants. Alors j'étais plutôt rassurée, parce que ma difficulté avec ma famille était juste que mon père ne nous comprenait pas et nous, nous ne le comprenons pas non plus.

Je relisais le hibou de ma mère. C'était une très longue lettre dans laquelle elle me parlait surtout d'Aaron, mon petit frère. Elle me manquait et il me manquait aussi. Je ne savais pas trop quoi lui répondre alors je me contentais d'un " Merci pour le hibou, vous me manquez tous les deux, je pense à vous même si je travaille beaucoup et que je n'ai pas beaucoup de temps, je rentre bientôt, bisous. " Que dire de plus ? C'était bientôt les vacances de Noel.

Et hop, c'était fait. J'aimais bien être un peu seule en ce moment, enfin être loin de ma famille. Je pense que c'était normal, j'avais envie de prendre mon envol, d'être plus libre et plus autonome. Alors oui ça devait être normal, je n'étais pas la seule dans ce cas j'imagine.

Je me rendis vers l'entrée, parce que je n'avais rien à faire au final alors pourquoi ne pas aller à la grande salle pour voir qui y était ? Finalement, je n'avais pas trop envie de rester seule.

C'est là que j'ai vu Lorcan. Il était au parc lui aussi, il me tournait le dos. Je courus vers lui et je lui cachais les yeux avec mes mains. Pour l'embêter, comme toujours.

" Devine qui c'est ! "

Ah, sacré Lorcan. Il avait un don pour me faire rire. Je crois que de toutes les personnes que je connaissais depuis la première année ici, il faisait partis de mes coups de cœur. Vous savez, ces fameuses personnes avec qui vous vous sentez bien alors que vous les connaissez à peine ; ces personnes avec qui vous riez facilement et pour rien et dans ces moments là la vie paraît si simple. Et Lorcan comptait beaucoup pour moi, justement pour tout ça. J'aimais beaucoup l'embêter et il aimait m'embêter aussi.

J'éclatais de rire en le serrant contre moi. Effectivement, je n'étais pas très discrète sur ce coup là. Courir vers lui sur les feuilles mortes de l'automne (imaginez le bruit) et lui cacher les yeux (alors qu'il m'avait sûrement vu et entendu), c'était débile. Mais c'était si drôle ! En fait, Lorcan et moi étions de vrais enfants ensemble. Avec lui, je m'amusais et c'était si naturel entre nous que ça en était évident.

« Gagné ! Et te moque pas ! Tu sais très bien que je ne suis pas douée pour faire des blagues, contrairement à toi. Et sinon… Dis-moi petit écureuil, tu fais quoi ici tout seul à marcher ? »

Petit écureuil. C'était mignon non ?