Une solitude recherchée, une solitude detestée...

Lilith était dans un coin de la salle commune, lisant un livre moldu. Évidemment la couverture présentait un livre sorcier tout ce qu'il a de plus banal. Après tout, elle n'allait certainement pas afficher aux yeux de tous qu'elle lisait des livres moldus dans la maison de la pureté du sang. Il y avait beaucoup trop de sang pur rétrograde comme ses parents ici. Non pas qu'elle vouait un culte aux moldus, il ne fallait pas exagérer par Salazar ! Rien que l'idée qu'elle puisse ressembler à ces Weasley, lui donnait envie de vomir.

Elle lisait de la littérature moldue, plus précisément un livre sur les sorcière de Salem. Un livre fort intéressant sur la vision que pouvait avoir les moldus de la magie, et la capacité qu'elle avait à les effrayer et les fasciner en même temps. C'était drôle de voir que les sorciers voyaient les moldus comme des êtres insignifiants alors que ceux-ci étaient effrayés et fascinés par la magie. Lilith savait qu'ils ne fallait pas les sous-estimer, pas avec ce que son maitre lui avait enseigné.

La jeune fille perdue dans sa lecture ne prêtait pas grande attention à son environnement. De toute façon la plupart des serpentard l'ignoraient totalement.

Seamus venait de terminer sa journée de cours, il était épuisé. Il avait juste envie de prendre une douche et de se caser au coin du feu avec un bon livre en attendant le dîner. Il poussa la porte de la salle commune et s'apprêta à monter vers son dortoir quand son attention fut attirée par Janisse Ronduld, une 6ème année qui claquait la lourde porte en chêne du dortoir des filles, l'air énervé. Elle avait une serviette de bain nouée autour des cheveux, semblant tout juste sortir de la salle de bain. Seamus s'arrêta net et arqua un sourcil. Que faisait-elle au juste?

" Qui est la bouse de dragon qui m'a piqué mon onguent d'oeufs de salamandre ? " Elle lança un oeil inquisiteur vers les personnes qui se trouvaient dans la salle commune. Pas de chance pour elle, il n'y avait pas grand monde, juste deux garçons qui jouaient aux échecs et qui n'avaient aucune idée de ce que pouvait être et à quoi pouvait servir de "l'onguent d'oeufs de salamandre". Seamus avait lu quelque part que c'était une version sorcière de l'anticerne moldu particulièrement efficace sur les peaux ayant subi de nombreux sorts de Furunculus. Ce qui était monnaie courante chez les filles de Serpentard qui, quand elles crêpaient le chignon, finissaient souvent par utiliser le sortilège.

" Il était posé près du miroir avant que je rentre dans ma douche! Qui est-ce qui l'a pris?? "

Elle se tourna et son regard se posa sur une jeune fille installée dans un coin de la salle commune. Un peu trop jeune pour utiliser de l'onguent, selon Seamus, mais c'était aussi la seule fille présente dans la salle. Janisse serra les poings et s'approcha d'elle telle une furie. Elle attrapa le livre que la demoiselle lisait et le balançait à travers la salle commune pile en direction de Seamus, qui l'attrapa au vol.

" C'est toi qui m'as volé mes affaires? Ce produit vaut une petite fortune, t'as intérêt à me le rendre ! " La furie avait sorti sa baguette et la pointait vers sa cible plus que vraisemblablement innocente.

" Expelliarmus ! " La voix de Seamus raisonna sur les murs en pierre du cachot. Janisse eut l'air surprise d'être désarmée et le dévisagea.

" Reste en dehors de ça Seamus ! " Dit-elle d'une voix menaçante.

" Tu sais bien qu'elle n'a rien à voir là-dedans... Tu ferais mieux de demander à Rosie Gales, je l'ai croisé tout à l'heure, elle était pleine de furoncle... "

Janisse lui lança un regard noir, puis alla récupérer sa baguette et retourna vers son dortoir en prenant soin de claquer la porte. Le jeune homme traversa la salle et tendit le livre à la jeune fille.

" Tiens..."

Lilith tout à sa lecture ne prêtait vraiment pas attention à ce qui l'entourait. C'est pour cette raison que quand une fille de sa maison lui arracha son livre des mains, elle ne réalisa pas ce qui se passait jusqu'à ce que l'autre fille parte furibonde, après qu'un garçon l'ait empêché de la martyriser. Lilith cligna des yeux avant de fusiller le dos de l'autre serpentard, pour qui se prenait cette fille ?

Il était vraiment cinglé dans cette maison par moment. Son regard croisa celui qui venait lui rapporter son livre, le jeune homme qui l'avait 'sauvé' des griffes de cette idiote sans cervelle. Elle le regarda fixement avec méfiance, parce qu'on était tout de même dans la maison des serpents et que rare étaient ceux qui agissait par altruisme par ici. Enfin surtout avec elle... Elle était bien trop désagréable. Elle récupéra le livre tendu avec un hochement de tête pour remerciement. Il ne fallait pas pousser, un remerciement oral et puis quoi encore ? Tss.

"Cette fille est votre amie ? Si c'est le cas, vous devriez peut-être revoir vos fréquentations. Il est évident qu'il lui manque quelques neurones." Lacha t'elle d'une voix sarcastique et un poil méprisante. Non pas à propose du jeune homme, mais de la cinglée qui venait de l'interrompre dans sa lecture.

Et bien, la gamine n'avait pas l'air commode, mais plus rien ne l'étonnait dans cette maison. Comparés aux Poufsouffles ou Gryffondors qui semblaient se vouer un amour fraternel platonique sans borne que Seamus jugeait clairement malsain et tout droit sortit d'un épisode des bisounours, c'est vrai que les Serpentards avaient plutôt l'air d'une bande d'êtres sans coeur, froids et solitaires. Ce qui était souvent le cas, mais c'était aussi leur passé qui faisait ça... La plupart des verts et argents avaient vécu des atrocités dans leur jeunesse qui auraient donner des cauchemars pour le restant de leurs jours aux plus braves des Poufsouffles. L'amour, la confiance et l'amitié étaient des concepts très souvent étrangers à cette maison, c'est pourquoi la remarque de la jeune demoiselle fit sourire Seamus.

" Une amie... pas vraiment, non... "

Dit-il avec une grimace de dégout. Janisse et lui s'étaient rencontrés lors de sa quatrième année, l'époque où il collectionnait les conquêtes et que les filles faisaient tout pour attirer l'attention du "batteur trop beau de l'équipe de Quidditch de Serpentard". Une époque révolue, croyez-le bien... En bref, leur "relation" avait duré deux semaines et avait pris fin quand Seamus avait décidé de sortir avec Lornia, la meilleure amie de Janisse. Cela avait créé une véritable pagaille dans le dortoir des filles des 3èmes année...

" Mais je suis d'accord avec toi, il lui manque quelques neurones... Qu'est-ce que tu lis? "demanda-t'il sans transition en s'affalant dans le canapé en face de la jeune fille. C'était la deuxième fois cette semaine d'une élève plus jeune le vouvoyait. Même si c'était à priori par respect, Seamus avait toujours beaucoup de mal avec les politesses. Venant d'un environnement très rural où tout le monde tutoyait tout le monde, ça lui restait à chaque fois en travers de la gorge.

La jeune fille lui adressa un regard compatissant, comprenant que cette fille ne devait juste pas lâcher les basques du garçon. Il était beau, c'était vrai mais Lilith ne le voyait pas encore avec des yeux d'adolescente bourrée d'hormone. La réflexion sur sa beauté ne s'arrêtait donc qu'ici. De toute façon, la jeune fille ne pensait pas pouvoir comprendre un jour toute cette agitation pour une apparence physique. Il était beau et alors ? Ça ne faisait pas de lui quelqu’un d'exceptionnel. Bien que le jeune homme semblait un tantinet plus intelligent que tout les idiots qui trainaient à Poudlard.

Elle fronça légèrement les sourcils à son tutoiement. Grimaçant intérieurement devant se manque flagrant de politesse. Oui elle était très à cheval sur ça, c'était bien la seule chose que sa mère lui avait inculqué, en plus d'être une bonne épouse. Pour cette partie là, sa mère ayant largement échouée, elle était trop désagréable pour être appréciée par un éventuel mari un jour. Elle savait être mielleuse et hypocrite, elle pourrait même faire semblant d'être quelqu'un de gentil et serviable mais le masque finirait par se fissurer, son caractère était trop fort pour rester enfermer dans le rôle de l'épouse potiche et obéissante.

Lilith cligna des yeux, ses pensées c'étaient égarées d'elles-même. C'était perturbant. Elle affecta un air nonchalant et désintéressé, une question aussi simple pourrait paraitre anodine mais elle n'était pas assez stupide pour répondre la vérité. Elle tenait à sa tranquillité, merci bien.

"Un livre très interessant sur la stupidité des moldus." Répondit elle avec un reniflement dédaigneux. Elle était vraiment une sacré comédienne quand même. Une lueur de malice éclaira le regard de la petite peste, plus le mensonge était gros, plus il était plausible. Et puis qui irait s'imaginer qu'elle lirait un livre moldu ? Personne.

"Et si vous voulez tout savoir, l'auteur qui a écrit tout cela sous-estime grandement ceux-ci." Ajouta t'elle l'air de rien. Cela pourrait paraitre comme étant de la méfiance vis à vis des moldus mais c'était bien plus que cela. C'était un profond mépris pour les sorciers qui ne voyait les moldus que comme des nuisibles.

Seamus crut déceler de l’agacement chez la jeune fille lorsque le garçon la tutoya ce qui le fit sourire. C’était dingue comme certaines personnes étaient vraiment formatées par leur éducation. Beaucoup de Serpentards étaient très (trop?) à cheval sur la politesse. Le jeune homme dut retenir une grimace quand elle évoqua la « stupidité des mordus ». Il y était habitué, après sept ans à cacher ses origines, en général, personne n’arrivait à voir comme il était énervé par ce genre de discours. Alors qu’il rentrait dans le débat lors de ces premières années, il avait finalement pris l’option de l’ignorance, ne réagissant plus aux provocations des verts et argents. Il ne voulait pas attirer l’attention de ses détracteurs. Mais quand elle reprit la parole pour affirmer que selon elle, l’auteur du livre sous-estimait les moldus, elle eut toute son attention. Il plissa les yeux à ces paroles, suspicieux, essayant de comprendre le sens sous-jacent.

« Qu’est ce que tu veux dire ? Qu’on devrait se méfier d’eux ? Ou que l’auteur est un imbécile ? »

Il lorgna vers la couverture du livre à la recherche du nom dû dit auteur mais celui-ci était illisible. Beaucoup de livres anciens, encore trouvables dans la réserve de la bibliothèque, dépeignaient un tableau plutôt noir de la situation des moldus, les traitant de moins que rien, de sous-race à l’image des elfes de maison. Mais ces dernières années, une politique plus pacifique et ouverte avait été mise en place et de nombreux livres trop controversés avaient été déplacés vers la réserve. La directrice ne voulait pas que des élèves trop jeunes prennent tout ce qui y était dit comme du pain bénit et ait une vision erronée des moldus.

La jeune fille ayant scruté le jeune homme avait entraperçu un éclair de colère dans son regard. Elle lui lança un regard circonspect à son interrogation, somme toute légitime. Comment répondre sans paraitre pro-moldu ou pro-sangpur ? Surtout qu'au final elle n'était ni l'un ni l'autre. Lire un livre moldu parlant des sorciers reflétait très bien la complexité de la jeune adolescente. Elle décida de répondre avec une certaine honnêteté, si elle avait bien déchiffré son regard colérique, il n'aimait pas les remarques arrogantes des sorciers de serpentard.

"Se méfier d'eux ? Sans aucun doute, si ils étaient au courant de notre existence et qu'ils en venaient à nous considérer comme une menace, nous n'aurions aucune chance. Le monde sorcier les méprisent trop pour voir en eux une menace." Elle s'arrêta, prenant le temps de mesurer ses prochaines paroles. Son regard calculateur ne lâchant pas le visage du jeune homme. Elle s'amusa de le voir essayer de lire la couverture de son livre.

"Essayez toujours, mais ce livre ne se révèlera vraiment que si je lève le sort posé dessus. Et je ne le ferais pas dans cette salle, je suis certaine que nos camarades n'aimeraient pas vraiment cette œuvre." Il est évident que leurs camarades de maison apprécieraient moyennement un livre moldu traitant de la chasse aux sorcières du point de vu moldu. Bien que contrairement aux sorciers, ils étaient moins hésitant à dénoncer leur propre bêtise.

tu m'as oublié ?

Ultra sorry pour ce délai ! J'avoue que j'avais oublié ! Sad

Honte à moi !

Seamus devait avouer être impressionné par les réflexions de la jeune fille. Pour son âge, elle avait un argumentaire bien développé et semblait choisir avec précision chacun de ses mots. Cela traduisait d’une grande intelligence. Le jeune homme était intrigué et se demandait quelle était son histoire. Persuadé pour autant qu’elle ne lui révélerait rien. Elle était d’une froideur et d’une distance presque perceptible. Quand il essaya de lire la couverture du livre, la demoiselle s’en moqua presque, avouant qu’elle avait enchanté l’ouvrage. D’après elle, le livre en question ne plairait certainement pas à leurs camarades Serpentards. Une nouvelle pointe de curiosité piqua le jeune homme. Quel genre de livre pourrait déranger les autres élèves de leur maison? Il avait bien une petite idée sur le sujet mais il n’allait pas risquer de poser trop de questions. Il avait le sentiment qu’un pas de travers et la jeune fille allait se refermer comme une huitre.

« Il est certain que tant qu’ils ignorent notre existence, ils ne seront pas une menace. Mais très clairement, je ne les sous-estimerai pas… Ils n’ont peut être pas de pouvoir, mais ils ont des armes contre lesquelles même nos sorts les plus puissant ne pourraient rien faire… Bien qu’ils ne les maitrisent pas eux-mêmes… »

Seamus repensa à ses premières années d’école moldues, avant ses 11 ans. Il avait été profondément choqué par le récit de la guerre froide et des risques qu’engendrait l’utilisation des armes nucléaires.

« Nombreux sont nos camarades qui ont l’esprit étriqué et conditionné par une éducation familiale beaucoup trop conservatrice. Mais je ne pense pas que tout soit perdu pour eux pour autant… Et puis… Beaucoup se contentent de jouer le jeu pour éviter les problèmes. Tu serai étonnée du nombre de Serpentards qui ne pensent pas un mot de ce qu’ils disent mais ne font que répéter en boucle ce qu’ils ont entendu ailleurs. »

Il haussa les épaules avec un sourire. Même si la jeune fille avait été plutôt évasive sur le « camps » qu’elle avait choisi, Seamus ne s’en cachait pas. Il avait compris qu’elle n’était pas une de ces gamines sans cervelle qui irait le dénoncer auprès des brutes de leur maison pour avoir tenu des propos pro-moldu. Ou plutôt anti-anti-moldus…

hrpg : pas de soucis t'inquiète ! Pour une fois, c'est pas moi XD

Lilith lança un long regard au jeune homme, il était intelligent. Et il savait jouer avec les mots tout en avouant à demi mot qu'il n'était pas un anti-moldu comme certain de ses camarades de maison.

"C'est le moins qu'on puisse dire." Répondit la jeune fille. Elle se rappelait ce que lui avait raconté son ami moldu, elle avait été particulièrement intéressé par la seconde guerre mondiale. Et sa conclusion était la même, les moldus ne contrôlaient pas leurs propres armes. Bien que les sorciers n'étaient guerre mieux !

"Ce qui ne les rend pas plus intelligent. Au vu de la politique actuelle en Angleterre, c'est loin d'être malin d'être ouvertement anti-moldu... surtout quand ces mêmes personnes souhaitent avoir un avenir politique. Mais vous avez raison, tous ne sont pas si attaché aux croyances de leur famille..." Elle lui fit un léger sourire, une lueur amusé et rusé dans le regard. Elle parlait d'elle, bien que de l’extérieur cela ne serait pas perçu avec autant de facilité. Non pas qu'elle avait honte de ses pensées, mais si ses parents l'apprenaient...

Elle ne souhaitait pas faire de politique, elle et de manière générale elle était désagréable avec tout le monde. Moldu, sorcier, créature... elle les traitait finalement de la même manière.

HRPG : Raaah le temps passe tellement vite ! affraid

Je réponds un petit truc, ça me prendra moins de temps ^^

Le jeune McGregor était tout à fait du même avis que celui de la demoiselle. Et c'était assez rare pour être relevé ! Il éprouvait souvent l'envie de rentrer dans des débats avec certains de ses camarades pour leur faire comprendre qu'ils racontaient n'importe quoi mais après plusieurs tentatives échouées, il avait laissé tomber. Ils n'avaient qu'à mourir idiot, cette bande d'imbéciles heureux. Il prit un inspiration en s'étirant sur le canapé puis lui tendit la main dans un geste rapide.

" Je suis Seamus McGregor, 7ème année. "

La jeune fille lui fit un léger sourire et serra la main du jeune homme.

"Lilith Anguis, 2ème année. Sinon à part sauver les fillette en détresse et avoir des idées peu communes pour notre maison... Prêt à quitter Poudlard cette année ?" De son côté elle avouait sans mal être assez terrifiée par l'idée. Sans doute que ses parents la marierait jeune quoiqu'elle puisse en penser. Elle doutait par la suite de pouvoir exercer la moindre fonction importante ou qui lui plairait vraiment. Elle ne serait que l'épouse d'un riche sang-pur.

hrpg : t'inquiète pas mdr !

HRPG : J'aime ton nouveau kit ! yes

Lilith Angis, 2ème année. Seamus ne put que constater qu'elle faisait vraiment plus que son âge. Son visage était enfantin, certes, mais sa taille, sa façon de se tenir et de parler lui en donnait trois de plus !

Elle lui demanda alors la question qui faisait retourner son estomac à chaque fois qu'il se la posait. Le futur l'angoissait au plus haut point. Bien qu'il était bon élève, il n'avait aucune idée de ce qu'il pourrait faire de sa vie.

" Je crois que je n'ai pas encore sauvé suffisamment de fillettes pour mériter de sortir d'ici avec les honneurs. Et je ne partirai pas sans ! " Dit-il avec un sourire. " Pour être honnête, et ne le répète à personne je tiens à ma réputation, quitter Poudlard me terrifie... " Avoua-t-il avec une grimace amusée. " Je sais qu'à 17 ans, on est censé être presque des adultes, moi je trouve que c'est beaucoup trop jeune pour décider de ce qu'on va faire pour les restants de ses jours... " Il haussa les épaules et continua. " J'ai réussi toutes mes BUSE et je suis bien parti pour mes ASPIC donc a priori, j'ai mis toutes les chances de mon côté ! "

Quand il se rendit compte qu'il était entrain de monologuer devant une jeune fille qui n'en avait certainement rien à faire, il se redressa dans son fauteuil et fronça les sourcils. " Tu sais déjà ce que tu veux faire plus tard, toi ? "

hrpg : merci Smile

Lilith hocha la tête, elle était sûre que quand son tour viendrait, elle serait tout autant terrifié. Aurait elle la force d'envoyer bouler toute sa vie pour faire ce qu'elle voulait vraiment ? Elle n'était pas courageuse, loin de là et elle ne savait si elle pourrait défier ses parents.

"Je pense que quoiqu'en dise les autres ils ne sont pas rassurés non plus. On est préservé du monde extérieur ici." Elle le pensait vraiment, ils apprenaient juste de quoi essayer de vivre comme des adultes. Son regard se perdit dans le vague quelques minutes à la question du jeune homme. Elle rêvait de pouvoir être libre des conventions et de ses parents pour être musicienne. Mais ce n'était qu'une chimère. Elle planta un regard lasse dans celui du garçon.

"J'ai un avenir déjà tout tracé. Ce que je souhaite n'a pas d'importance." Répondit elle finalement, se livrant plus qu'elle ne pensait le faire. Son amertume n'était peu être pas palpable, bien que parfaitement évidente dans le choix de sa réponse.

Seamus hocha la tête aux paroles de la jeune fille. Poudlard était certainement le lieu le plus sûr du monde. Malgré les devoirs, les examens, la vie était assez facile ici. On pouvait se contenter de se laisser porter par les années et suivre le mouvement sans trop se poser de questions. Les choix importants venaient avec le diplôme et la majorité. L’idée même de quitter un jour l’école lui donnait des frissons.

« J’imagine que tu fais partie de ces grandes et riches familles de sang-purs où ton avis ou tes sentiments importent peu et que tu finiras mariée et tout juste bonne à enfanter de bons petits sorciers modèles ? »

Le ton du jeune homme s’était durcit. Il avait côtoyé de nombreux élèves issus de ce type de famille. C’était monnaie courante, en particulier à Serpentard qui était une maison très conservatrice. Il ne pouvait cacher son ressenti face à ce type de pratique. Selon lui, chacun devrait avoir le choix de sa destinée. De plus, l’amour qu’un parent est censé éprouver pour son enfant se devrait de s’étendre à ses choix, ses passions et son futur. il avait reçu un amour inconditionnel de ses parents et ceux-ci l’auraient supporter quelques soient ses choix d’orientation.

« Cette façon de penser sort tout droit d’un autre âge, si tu veux mon avis… » Il se doutait qu’elle ne voulait absolument pas son avis mais il comptait bien le donner quoi qu’il advienne.

Lilith regarda le jeune homme étrangement, il avait l'air franchement dégouté. Cependant, il était tombé terriblement juste, elle hésita franchement. Bien qu'elle se fichait de son avis, elle ne le connaissait pas après tout, malgré tout ce qui l'attendait l'horrifiait sincèrement.

Elle avait beau être intelligente, dans la société sang-pur elle n'était qu'une femme. Pour les uns elle était un bon parti, pour les autres une fille hautaine, mauvaise... Malgré quelques noms, rares restaient les femmes de haute naissance à pouvoir réellement travailler. Seules les nées-moldues et les filles de famille ne suivant plus les traditions pouvaient se permettre ce genre de chose. Pas elle. D'autant plus que les sorciers n'étaient pas des musiciens, la musique n'était pas aussi développé que dans le monde moldu, où parmi les créatures magiques.

"Vous n'êtes pas loin de la vérité. Les sang-purs vivent pour le respect des traditions." Elle fit un sourire amer. "La plupart d'entre eux le vive plutôt bien. Je ne suis juste pas comme eux. J'ai d'autres aspirations, mais elle n'importe pas. Pas assez pour que je trahisse ma famille."

Parce que oui, un tel retournement de chemise serait vu comme une trahison. Elle n'osait même pas penser à la réaction de son paternel avec qui elle avait des relations encore plus formelle qu'avec sa Mère.

? on clos ?

"Une famille ça se reconstruit !"

Evens venait d'entrer dans la pièce, et elle avait entendu les dernières paroles de la jeune fille.
Elle n'aimait pas intervenir, ce n'était pas son genre. Mais cette phrase faisait éco en elle.

*J'ai d'autres aspirations, mais elle n'importe pas. Pas assez pour que je trahisse ma famille.*

"Désolée, je n’écoutais pas aux portes, c'est juste que j'ai besoin de passer par ici pour aller à la salle de bain"

*Pourquoi je me justifie ?*

Ses yeux d'or passèrent sur le garçon puis sur la fille. Sa peau blanche légèrement rosée par la gène du moment pouvait sans doute trahir le malaise qu'elle ressentait.
Elle n'aimait pas déranger. Pas quand elle ne l'avait pas décidé du moins.
Elle ne saisissait pas le contenu de leur discussion, mais leur regard et leur attitude laisser penser que le sujet était sensible.

HRP : ça dérange si je m'incruste ?

Seamus ?

HRPG : Vraiment désolée une fois de plus Lilith #superlate Et non ça ne dérange pas, sois la bienvenue Evens ! ^^

Une fois de plus, la réaction de la jeune Serpentard le surpris. Vu le ton qu’il avait utilisé pour évoquer sa famille, elle aurait pu se vexer et s’énerver sur lui. Au contraire, elle lui donna raison, avouant à demi-mot qu’elle partageait à peu près sa vision des choses. Seamus s’en voulut un peu de s’en être pris indirectement à elle. Elle devait certainement souffrir de cette éducation et de cette mentalité. Ses aspirations ne devaient pas être si grandes au point de se mettre à dos sa famille. Néanmoins, même si elle arrivait à vivre sans, il y aurait toujours une part d’elle-même qui se demanderait comment sa vie aurait pu tourner si elle avait pensé d’abord à elle.

Une voix se fit soudainement entendre dans le dos du Serpentard. Celui-ci se retourna et aperçut Evens Grin, une élève de sa classe avec qui il n’avait cependant que très peu de contact. Elle s’excusa presque d’être intervenue dans leur conversation. Seamus lui sourit et haussa les épaules. Ça ne le dérangeait pas le moins du monde mais peut être que la jeune fille serait plus réticente à faire rentrer une autre personne dans la discussion.

« T’inquiète, Grin… Mais qu’on ne t’y reprenne plus ! » Il lui fit un clin d’œil, l’invitant à les rejoindre. « Mais tu as raison… Une famille peut se déchirer pour mieux se reconstruire après. » Il reposa son attention sur Lilith. « Je pense que pour que tes parents te considèrent comme une adulte, tu es obligé de passer par le stade de la confrontation. Ils ne peuvent pas mener ta vie à ta place indéfiniment. Je pense que c’est l’unique solution pour gagner leur respect. » Et donc Môsieur McGregor donnait des conseils sur les relations parents/enfants, quelle belle ironie !

La remarque de la jeune femme, Grin lui fit perdre toute couleur. Elle n'avait pas réalisé que d'autres pouvait écouter. Elle tourna un regard glacial à l'importune. Son visage se referma presque instantanément quand le jeune homme continua sur la même veine.

"Leur respect ?" Elle émit un rire froid, amer qui était assez étrange pour une fille aussi jeune.

"Je n'ose imaginer ce qu'il ferait si..." Un secoua légèrement la tête avec un amusement froid.

"Peu importe, il ne serait pas fier cela est plus que certain." Son regard se perdit dans le vide quelques secondes. Elle repensait à son enfance, elle n'avait pas été malheureuse. Enfin, elle ne pensait pas. Elle avait appris à contenter ses parents très jeune, afin qu'ils lui laissent plus de liberté. Cependant, ce n'était pas eux qui l'avait élevé, qui l'avait consolé lors de ses cauchemars, c'était Sparky une elfe de maison. Si ce n'est son ami violoniste moldu, qui était plus un mentor. Elle n'avait pas d'ami, pas de famille, personne. Elle était seule, et ses parents à défaut d'être idéaux, ils étaient là et ils l'aimaient à leur manière. Peut-être mal, mais c'est tout ce qu'elle connaissait et elle était bien trop peureuse pour penser à ne serait-ce que se rebeller ouvertement.

"Ils ne m'ont jamais considéré comme une enfant, je suis leur héritière." Ce qui voulait tout dire pour leur famille, mais pas grand chose pour la plupart des gens.

hrpg : bien sûr que tu es la bienvenue XD T'inquiète Seamus^^

Malgré le regard froid de Lilith, Evens ne baissa pas les yeux.
La présence de Seamus, moins austère, détendait un peu l'atmosphère.
Evens compris alors que le sujet était plus délicat pour la jeune Serpentard.

"Ce que je voulais dire en fait, c'est que toi..."

Toujours en soutenant le regard de la jeune fille.

"Toi tu peux créer ta propre famille."

Elle baissa les yeux, tourna la tête pour regarder la porte close du salon. Personne d'autre qu'eux.
Elle s'avança un peu et pris appuis à un fauteuil.
Les flammes du feu présent dans la cheminée se reflétait dans ses yeux, les rendant plus dur que d'habitude.
Elle repris :

"Tu peux peut-être pas coupé les ponts, surtout financièrement parlant, mais tu peux travailler à construire ta propre famille, sans eux. Te faire des amis, rencontrer quelqu'un et plus tard avoir des enfants. Eux, ils seront ta vrai famille. Et tes parents peuvent ne pas en être au courant, tant que tu es ici..."

Elle marqua une pause et regarda Seamus.

"C'est sûr c'est facile à dire quand ça fait déjà 7 ans qu'on est dans cette école...et je suis peut être pas la mieux placée pour faire des leçons d'amitié, mais pour toi, rien est encore perdu !"

Lilith semblait ne pas avoir apprécié l'irruption de la septième année. Elle n'essaya même pas de le cacher mais elle ne fuit pas pour autant la discussion. Les dernières paroles du jeune homme ne semblait pas bénéficier du même soutien que leurs premiers échanges. La jeune fille s'était refermée comme une huître. Elle semblait vraiment effrayée par les conséquences que pourrait avoir une quelconque rébellion de sa part.

Evens reprit la parole, précisant sa pensée. Il était vrai que quiconque pouvait fonder sa propre famille. Ce n'était pourtant pas facile de faire une croix sur sa famille de manière définitive, comme si elle n'existait pas. Seamus haussa les épaules en acquiesçant. Vivre dans le mensonge et le secret, surtout à cet âge n'était pas très sain. Cacher ses envies et ses aspirations à ses proches, n'avoir personne à qui se confier, ça pouvait foutre en l'air n'importe qui. Il le savait que trop bien... Evens avait raison, l'amitié pouvait très bien remplacer les liens du sang.

" Un excès de solitude n'est bon pour personne... Rien de tel que d'avoir quelques amis pour avoir une vie équilibrée. Je suis clairement pas le meilleur exemple non plus... Je m'en suis rendu compte plutôt tard mais je me soigne ! " avoua-t-il dans un demi-sourire.

Il s'étira dans une grimace. Le sérieux de cette conversation l'avait fatigué. Il se pencha vers Lilith.

" Mais bon, tu n'es pas une gamine. Et t'as quelque chose dans la tête contrairement à pas mal de gens ici... Donc, on ne va pas te dire comment gérer ta vie... Ceci dit, c'est pas parce que t'es intelligente que tu n'as besoin de personne. Ne te coupe pas du monde... "

Se créer une famille ? Des amis ? Elle en aurait bien pleurer de rire. Elle ne savait pas y faire avec les gens, ils la détestaient presque instantanément. Elle leur était supérieur, plus intelligente que la moyenne, c'était une véritable plaie parfois. Et puis avec des amis, ou même une famille venaient des obligations. Des obligations qu'elle ne souhaitait pas.

Si un jour, elle devait quitter sa famille. Se serait certainement brutal, sans signe avant coureur, sans remord, dans la douleur et dans la haine. Elle n'avait que peu d'empathie pour la douleur qu'elle infligeait aux autres, Lilith restait profondément égoïste de par son éducation mais aussi de par sa personnalité.

"Il est mieux d'être seule que mal accompagnée. Et en effet, vous n'avez pas à me dire comment gérer ma vie, d'autant que vous avez l'air d'idéaliser l'amitié. " Elle haussa les épaules.

"Je ne souhaite pas m'impliquer émotionnellement avec des gens qui pourraient me nuire par inadvertance ou par bêtise. Je n'aspire en aucun cas à devenir une mère de famille ou une amie dévouée." Elle fit une grimace dégoutée. Ce qu'elle ne disait pas, c'est qu'elle ne savait tout simplement pas comment s'y prendre pour se faire ne serait-ce qu'un ami. Sans parlé de sa peur des relations amicales, dés qu'il était question de sentiments, elle ne savait pas comment les gérer. Il lui était pour beaucoup étranger. Il n'y avait qu'avec la musique qu'elle ne bridait pas ses émotions.

Evens écouta attentivement le garçon qui partageait parfois une table avec elle en cours.
Elle se trouvait bien bête, car il est vrai que question amitié, tous deux ne payaient pas de mine.
C'est à peine s'ils s'adressaient la parole en cours, mis à par pour se passer les potions ou le manuel d'enchantement.
Evens était sans cesse concentrée à ne pas se dévoiler, se trahir, qu'elle en oubliait souvent de faire la conversation.
Et elle avait toujours pensé que Seamus était trop discret ou poli pour ne pas engager le dialogue.
Les paroles de Seamus sur la solitude faisaient impact sur la jeune femme.
Seule elle n'arrivait pas à gérer sa part sombre en elle.

Evens observa alors la jeune femme quand elle se mit à parler, comme si elle la découpait des yeux.
Analysant son comportement, ses expressions et mimiques.
Sa partie vampire était douée pour ça, observer les gens.
Elle sentait que quelque chose ne collait pas avec ce que disait Lilith, et sa gestuelle corporelle, mais ne pouvait réellement deviner quoi.

"Alors trouve toi des amis à la hauteur....des amis façonnés à ton image, des amis qui te comprennent, qui sont comme toi. C'est ça qui est bien dans l'amitié, il parait, c'est qu'on ne juge pas, qu'on accepte comme on est, sinon il suffit de partir sans rien dire, et sans aucune conséquence....à moins de tomber sur un dingue assoiffé de vengeance, mais avec un sort ou deux, tu devrais t'en débarrasser ?!"

*Je suis là à donner des leçons, alors que je fuis le contact....ça y est....j'ai vraiment touché le fond* pensa-t-elle.

Lilith balança un regard torve à Grin. Elle était une gamine observatrice, et Grin fuyait les contacts. Que quelqu'un comme elle ose lui donner des conseils était assez cocasse dans le fond. Cependant, le sujet devenait trop personnel pour qu'elle continue plus loin cette conversation. Elle en avait assez dit sur elle et sa famille, même à demi-mot les serpentards se comprenaient.

"Je ne veux pas d'ami, moi, c'est ce qui fait une différence. A une prochaine rencontre, peut-être." Elle avait insisté sur le moi, pour faire comprendre que contrairement à certain elle était très bien toute seule. Et puis qu'aurait elle fait d'un ami ? Elle ne confirait jamais à personne ses pensées les plus profondes, ni ses envies les plus secrètes. Elle était une trouillarde de la vie, des sentiments et des relations. C'était plutôt triste pour une jeune fille.

Elle partit sans un mot de plus en direction de son dortoir. Elle avait envie de saccager des meubles, d’extérioriser cette colère, cette haine, cette solitude....

hrpg : je pars pour clore le rp^^ de toute façon mon perso serait partit assez rapidement après la réponse de seamus^^

» Un moment de solitude bienvenue...
» Un samedi de solitude, ou pas vraiment...