Depuis Pâques qui s'était déroulé début avril, je n'avais pas eu de conversations sérieuses avec Dean. Enfin, je n'avais jamais eu de conversation sérieuse avec Dean, mais j'entendais par là que je n'avais pas eu encore à le confronter depuis notre baiser, depuis sa tête inquiète, depuis qu'il avait su pour "Sam" alias Samuel Hansen. J'avais passé ce mois dernier à l'éviter, prétextant que j'avais trop de devoirs pour lui donner des cours par exemple. Mais le professeur Crowley était venu me parler à la fin du dernier cours et il tenait à ce que je reprenne les cours avec Dean. Je n'avais pas pu refuser. Je m'étais donc résignée à le confronter aujourd'hui avant mon entraînement au tir à l'arc avec Henry Allen. Je lui avais envoyé un hibou la veille pour lui donner l'heure et l'endroit de notre "rendez-vous" et l'avait soigneusement évité le reste de la journée.
J'arrivais dans la salle de classe de Potions que Crowley me prêtait une nouvelle fois et je fus surprise d'arriver après lui. Bon, en même temps, j'avais cherché à être en retard... Il était déjà dans la salle et son regard s'était posé sur moi. Nos regards se croisèrent et je me rendis compte que je m'étais arrêtée sur le seuil. Je baissais la tête et serrai davantage les livres contre moi pour me rendre sur la table de travail à côté de lui. Je posais mes manuels et l'ouvris frénétiquement à la page de la Potion de Philtre de paix, au programme de la 5ème année. Sans un regard vers lui, je déclarai machinalement :
- Bien, on va faire vite aujourd'hui, j'ai des parchemins à rendre encore après donc je veux que tu m'exécutes cette potion. Lis bien les consignes et regardes bien ton temps, souviens-toi...
Je continuais à déblatérer un flot de conseils et d'informations, mes yeux posés sur la page du manuel qui indiquait la façon de faire.
L’ambiance était horrible à Poudlard depuis l’attaque de Pâques. Dean passait son temps fourré avec Jacob pour essayer d’oublier que tout le monde tirait la gueule et se tirait dans les pattes. Heureusement qu’il avait un ami comme Jacob, à deux, ils rayonnaient. Rien ne semblait pouvoir les atteindre. Et pourtant, Dean avait l'impression de se forcer. Ce monde était pourri. Il ne cessait d'être déçu de la vie. Il en voulait presque à Seamus d'oser mettre au monde un enfant dans un monde aussi naze qui permettait que des enfants subissent la mort de leurs parents, que des élèves se fassent attaquer en plein feu d'artifice, que les tutrices de potion se fassent la malle dès qu'on essayait de les embrasser et que les Canons de Chutley soient battus en quart de finale contre les Harpies ! C'était scandaleux !
Jacob faisait de son mieux pour essayer de divertir son meilleur ami. Il devait certainement penser que tous ces drames lui rappelaient le sien mais la vérité, c'était qu'il était dégoûté de la façon dont ils s'étaient quittés avec Élise le soir de l'attaque a pré au lard. Bien sûr qu'il ne l'admettrait jamais ! Il avait toutes les raisons du monde de déprimer parce qu'il avait perdu sa famille, nettement moins de s'être fait rembarrer par une fille ! Qui plus est Élise O'Colin ! Non, là dessus, il ne pouvait pas être honnête avec son ami de toujours.
Élise ne l'avait pas repoussé à proprement dit, non, elle avait "juste" fait comme si rien n'était arrivé. Elle avait fait comme si rien ne s'était passé. Il lui arrivait depuis de penser qu'il ne s'était rien passé. C'était peut être dans sa tête après tout ! S'était il vraiment approché de ses lèvres ? Avait il vraiment posé sa main sur sa hanche ? Oui... Évidemment que oui sinon elle ne mettrait pas autant d'efforts à l'éviter !
Elle arrivait en cours à la dernière seconde, repartait la première. Pareil pour les repas dans la Grande Salle où elle débarquait toujours après lui et s'asseyait le plus loin possible. Plus de cours particuliers non plus. "Mâdaâame avait trop de devoirs" ! Ok, ils n'avaient pas les mêmes cours optionnels mais Dean savait reconnaître une excuse quand il en croisait...
Ses notes avaient rechuté en potion. Un peu partout en fait, il n'avait pas la tête à ça. Mais particulièrement en potion... Notamment parce qu'il fixait béatement le dos d'Elise en la maudissant d'être aussi attirante. Même de dos.
C'était donc la surprise totale quand il reçut un hibou de sa part lui annonçant la reprise des cours particuliers. C'était quoi ce bordel ? Ça ne pouvait pas être de sa propre initiative, Crowley avait dû revenir à l'assaut.
Bon, OK. Let's do this.
Il se rendit à la salle avec 5 minutes de retard et constata qu'elle avait fait encore mieux que lui. Elle le provoquait. Il poussa un soupire et s'installa à une table, face à la porte, puis s'amusa à lancer une réplique miniature d'un cognard contre un mur, attendant que son bourreau préféré ne daigne montrer le bout de son nez.
Ce fut le cas quelques instants plus tard. Leurs regards se croisèrent et le silence s'installa. Dean était d'une humeur massacrante et cela devait se voir sur son visage. Il arqua un sourcil, ne relevant pas son retard, puis détourna les yeux et sortit ses affaires sans un mot.
" Bien, on va faire vite aujourd'hui, j'ai des parchemins à rendre encore après donc je veux que tu m'exécutes cette potion. Lis bien les consignes et regardes bien ton temps, souviens-toi... "
Philtre de paix. C'était dans le thème... Il sortit les ingrédients concernés et alluma le feu sous son chaudron.
" Je ne pensais pas que tu puisses être encore plus plongée dans tes bouquins que précédemment mais j'avais tort... "
Waw! Le traitement du silence avait duré moins de 2 minutes. Il était risible.
" Tu sais que les "optimals" ne servent à rien quand on se destine à être la parfaite femme sang-pure au foyer. Tu devrais profiter de tes derniers mois de liberté... "
Bon, si elle n'avait pas déjà compris qu'il était en rogne, là au moins c'était clair pour tout le monde.
Victoire Weasley
Points : 2002
Nombre de messages : 11796
Age : 26
Feuille perso Nom: Victoire Weasley/Elise O'Colin Maison: Etudiante en Métamorphose/Gryffondor Age: 19 ans/17 ans
Même si je n'avais toujours pas relevé la tête de mon livre, je sentais l'atmosphère pesante dans cette pièce et l'humeur massacrante de Dean. A vrai dire, cela m'effrayait un peu. Dean était toujours apparu souriant, joueur, fier, arrogant, malin, mais jamais au grand jamais énervé ni même, devrais-je dire, furieux. Ayant déblatéré toutes les informations nécessaires, je risquais un regard dans sa direction. Il avait sorti ses affaires en silence et était en train d'allumer le feu sous son chaudron. Je remarquais que tous ses muscles jusqu'à ceux de sa mâchoire étaient tendus et qu'il semblait se retenir de parler. Je détournais les yeux. C'était une mauvaise idée d'être venue ici. J'aurai du dire au professeur Crowley que je refusais d'assumer à nouveau cette responsabilité et que ça ne pouvait plus faire ; car, de toute évidence, cette séance allait mal se terminer...
- Je ne pensais pas que tu puisses être encore plus plongée dans tes bouquins que précédemment mais j'avais tort..., lança-t-il, rompant ainsi le silence installé.
Je respirais difficilement et levais lentement les yeux vers lui. Il était énervé et semblait se faire violence pour se taire. Que devais-je dire ? J'étais censée sortir une bonne pique à la Élise O'Colin là ! Seulement, depuis le retour récent de Rosie, la défense que je m'étais dressée tout au long de ses années s'étaient quelque peu effritée et je me sentais soudain totalement désemparée.
- Tu sais que les "optimals" ne servent à rien quand on se destine à être la parfaite femme sang-pure au foyer. Tu devrais profiter de tes derniers mois de liberté..
Il avait prononcé ces paroles comme s'il me jetait quelque chose à la figure. Mes yeux semblèrent s'assombrir et je pris une grande inspiration.
- Et tu devrais profiter que je sois de bonne humeur pour ne pas te transformer en Veracrasse Sang-de-Bourbe, dis-je d'un ton froid.
Je pris le manuel et posais sous ses yeux à côté du chaudron.
- Maintenant ferme-la et concentre-toi !
Je savais que ça faisait un long moment que je n'avais pas appelé McGregor de "Sang-de-Bourbe" devant lui, je savais également qu'il y avait une certaine limite à ne pas dépasser avec lui. Mais j'étais Elise O'Colin, Sang-Pur et fière de l'être et je ne l'autorisais absolument pas à juger ma vie. Le regard dur, je m'éloignais rapidement de lui pour aller chercher des ingrédients dans l'armoire. Plus je serai loin de lui, moins je serai tentée de l'embrasser comme la dernière fois. Car, même s'il était énervé et même malgré tous mes efforts pour oublier cette scène, je ne pouvais oublier la sensation que j'avais ressenti quand son visage s'était approché du mien.
Le regard noir qu'elle lui lançait à présent aurait pu repousser un détraqueur aussi efficacement qu'un patronus. Il n'y était pas allé de main morte pour la bousculer et cela avait eu l'effet escompté. Elle avait l'air de le mépriser et Dean préférait ça à sa mine gênée de quelques instants auparavant. Au moins, ils avaient retrouvé leurs échanges habituels et il préférait ça au désir qui l'avait soudainement habité sous le feu d'artifice de Pré-au-Lard.
Elle l'avait appelé Sang-de-bourbe et Dean ne put retenir un sourire en coin, satisfait. Cette insulte ne lui avait jamais rien fait. Oui, il était né de parents moldus, mais il en était fier. Ses parents étaient les êtres les plus gentils, intelligents, tolérants et bons qu'il lui avait été donné de rencontrer. Jamais il ne laisserait une insulte venue d'un autre âge ternir le souvenir qu'il avait d'eux.
" Maintenant ferme-la et concentre-toi ! "
Là par contre, elle devait se calmer. Personne ne lui disait de la fermer. Il fronça les sourcils tandis qu'elle se levait pour aller chercher les ingrédients dont il avait besoin. Il saura sur ses pieds d'un bond et se dirigea vers la jeune femme.
" Tu me transformerais en Veracrasse ? O'Colin, la princesse des menaces en l'air ! Vous les sangs-purs... de vrais politiciens... beaucoup de blabla mais aucune action. "
Il n'avait cessé de se rapprocher et ne se trouvait maintenant qu'à un mètre d'elle, la surplombant d'une tête. Se voulait-il menaçant ? Il ne savait pas trop ce qu'il faisait. Il n'avait l'impression de ne plus rien contrôler en présence de la Gryffonne. Il agissait de coup de tête en coup de tête, d'instinct, sans rien comprendre à son raisonnement. Elle lui grillait complètement le cerveau.
Victoire Weasley
Points : 2002
Nombre de messages : 11796
Age : 26
Feuille perso Nom: Victoire Weasley/Elise O'Colin Maison: Etudiante en Métamorphose/Gryffondor Age: 19 ans/17 ans
Mon sang ne fit qu'un tour quand j'entendis les pas lourds de Dean se dirigeaient vers moi. J'avais franchi la limite. Ma main qui s'était arrêtée en plein milieu de son chemin jusqu'à un bocal de bézoard attrapa le pot avant que je me retournai vers le Gryffondor qui semblait fou de rage. Mon regard restait neutre mais je sentais au fond de moi la colère du McGregor qui m'inquiétait. Pourquoi étais-je si inquiète ? Pourquoi même me souçiais-je de ce pauvre idiot ?
- Tu me transformerais en Veracrasse ? O'Colin, la princesse des menaces en l'air ! Vous les sangs-purs... de vrais politiciens... beaucoup de blabla mais aucune action.
Mon regard noir sembla le fusiller. Serrant les bocaux contre moi, je dis d'un ton beaucoup plus calme que lui :
- Ne me... provoque... pas, McGregor !
Mon regard se radoucit quand je m'approchais de lui et lui flanquais le bocal de Bézoard contre son torse pour qu'il le prenne.
- Au passage, je te remercie pour le "princesse"...
Je continuais ma marche jusqu'à la table sur laquelle je posais tous les ingrédients qu'il nous fallait : de la pierre de lune notamment et du sirop d'ellébore. Puis, je me retournais vers lui et sortis ma baguette. La tenant des deux mains, je m'amusais à la regarder sous tous les angles, déblatérant mes paroles doucement pour bien qu'elles pénètrent dans le cerveau du Gryffondor :
- Il y a quelques sorts qui me démangent si tu vois ce que je veux dire et que j'aurai bien envie de tester sur un sorcier comme toi pour vérifier leur efficacité...
Nouveau regard noir. Nouveau sursaut de satisfaction dans la poitrine du Gryffondor. Il aimait tellement la voir au bord du craquage. Comme si elle pouvait s’enflammer d’un coup, hors d’elle, et le pétrifier sur place avant qu’il ne puisse dire « ouf ».
« Ne me... provoque... pas, McGregor ! »
Siffla-t-elle en lui flanquant un bocal non identifié dans les pattes.
« Au passage, je te remercie pour le "princesse"... »
Elle semblait s’être radoucie soudainement. Avait-elle compris son jeu ? Elle le prenait au dépourvu. Elle était censée péter les plombs et l’envoyer à Ste-Mangouste. Ou bien le traiter de tous les noms. Et non, elle le remerciait ?! Dean déglutit et pris une grande inspiration. Ses terminaisons nerveuses picotaient, comme s’il n’avait plus fait de Quidditch depuis des jours. Il avait ce surplus d’énergie qui ne demandait qu’à exploser, cette sensation qu’il ne connaissait que trop bien mais qui se manifestait généralement avant un match. Pas avant un cours particulier avec Elise O’Colin…
Elle glissa gracieusement –depuis quand remarquait-il ce genre de détails ? - jusqu’à la table où le feu qui crépitait sous le chaudron projetait des ombres menaçante sur les murs de la pièce. L’ambiance était très glauque… ou romantique… au choix…
Elle venait de se retourner face à lui, jouant avec sa baguette de ses longs doigts fins. Il s’aperçut qu’il n’était plus si en colère que cela maintenant qu’il était en sa présence. Maintenant qu’ils reprenaient leurs habituels échanges acerbes. Maintenant que leur duo avait repris sa place après la brève incartade de Pré-au-Lard.
« Il y a quelques sorts qui me démangent si tu vois ce que je veux dire et que j'aurai bien envie de tester sur un sorcier comme toi pour vérifier leur efficacité... »
« Si tu parles d’un Diffindo pour te débarrasser de mes fringues, oui, ça fonctionne… Par contre, si tu parles d’un amplificatum… crois-moi… je n’en ai pas besoin.»
Déclara-t-il avec son éternel air satisfait et son sourire en coin lubrique.
Victoire Weasley
Points : 2002
Nombre de messages : 11796
Age : 26
Feuille perso Nom: Victoire Weasley/Elise O'Colin Maison: Etudiante en Métamorphose/Gryffondor Age: 19 ans/17 ans
M'amusant à tourner ma baguette entre mes doigts, je vis un sourire se dessiner sur le visage du jeune McGregor. Je sentais la connerie arriver à 300kms à la ronde et je haussais un sourcil me préparant déjà au pire.
- Si tu parles d’un Diffindo pour te débarrasser de mes fringues, oui, ça fonctionne… Par contre, si tu parles d’un amplificatum… crois-moi… je n’en ai pas besoin.
Je soupirai et lui tournai le dos. Je ne voulais pas qu'il voit mon petit sourire amusé par sa réponse. Il restait le même et moi je ne restais toujours pas insensible à ses piques de ce genre. Mais je ne pouvais plus me le permettre désormais. J'étais fiancée et mes parents m'avaient annoncé dans un hibou qu'ils prévoyaient le mariage pour très bientôt. Il ne m'étonnerait guère que je sois femme mariée à Shino avant ma 7ème année. Je m'étais d'ailleurs posée la question : avaient-ils accéléré le mariage car ils avaient appris le retour de Rosie Nott qui pourrait corrompre mon esprit ? Ca ne m'aurait point étonné et je craignais chaque jour un peu plus la fin de cette année scolaire.
Entendant les pas lourds de Dean derrière moi, mon esprit revint au présent et je commençais à étaler les ingrédients sur la table pour qu'il puisse facilement s'en servir. Il fallait qu'à présent j'impose des limites avec McGregor. Si un Sang-Pur nous surprenait en train de nous envoyer des piques de ce genre, ou pire si mon cousin me surprenait, j'étais une femme morte. McGregor était un Sang-de-Bourbe comme je ne cessais de lui rappeler et de me le rappeler également. Je ne pouvais me permettre ce genre de rapports avec lui.
- Bon, si tu lis bien la recette, il faut que tu commences à mettre l'eau à bouillir le temps que tu réduises en poudre cette pierre de lune, d'accord ? dis-je en me penchant par-dessus la table pour lire le manuel.
Dean eut un long soupire quand il réalisa qu’Elise n’était pas enclin à répondre à ses provocations. Elle lui tournait le dos et avait repris la lecture de son manuel adoré. Il devait se rendre à l’évidence. Le moment était passé. Elle n’était pas intéressée par lui. Ou en tout cas plus maintenant. Ils avaient flirté… C’était certain. Elle avait plus ou moins répondu à ses avances. En particulier lors du Strip-Potion où il avait littéralement perdu tous ses moyens. Mais tout ça était fini. Elise était redevenu la tutrice la plus chiante de l’histoire de Poudlard. Et lui devait se faire à cette idée.
Et puis, ce n’était pas comme s’il avait vraiment eu envie qu’il se passe entre chose entre eux. C’était un petit écart. Ca aurait pu passer comme un pari avec ses potes, une histoire à raconter dans le vestiaire quand chacun se vente de ses exploits de séduction. Il n’était pas déçu ou frustré par cette issue ! … non… pas du tout… Des Elise O’Colin, il en existe des tas dans cette école. Dean n’avait qu’à se pencher pour en ramasser ! Et puis elle était tellement insupportable avec ses airs hautains et toutes ses réponses aux questions des professeurs. C’était normal de vouloir la remettre à sa place à chaque fois qu’il la croisait. Normal d’essayer de la mettre hors d’elle. Normal d’essayer de faire de sa vie un enfer !
Le Gryffondor se rassit à sa table, ne manquant pas d’effleurer le bras de la jeune femme au passage.
Non mais de qui se moquait-il ? Bien sûr qu’il était frustré ! Ca faisait des semaines qu’il ne pensait qu’à elle. Elle le hantait. Il se rassurait en se disant qu’il nourrissait simplement une haine sans nom à son égard. Cette sang-pur qui s’accordait le droit de rabaisser les autres parce qu’elle était née dans une « bonne famille ». Une famille qui la forçait à se marier avec un quasi-inconnu. Un quasi-inconnu chiant à mourir mais qui était lui aussi né le cul dans le beurre. Elle allait mourir d’ennui avec un Shino Wen. Il avait le répondant d’un boursouf. Elise avait besoin d’un adversaire à sa taille… Et qui mieux placé que Dean McGregor ?
Le batteur des Gryffondors se mordit la joue pour s’extraire de ses pensées ni queue, ni tête et revenir à la réalité. Son cerveau tournait dans tous les sens, changeant d’avis toutes les deux secondes. C’était désespérant. Que voulait-il à la fin ? Il n’en savait rien…
Il versa de l’eau dans le chaudron et broya distraitement un extrait de pierre de lune dans son mortier. Il s’interrompit brièvement.
« Il y a quand même quelque chose qui m’échappe ! »
Le silence n’avait pas tenu longtemps…
« Comment se fait-il que la fille la plus butée et têtue de Poudlard se plie sans broncher à une aberration comme le mariage arrangé ? »
Victoire Weasley
Points : 2002
Nombre de messages : 11796
Age : 26
Feuille perso Nom: Victoire Weasley/Elise O'Colin Maison: Etudiante en Métamorphose/Gryffondor Age: 19 ans/17 ans
Au départ, je crus presque que Dean n'allait pas se rasseoir et qu'il n'allait surtout pas lâcher le morceau. Je craignais qu'il se rapproche de moi et en même temps j'en mourrais d'envie. J'aurais voulu me retrouver une nouvelle fois dans ses bras, revoir son visage si près du mien. Mais tout en même temps, je ne pouvais envisager pareil scénario. Je ne POUVAIS PAS. Je fermais les yeux alors que je sentis le Gryffondor m'effleurer. Ce contact infime me fit frissonner mais je tâchais de n'en rien montrer.
McGregor commença à s'exécuter et je pensais enfin être débarrassée de ses commentaires. Mais c'était peut-être trop demander... Alors qu'il broyait la pierre de lune comme demandé, il interrompit son mouvement et leva les yeux vers moi :
- Il y a quand même quelque chose qui m’échappe !
Je levais lourdement les yeux vers lui en soupirant. Qu'est-ce qu'il avait encore de si important à me dire pour rompre le silence ?!
- Comment se fait-il que la fille la plus butée et têtue de Poudlard se plie sans broncher à une aberration comme le mariage arrangé ?
J'ouvris la bouche comme pour répondre mais aucun son n'en sortit. Qu'est-ce qu'il cherchait à faire ? On n'avait jamais évoqué ma vie ni la sienne durant nos cours, mise à part le Quidditch lorsque mes cours empiétaient sur ses entraînements. Mais pourquoi venait-il mettre cette histoire sur le tapis, là maintenant ? Je laissais retomber ma tête, mes bras étendus de par et d'autre du bureau devant moi. Le Gryffondor en face de moi attendait une réponse et j'allais lui en donner une puisqu'il y tenait tant.
- Mais de quoi tu te mêles toi ? prononçais-je d'une voix étonnamment posée.
Je croisais les yeux du Gryffondor et commençais à me redresser pour faire le tour du bureau.
- D'où tu te permets de me parler comme tu le fais ? D'où tu te permets d'adresser la parole à une Sang-Pur ?!
Mon ton s'élévait de plus en plus et Dean ne devait surement rien comprendre de ce qui se passait. Arrivée à un mètre de lui, je commençais à le pointer du doigt :
- Tu es inférieur, tu as compris ? Inférieur à mon rang ! Tu n'es rien pour moi et je t'INTERDIS de juger mes actions et de croire que tu sais quelque chose de ma vie ! Car c'est loin d'être un mariage arrangé. J'aime Shino et nous allons nous marier par amour. Et tu ne peux pas comprendre cela parce que tu ne connais rien à l'amour ! dis-je en pointant du doigt McGregor et en insistant sur les derniers mots.
Mes traits étaient déformés par la colère et j'avais conscience d'avoir totalement craqué. Jamais je ne me serai permis un écart comme ça il y a quelques mois. Mais il fallait dire que le retour de Rosie m'avait fait libéré toutes mes émotions. Je pleurais et je riais à nouveau. Et je venais de voir que j'étais également très susceptible. Mais peut-être y avait-il une raison qui expliquerait pourquoi je réagissais de cette manière ?
La question de Dean tomba comme un couperet. Elise en resta bouche bée. Jamais il n’avait abordé le mariage aussi frontalement. Il ne savait pas trop ce qui lui avait pris. L’imminence de cette « joyeuse » cérémonie, sans doute ? Ce sentiment de « maintenant ou jamais » ?
« Mais de quoi tu te mêles toi ? »
Se posait-elle vraiment la question ? Ne voyait-elle donc rien ? Elle semblait bouillir de l’intérieur. C’était comme voir un volcan sur le point d’imploser. Elle se redressa et fit le tour de la table pour se rapprocher de lui.
« D’où tu te permets de me parler comme tu le fais ? D'où tu te permets d'adresser la parole à une Sang-Pur ?! »
Dean arqua un sourcil, la dévisageant comme s’il était face à un scroutt parlant. Elle pétait les plombs, ma paroles. Ca provoquait quelque chose de jouissif chez le jeune homme. Même si elle tentait de le rabaisser et de lui faire ravaler son sourire amusé, tout cela ne l’atteignait pas. Il savait que tout son blabla n’était que de la parlotte inculquée depuis son plus jeune âge. Elle n’était pas la sang-pur stupide qu’elle essayait de faire croire. Il était persuadé qu’au fond, cette histoire de sang lui importait peu.
« Tu es inférieur, tu as compris ? Inférieur à mon rang ! Tu n'es rien pour moi et je t'INTERDIS de juger mes actions et de croire que tu sais quelque chose de ma vie ! Car c'est loin d'être un mariage arrangé. J'aime Shino et nous allons nous marier par amour. Et tu ne peux pas comprendre cela parce que tu ne connais rien à l'amour ! »
Elle enfonçait son doigt dans le torse du garçon, menaçante. Dean, lui, grinçait des dents. C’était à son tour de bouillir. Autant les remarques sur son sang et sa supposée infériorité rebondissaient sur lui comme sur un protego, autant ses affirmations sur l’amour le mirent hors de lui. Ses sourcils se froncèrent, se leva pour lui faire face et il attrapa la main d’Elise pour la dévier.
« A d’autres, O’Colin ! Shino est peut-être assez docile pour croire tes mensonges mais ce n’est pas mon cas ! T’as autant de sentiment pour lui que j’en ai pour mon dernier devoir d’histoire de la magie ! Niet ! Nada ! Tu joues une comédie ridicule pour satisfaire tes parents ! Des parents qui ne se soucient absolument pas de ton bonheur et qui souhaitent juste que tu leurs ramènes de beaux petits héritiers sang-purs pendant que tu t’ennuieras à mourir dans ton grand manoir avec un mari qui n’en aura absolument rien à faire de toi ! Alors ne me donne pas de leçon sur l’amour, O’Colin, parce que comme tu es partie, tu ne le connaitras jamais ! »
Il n’avait jamais dit autant de mots sans respirer. Il était essoufflé, hors d’haleine. Tout était sorti sans qu’il puisse arrêter la vanne. Tout ce qu’il pensait depuis des semaines et qu’il n’osait pas formuler. Il se sentait vidé. Ses yeux se promenèrent sur le visage de la jeune femme qui restait muette. De surprise ? Quelque chose chez elle venait de changer. Son visage ne trahissait aucune émotion mais soudainement, il eut pitié pour elle. Il n’y était pas allé de main morte. L’avait-il blessée ? Surement… Il ressentit un poids sur sa poitrine. Il ne voulait pas la blesser…
Encore sous le coup de l’impulsivité, Dean franchit le dernier pas qui les séparait, glissa une main sur sa hanche et l’autre dans son cou et l’attira à lui. Il y eu un instant d’hésitation, comme s’il prenait le temps de la réflexion, sondant son regard silencieusement puis scella leurs lèvres dans un baiser. Un peu maladroit d’abord, puis, sentant la chaleur de son corps contre le sien, le battement de son coeur dans son cou, plus passionné et intense.
Le baiser fut long et à la fois trop court. Il se rompit à regret, dans un silence assourdissant. Dean détourna le regard pour ne pas affronter le sien après ce moment, fit demi-tour, attrapa son sac et sortit de la pièce sans un mot.
Victoire Weasley
Points : 2002
Nombre de messages : 11796
Age : 26
Feuille perso Nom: Victoire Weasley/Elise O'Colin Maison: Etudiante en Métamorphose/Gryffondor Age: 19 ans/17 ans
Le ton était monté de mon côté mais je sentais également McGregor prêt à exploser à son tour. Il repoussa ma main et se lança à son tour dans une grande tirade :
- A d’autres, O’Colin ! Shino est peut-être assez docile pour croire tes mensonges mais ce n’est pas mon cas ! T’as autant de sentiment pour lui que j’en ai pour mon dernier devoir d’histoire de la magie ! Niet ! Nada ! Tu joues une comédie ridicule pour satisfaire tes parents ! Des parents qui ne se soucient absolument pas de ton bonheur et qui souhaitent juste que tu leurs ramènes de beaux petits héritiers sang-purs pendant que tu t’ennuieras à mourir dans ton grand manoir avec un mari qui n’en aura absolument rien à faire de toi ! Alors ne me donne pas de leçon sur l’amour, O’Colin, parce que comme tu es partie, tu ne le connaitras jamais !
Toutes ses paroles semblaient résonner dans ma tête comme si elles s'imprimaient d'elles-mêmes. J'avais le sentiment que je retiendrai pour toujours ces paroles prononcées. Mon geste restait suspendue en l'air et j'avais le sentiment de perdre pied, parce qu'il venait de dire en quelques secondes ce que je n'avais jamais réussi à admettre depuis le départ de Rosie. "Tu joues une comédie ridicule pour satisfaire tes parents". Ces mots ne cessaient de me revenir en tête.
Puis je le sentis s'approcher de moi, comme au ralenti. Je relevais les yeux vers lui comme si, même après toutes ces atrocités, je voulais encore de lui. Comme si, rien n'avait changé, comme si on reprenait là où nous nous en étions arrêtés la dernière fois à Pré-au-Lard. Est-ce qu'on devait, est-ce qu'on pouvait ? "Tu joues une comédie ridicule". Est-ce que je jouais également la comédie avec lui ? Certainement que non. Et dans un dernier mouvement, Dean franchit les derniers centimètres qui nous manquaient pour que nos lèvres se touchent. Ce baiser que j'attendais depuis si longtemps il me semblait. Il avait un goût d'adieux et de regret. Le Gryffondor le rompit rapidement et s'enfuit sans un regard en arrière. Je n'avais pas bougé d'un cil, mon regard perdu là où Dean se trouvait un instant plus tôt.
Et, dans un mouvement brusque, j'envoyais gicler le chaudron par terre. L'eau dedans se renversa sur le sol et le chaudron tomba dans un bruit sourd contre le sol. J'avais envie de crier, envie de pleurer, envie de m'enfuir. Mais rien ne sortait. J'étais comme morte. Comme incapable d'émotions, de sentiments. Pourtant ce que je ressentais pour Dean.... "Ne me donne pas de leçon sur l’amour, O’Colin, parce que comme tu es partie, tu ne le connaitras jamais !". Je regardais la porte par laquelle il s'était enfui et m'assit par terre, repliant mes genoux contre moi. "Non, Dean, je ne pourrai jamais le connaître".
Page 1 sur 1