Quand des connaissances se croisent

Suite du Bal de la Saint Valentin (ici)

Anastasia

Il nous fallut peu de temps pour rejoindre l'infirmière. Je n'avais fait que quelques pauses pour remonter un peu la jeune fille. Irina, si mes souvenirs étaient bons. Une Liddell en tous cas, ça, j'en étais sure et certaine. En arrivant devant les portes de l'infirmerie, j'aperçus l'infirmière en train de s'affairer déjà auprès d'une patiente, la Serdaigle de tout à l'heure. Le professeur avait fait vite!

- Tu connaissais cette jeune fille? demandai-je à Nikolaï en attendant que l'infirmière nous remarque.

La petite commençait à peser, je m'accroupis afin de la déposai au sol.

© Truth.

Je montais en courant jusqu'à l'infirmerie, dans la Grande Salle on m'avait informé d'un incident intervenu. Ce soir j'étais aussi le chaperon du Bal. Je venais donc voir ce qui s'était passé pour que ça en arrive à l'infirmerie.

En arrivant devant la porte, je remarquais quelqu'un qui m'étais familier mais que je n'avais pas vu depuis un moment. Anastasia Romanov. (Samuel n'a pas encore vu Irina posée au sol)

"Ana ! Mais que fais-tu à Londres ?"

J'étais étonné. Ana et moi étions dans la même classe à Dumstrang. C'était une fille intelligence aux pratiques douteuses, mais rien de bien choquant pour Dusmtrang. On avait sympathisé et c'était plutôt rare avec Anastasia. Mais le fait d'être un vampire changeait peut-être la donne ? Car je n'avais jamais eu aucun soucis avec elle et on avait même été en binôme pour certains devoirs. On avait tous les deux un certain niveau et on n'hésitait pas à pousser un peu notre magie. Mais de là à dire que c'était une amie...pas vraiment.

J'étais focalisée sur elle, avant de voir Nikolaï. Mes yeux se firent ronds et c'était sans compter le fait de m’apercevoir que l'élève au sol n'était autre qu'Irina. Qu'est-ce que ça voulait dire ?

Quelques jours avant, lors d'un cours particulier avec Jayce et Irina pour contrôler leur don de Légilimencie, j'étais entré dans l'esprit de la jeune fille, et avait découvert qu'elle faisait partie de la famille Romanov. Tout ceci était un hasard ? Pourquoi étaient-ils sur Poudlard ? Et pourquoi était elle inconsciente au sol ?

Un instinct de protection m'envahit. Il fallait que je protège cette petite. Quoi qu'ils étaient en train de faire. Je m'approchais d'elle pour toucher son poul. Elle respirait encore. Je la soulevais dans mes bras, elle était bien légère pour moi, et j'entrais dans l'infirmerie.

"Miss Hope, j'ai quelqu'un pour vous !" Avais-je entonné un peu fort pour attirer son attention. Je fis signe aux autres d'entrer.

"Que s'est-il passé ?" Savaient-il que j'étais le Préfet en Chef ? Avaient-ils reconnu leur sœur ? C'était peut-être pour ça qu'elle s'était évanouie ? Connaissant la réputation d'Ana, je n'étais pas tranquille.

Je roulais mes yeux et haussais mes épaules.

"S'il te plait Ana, depuis quand tu me vouvoies ?"

Il fallait toujours qu'elle fasse des manières devant du monde. Depuis le temps qu'on se connaissait, s'en était presque ridicule.

"Oui je suis bien Préfet en Chef, mais je ne suis pas le seul, et pour ce qui est de l'arrivée des échanges scolaire, c'est le Préfet de Serpentard qui devait s'en occuper. Mais depuis la..." Je raclais ma gorge. "...disparition de Allen, le nouveau croule sous le boulot. Il a du omettre de me le dire."

Il allait falloir que je fouille dans les tâches à faire du Préfet, oublier de me dire un tel événement... Je ne pouvais compter que sur moi même ici.

Je regardais Nikolaï se mettre au chevet d'Irina. Mon cœur s’emballait. Était-il au courant ? Anastasia s'approcha de son frère. C'était tellement étrange de les voir là tous les deux. Je n'avais pas vu Assia depuis plus d'1 an et demi, et que dire de Nikolaï...

La jeune russe se mit à chuchoter dans sa langue maternelle, que bien évidement je comprenais. Elle l'avait du l'oublier depuis tout ce temps, où elle était trop préoccupée pour s'en souvenir.

- Il y a quelque chose que tu ne me dis pas à propos d'elle, je le sens, je le sais. Ne te fais pas de faux espoirs Nikolaï

Je m'approchais d'eux et leur parlais en Russe aussi :

"Je ne vais pas le répéter dans 15 langues.

Je les scrutais un part un. Attendant ma réponse.

"Que s'est-il passé ?"

J'écoutais leur conversation. Alors ils savaient tous les deux. Ils savaient sans le savoir. Nikolaï le ressentait, Ana hésitait encore, elle n'avait donc pas user de son don. C'était un peu comme dans les souvenirs d'Irina. Leurs expressions étaient sensiblement les mêmes. Nikolaï déchiré, Ana perdue et perplexe.

Je m'avançait vers eux. Irina allait se réveiller d'une minute à l'autre, je pouvais le sentir au changement de respiration, l'accélération de son rythme cardiaque, et les yeux qui bougeait derrière les paupières. J'étais soulagé. L'infirmière était en train d'arriver, je me tournais vers elle pour lui faire signe que c'était bon. Elle s'arrêta en me regardant.

"C'est sur ça va aller Mr Hansen ?"

Je regardais Irina, son frère et sa sœur.

"Oui !" Prononçais-je en hochant la tête déterminé.

"Oh, si en revanche vous avez une potion contre la gueule de bois, il y avait de l'alcool au bal et Irina a en ingéré, c'est ce qui est à l'origine de son malaise."

Il valait mieux rassurer la soignante, avant qu'elle ne pose trop de question. Et j'étais de toute façon obligé de l'informer, Irina ne serait pas la seule dans ce cas là, autant qu'elle prenne les devant avant que son lieu de soin ne soit envahi d'élèves en état d'ébriétés. L'infirmière hocha sa tête et se précipita dans l'armoire à pharmacie, elle en sortit une fiole que je réceptionnais après l'avoir remercié.

- Assia... qu'est-ce que tu ferais si je lui disais la vérité? Tu as l'air de la connaître, toi, Samuel. Tu m'approuverais si je le fais?

Je passais ma main sur le visage et je détaillais Nikolaï. Ma mâchoire se serra. Je hochais la tête pour acquiescer son interrogation. Oui il fallait qu'elle le sache, elle avait le droit de savoir. C'était terrible, mais il le fallait. Il n'y avait pas de meilleur moment ou de meilleur moyen de le faire. Dans tous les cas, ça serait douloureux pour elle. Quoi qu'on dise, quoi qu'on fasse et quelle que soit la manière dont on l'annoncerait. Et puis Irina savait...depuis le cours de Légilimencie, elle savait pour sa famille.

La petite Liddell se réveilla comme pressenti et nous questionna. J'affichais le sourire le plus rassurant que je pouvais offrir en cet instant. Si quelqu'un devait amorcé quelque chose maintenant, ça devait être moi. J'attendais que Nikolaï réponde sommairement à sa petite sœur, avant de m'accroupir à côté d'elle et de capter son regard.

"Irina, tu te souviens, lors de notre cours particulier."

Je voulais en dire le moins possible et ne pas mettre en avant les dons qu'elle avait. Ni Nikolaï, ni Anastasia ne seraient surpris que je donne des cours à cette jeune fille, je le faisais déjà à Durmstrang, dans les cours où j'étais le plus en avance. Rien de plus normal qu'ici je le fasse aussi.

"Et tu te souviens ce dont on avait parlé...sur ta famille et les Romanov."

Au lieu d'en dire plus, je me relevais et je regardais Ana et Nikolaï. La suite de ma phrase était implicite, assez compréhensive pour que la petite fille fasse les liens toute seule. Je m'éloignais un peu pour laisser la place à son frère et sa sœur s'il le souhaitait. Je sentais Ana tendue, et Nikolaï complètement dévasté d'émotion, mais elle n'était pas en danger. Je tendis la potion à Nikolaï.

Je me sentais à présent de trop pour ces retrouvailles. Je décidais de les laisser entre eux, mais qu'Irina sache que j'étais là au besoin.

"Je vais vous laisser... Vous avez certainement des choses à vous dire. Irina, si tu as besoin de moi, je ne serais pas très loin"

Je fis un sourire rassurant. Et je saluais d'un signe de tête Nikolaï pour ensuite regarder Anastasia plus longtemps. Elle était perturbée, et connaissant sa réputation, elle aurait plus de mal à l'accepter que Kolia.

"Je serais ravie de te revoir Kolia une prochaine fois, si ça te tente. A bientôt"

Je passais la porte de l'infirmerie et je me rendis en direction de la Grande Salle pour y retrouver Charlie qui devait m'attendre depuis un bon moment.

J'observais la scène sans prendre part à quoi que ce soit. Nikolaï tendit la potion contre la gueule de bois à Irina, qui la but sans poser de question, avant qu'il ne s'excuse. S'il en voulait qu'elle apprenne la vérité comme cela, on aurait pu attendre, ou bien ne jamais le lui annoncer aussi ! Je levai les yeux au ciel, me demandant pourquoi je restais là. Juste pas envie de bouger en fait. Mon attitude n'était pas digne de mon rang, mais personne n'était là pour me le faire remarquer. Je regrettais de ne pas avoir pris ma baguette magique, j'aurais pu changer de tenue au moins, parce que je n'étais pas si à l'aise que ça dans cette robe rouge.
Je souris lorsque la petite fille mit les mots sur la réalité. Elle était la première à le dire clairement.

- Pas besoin d'excuse... je préfère le savoir. Vous n'avez pas l'air si terrible, Kolia.

Mais moi si ? Le sourire s'agrandit un peu. Au moins, elle ne viendrait pas m'embêter... Même s'il était vrai qu'elle avait été plutôt bien élevée... par les moldus. Le sourire disparut et j'écarquillai les yeux en voyant mon frère tendre son doudou à la petite. Il l'avait gardé, pendant tout ce temps, et ça ne m'étonnait pas tant que ça en fait. Samuel s'éclipsa, surement pour aller retrouver ses amis. Reportant mon attention sur les deux personnes qui restaient, je remarquai qu'Irina avait les larmes eux yeux, et en m'approchant, je me rendis compte que Nikolaï aussi. Je fronçais les sourcils en prenant la parole.

- Heu... Vous allez bien ? Ce n'est qu'un morceau de tissu vous savez ?

Mon aîné me dirait surement que je n'avais aucune âme, mais franchement, c'était exagéré là. À moins que je n'ai vraiment pas de cœur...

hrpg : tu m'avais dit pour la mère, mais pas pour le père ^^ merci

Quand Nikolaï me dit que j'étais un cas désespéré, un sourire bien Serpentard se dessina sur mes lèvres. Il décida de concentrer toute son attention sur la jeune fille, lui disant de ne pas faire attention à moi, je roulai les yeux. Mais bien sûr, autant que je parte dans ce cas-là... Mais je ne donnerai pas cette satisfaction aux deux autres, et puis, qui savait, peut-être que ce fichu Serpentard était dans la salle commune, il pourrait se payer ma tête si je rentrais seule et que je le croisait, puisque je rentrerais seule de toute façon. Quoi que... Peut-être que je rentrerais en même temps qu'Irina ? À voir... En tout cas, c'était Nikolaï qui me regardait en ce moment. Pourquoi donc ? Avait-il peur que je ne fasse une bêtise ?

- Pour moi, il est invraisemblable que vous avez tout deux vécus en Russie... et avec nos parents. D'ailleurs, dit-elle, une idée sur le bout de la langue, où sont-ils?

Ah, voilà un sujet intéressant, un sujet sensible aussi. Je m'avançai pour aller m'assoir au bout du lit, avant de prendre la parole.

- Et bien... un an environ après ta naissance, il y a onze ans maintenant, nos parents ont été emprisonnés à Azkaban. Notre cher père y est mort, mais mère y demeure encore. Il va sans dire que j'ai hâte qu'elle sorte de cet endroit indigne et répugnant, répondis-je.

J'avais parlé plutôt calmement au début, même si une grimace était visible sur mon visage, ainsi qu'un peu de colère, mais j'avais presque craché les derniers mots.

Irina semblait regretter de ne pas pouvoir rencontrer ses parents. Cela me surprit, comme le montrait mon haussement de sourcils. J'allais prendre la parole, mais Nikolaï fut plus rapide que moi. Ce qu'il dit accapara toute mon attention. Mon grand frère voulait se rendre à Azkaban, et pas forcément légalement, ça ne pouvait être qu'intéressant ! Il se tourna vers moi, semblant me trouver suspecte.

- Quoi ? Vas-y, tu peux parler, dis-je, en faisant un visage tout ce qu'il y a d'innocent, même si cela ne trompait presque personne, et surtout pas lui.

Il reprit la parole, parlant de moi comme si je n'étais même pas là. Je fis les gros yeux tout en lâchant un "Hey" lorsqu'il m'accusa de pouvoir le trahir n'importe quand. Il était mon frère quand même, mince ! Même s'il n'était pas l'enfant parfait que l'on attendait qu'il soit... Une fois qu'il eut terminé, je réfléchis. En effet, il avait des raisons de penser que j'aurais pu le trahir pour délivrer mère. Mais pourquoi "sa mère", n'était-elle donc pas la sienne ? De toute évidence, je n'avais pas mon mot à dire dans cette discussion, mais je ne pouvais me résoudre à partir, je n'y arrivais juste pas.

- Nikolaï ? demandai-je plutôt doucement. Si le petite accepte ta proposition, pourrais-je vous accompagner ?

Je baissai les yeux avant de lâcher la suite :

- Je promets de ne rien tenter de dangereux, et je te jure que je n'attenterai pas à ta vie, ni à celle d'Irina.

J'avais dit son prénom. Je l'avais dit. C'était la première fois, et il me semblait sonner bien bizarre sorti de mes lèvres.

La plus jeune accepta, elle semblait même plutôt pressée. Ce qui m'étonna quand même un peu. Nikolaï, lui, ne semblait pas aussi enjoué, mais il accorda tout de même une réponse positive à ma requête. Je relevai les yeux, assez surprise, mais reconnaissante. Cependant, je grimaçai légèrement lorsqu'il utilisa un ton froid, tranchant. Je n'avais plus mon mot à dire, c'était clair et net, mais ce n'était plus le "Kolia" qu'il était habituellement cette fois. J'acquiesçai simplement.

- Très bien, si c'est la seule condition, j'accepte.

Il ne me faisait donc pas confiance du tout ? Je ne pouvais pas lui en vouloir après tout.

- Il faut... que l'on demande l'autorisation au Ministère, en envoyant une lettre, non? demanda la petite.

Je laissai Nikolaï répondre d'un hochement de tête. J'avais eu ce que je voulais. Je fronçai les sourcils en sentant qu'Irina attendait, espérait, quelque chose. Son regard était fixé sur moi, comme si c'était à moi de parler à présent, ou de faire une quelconque action, mais laquelle ?

- Y a-t-il un problème ? lui demandai-je, cherchant à comprendre.

hrpg : j'ai rien à ajouter, je lock ^^ *et je vais répondre à l'autre rp juste après*