Réception chez les Ravengal.

Les murs de la chambre étaient recouvert de tableaux. Ici, une table de bois sur laquelle s'entassaient ses croquis de créatures magiques, ses notes. Une cheminée de pierre immense. Et un grand lit à baldaquin en velours rouge qui lui rappelait son dortoir, sa salle commune. A peine rentrée, Poudlard manquait déjà cruellement à Charlie.

Réception chez les Ravengal. Lit-baldaquin

Elle soupira.
Ses parents n'avaient pas perdus de temps : une réception digne de ce nom se préparait déjà. Et c'était pour ce soir. Bien sûr, comme d'habitude, les invités de marques allaient se succéder dans leurs beaux vêtements. Comme d'habitude, elle même devrait revêtir une robe et se comporter comme une jeune fille délicate et bien élevée.
Mais elle n'était pas ainsi ! Au contraire ! Les murs du manoir allaient suinter l'hypocrisie pendant plusieurs jours. En effet, ses parents retrouvaient aujourd'hui de très vieux amis que Charlie ne connaissait pas, et pour l'occasion la réception durerait un week-end entier. Malheur !
L'adolescente enfuit son visage dans son oreiller pour étouffer un cri de frustration. Les prochains jours allaient être d'un ennui mortel. Le seul avantage à ce que cette foule débarque chez elle, c'était que les chambres désespérément vides se rempliraient. Le manoir familial serait moins lugubre durant quelques temps. Mais cela valait-il vraiment la peine ?

En bas, elle entendait ses parents et les elfes s'affairer à tout préparer.
Au prix d'un grand effort, Charlie se redressa. Elle songea avec espoir qu'elle trouverait bien le moyen de s'éclipser, et pestant, l'adolescente revêtit sa robe des grandes occasions. Rouge et or, tout comme sa maison. Elle lui descendait jusqu'aux pieds et lui tenait bien trop chaud étant donné la saison. Ensuite, elle coiffa avec hargne ses cheveux emmêlés. Il était évident qu'elle ne possédait pas la patience des grandes dames.

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~ * ~

Après quelques heures, on frappa à la porte. Charlie sursauta. Les premiers invités arrivaient, mettant fin à sa tranquillité.
L'adolescente descendit au salon de mauvaise grâce, tenant d'une main maladroite sa robe pour éviter de se casser la figure.

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- Charlie ! s'exclama sa mère en se tournant vers elle, souriante. Je te présente Jack et Helen Hansen ! Ainsi que leur fils Samuel !

Et Heather s'écarta pour la laisser saluer les nouveaux venus. Cependant, la Gryffondor resta muette de stupeur. Devant elle, sur le seuil, se dessinait une silhouette familière.

- Ce sont les vieux amis dont nous t'avons parlé, ma chérie, lui sourit son père. Ils viennent de Scandinavie.

- Je le sais, répondit Charlie machinalement lorsqu'elle retrouva l'usage de la parole.

Elle fixait toujours le Serpentard avec des yeux ronds. Merlin, elle allait passer un week-end entier avec Samuel ! Elle s'agita, nerveuse.

- Je le sais, dit-elle encore signe qu'elle n'arrivait à se remettre de cette surprise. Nous nous connaissons. A Poudlard.

- Merveilleux ! s'exclama son père.

Il semblait réellement ravie par la nouvelle, ainsi que sa femme, et pendant un instant l'espoir que Charlie vit briller dans leurs yeux l'effraya.

- Ah non, grogna l'adolescente. Ne jouez pas les agences matrimoniales !

Un coup de coude d'Heather Ravengal lui rappela de ne pas hausser la voix et de saluer ces invités comme il convenait de le faire. La Gryffondor s’exécuta mais elle ne manqua pas le regard lourd de sous entendu qu'échangeait ses parents. Et cela l’agaça.

- Charlie, peut être pourrais-tu faire visiter les lieux à ton camarade ? lui glissa sa mère avec un clin d’œil.

Et ils s'éclipsèrent tous, les laissant en tête à tête.

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Samuel arriva avec ses parents, apprêtaient tous les 3 pour l'évènement, dans une résidence qu'il ne connaissait pas. Ses parents étaient invités à passer le week end chez des anciens amis. Samuel n'avait posé aucune question sur eux, leur vie, le lieu, leur noms.
Il avait été trainé là de force par ses parents pour le sortir un peu. Depuis qu'il était rentré de Poudlard, le jeune homme était renfermé. Et pour plusieurs raisons. La première était qu'il avait découvert fortuitement qu'il avait une sœur jumelle. Et la seconde que Charlie lui manquait et qu'il ne lui avait pas avoué ses sentiments, ni qui il était vraiment. Il n'en avait pas eu le temps lors de la dernière soirée, trop préoccupé par la révélation de Carl sur son lien avec Evens.
Il était perdu, en colère, déçu d'apprendre qu'en réalité sa mère n'était pas une victime d'une grossesse non désirée. Et le pire c'est qu'ils l'avaient sacrifié lui, en gardant une sœur. C'était un nouvel abandon. Il avait donc préféré sa sœur, plutôt que lui. Donc il pensait vraiment ne pas être désiré. Il avait envie d'aller les voir, mais ses parents avaient refusé et avait réussi à le raisonner, il fallait qu'il ne soit plus dans cette fureur pour aller les rencontrer. Il ne pouvait parler de ça à personne, et il n'avait pas envie d'en discuter avec ses parents adoptifs, de peur de les blesser s'il s'emportait.
Sa rage le consumait et il n'avait pas envie de se retrouver là. Ses parents adoptifs étaient heureux de le présenter à ses amis "Tu verras Sam, ils ont une fille qui est aussi à Poudlard, vous pourrez discuter, ça te fera oublier, puis il y aura d'autres adolescents, ça te fera du bien, tu pourrais te faire des amis ?". Tu parles, qui pourrait lui faire oublier une telle douleur ? Il n'avait rien dit et les avait suivi sans envie.
Quand Jack frappa à la porte et qu'elle s'ouvrit, il aperçu de suite Charlie dans l'encadrement de la porte, elle était de dos. Et son cœur fit un bond. C'est sûr c'était elle, il la reconnaîtrait même dans le noir.

"Comment tu as dis qu'ils s'appelaient tes amis papa ?" S'empressa le jeune homme en poussant son père.

"Les Ravengal, mais tu n'as pas demandé avant fils !"
Ses yeux s'illuminèrent, et un sourire carnassier éclaira enfin son visage durcit par la peine. Finalement ce week end n'allait être si mauvais que ça. Et enfin il aurait du temps avec la rousse. Il salua les parents de Charlie en les analysant en quelques secondes. Il rencontrait ceux qui avaient donné naissance à cette ravissante personne qu'était la Gryffondor. Très vite il rentra dans la maison, invité par les Ravengal. Il entendit Heather faire une remarque à Charlie, puis de lui demander de lui faire visiter la maison et en quelques secondes, il se retrouva seul avec elle.

"Bonsoir Mademoiselle Ravengal" Lança-t-il avec un sourire gêné. "Si je m'attendais à te voir ici, tu es magnifique !" Voilà c'était dit, c'était spontané, il le pensait vraiment, ses cheveux et son visage étaient mis en valeur par la couleur de sa robe. Samuel était carrément sous le charme, si bien qu’inconsciemment le lien avec cette couleur lui rappelait celle du sang, celle de son essence même. "Les couleurs de Godric te vont parfaitement, tu ne t'es vraiment pas trompée de maison à Poudlard pour ça!"

Charlie grogna.

- Sam', je t'en prie, ne rentres pas dans ce jeu ! Ne m'appelles pas par mon nom de famille, je ne le ferai pas pour toi !

Mais elle sourit. La présence du jeune homme était plutôt une bonne surprise. L'idée de se retrouver avec lui durant un week-end entier restait perturbante, mais peut être que cela tromperait son ennui.

- Je ne m'attendais pas non plus à te voir ici.

Au compliment du Serpentard, l'adolescente ne rougit pas. C'était une remarque que chacun lors de ces réunions de convenance lui adressait. Dans ce contexte particulier, cela n'avait pas de réel sens.
Elle se détailla elle-même, et planta ses yeux dans ceux du jeune homme en haussant un sourcil.

- Je vous retourne le compliment, dit-elle en prenant un ton bourgeois surjoué et en affichant sur son visage un sourire hypocrite. Vous êtes également fort élégant, Monsieur Hansen.

Charlie éclata de rire et tira Samuel à l'intérieur pour refermer la porte.

- Ne me sors pas ce genre de phrases toute faite non plus ! Si tu comptes mettre en pratique toutes les bonnes manières de la haute, je te préviens : je te sèmerai comme tous les autres gamins insignifiants qui vont arriver.

Et elle lui adressa un clin d’œil. La Gryffondor exagérait. Parmi les invités, et particulièrement parmi les adolescent, tous ne s'exprimaient pas de cette façon. Mais elle voulait faire comprendre au Serpentard que cette ambiance l'agaçait au plus haut point.

- Je me casse déjà souvent la figure, alors cette robe est un vrai calvaire !

Un sourcil relevé, surpri, le jeune homme ne se démontât pas, et renchérit.

"Charlie, pourquoi penses-tu que je te fais des compliments de complaisance ? J'ai aussi été bercé dans ce genre de mondanité avec mes parents, et non, là ça n'avait rien d'une politesse, je le pense vraiment, avec où sans cette robe, je te trouve magnifique, n'ai-je pas le droit de le souligner ? Je sais qu'on ne se connait pas très bien, mais après quelques péripéties passées avec toi, je crois avoir quand même saisit une partie du personnage qui t’habite. Et je sais que tu n'es pas ce genre de personne..." Le jeune homme démarrait fort sur le coup, mais il n'avait pas vraiment apprécié que la jeune femme ne le croit pas sincère et qu'elle puisse penser de lui qu'il était un bourgeois sans sentiments se fondant dans la masse, il était tout sauf ça. Surtout devant elle. Cependant il tiqua sur une remarque de Charlie : d'autres adolescents allaient arrivé. Hors de question qu'elle le sème de ce fait. Il comptait bien tout faire pour passer le plus de temps en sa compagnie, et il fallait qu'il soit franc dès le départ. Si Charlie n'avait pas encore remarqué pour ses parents, vampire, elle n'allait pas tardé et poserait des questions à Samuel. Il n'avait pas trouvé une minute pour lui dire pour lui, et pour Evens. C'était l'occasion et il devait s'acquitter de cela dès le début du week end. Ne voulant pas se jouait d'elle plus longtemps.

"Dis moi, y aurait-il un endroit tranquille où l'ont puisse converser sans qu'on nous dérange ? Ta chambre par exemple ? C'est...important !" Il espérait que la jeune femme n'y voit pas une demande douteuse de sa part. La chambre était vraiment un endroit où il pensait pouvoir être tranquille, toutes les pièces étant supposées être visitées par les invités qui arrivaient.

Charlie ne s'était pas attendue à ce que Samuel prenne mal ses remarques et réagisse aussi vivement. Elle bafouilla quelques mots incompréhensibles, gênée et évitant son regard.
Ces réunions la mettaient toujours d'une humeur exécrable. Si, habituellement, elle se tenait avec les autres convives qui lui semblaient toujours aussi inconnus au fil de leurs visites, c'était différent avec Samuel.

Changer de sujet, changer de sujet, changer de suj... Un endroit tranquille ?

- Ma chambre ?! s'exclama Charlie en ouvrant des yeux ronds. Ah non ! Hors de question !

C'était un lieu trop intime. Ou un vrai désastre au choix. Le sol jonché de livres sur les créatures magiques et de vêtements. Même le lit était en désordre. Et puis... Un garçon dans sa chambre ? C'était trop précipité. Même ses parents risquaient de se faire des idées et de ne pas apprécier.

- Mais attends, reprit-elle précipitamment pour ne pas vexer le Serpentard. Je connais un autre endroit. Et, tu va voir, c'est bien mieux que ma chambre !

Charlie l’attrapa par le bras et le conduisit vers l'arrière du manoir avant qu'il ne proteste.
Ils franchirent un deuxième salon. Plus petit, mais plus confortable. Des fauteuils rouges, des coussins disséminés dans toute la pièce, des tapis ne laissant pas paraître le moindre centimètre de plancher. Un bureau recouvert d'ouvrages poussiéreux et de notes, et une grande bibliothèque en bois sombre.

- C'est le bureau de Maman, souffla la Gryffondor avec de l'admiration dans la voix. Elle étudie la magie ancienne.

De là, ils continuèrent jusqu'au bout du couloir et passèrent à côté de la cuisine. De loin, des coups frappés à la porte leur parvinrent.

- D'autres invités viennent d'arriver, soupira Charlie. Nous devrions aller les saluer, mais c'est surement Gil. Auquel cas, il ne nous lâchera pas.

Un instant, elle garda le silence.

- Tu as dit que c'était important ? Alors éclipsons-nous, dit-elle en haussant les épaules. Je n'ai aucune envie d'y aller, de toute façon.

Ils venaient d'arriver devant une petite porte en bois, bien moins imposante que celle de l'entrée. Charlie la poussa : elle donnait sur l'extérieur, à l'arrière du manoir. Elle entraîna Samuel dehors, avant qu'on ne les fasse chercher.

- On ne nous trouvera pas là bas !

Et ils s'éloignèrent au pas de course de la maison, jusqu'à être cachés par les arbres. A l'ombre, il faisait meilleur et la chaleur était moins assommante.

- Je vais te montrer un endroit auquel je tiens beaucoup.

Après quelques minutes de marche, il n'y eut plus aucun arbre. Et devant eux, à la merci du soleil brûlant, s'étendait des ruines. Si d'un sens elles pouvaient paraître désolées, c'était ici que l'adolescente avait passé son enfance à vivre sans cesse des aventures imaginaires. Elle trouvait à ce lieu un certain charisme. Une certaine magie. Toutefois, ce n'était peut être pas le cas de Samuel.

- Tu es le premier que j'emmène ici, souffla Charlie en s'arrêtant.

Cela lui faisait un étrange effet de partager ce lieu.

Samuel suivit Charlie dans sa maison. Il traina le pied dans le bureau de sa mère, l'air émerveillé quand il entendit la jeune femme parlait de sa mère qui étudiait la magie ancienne, forcément, ça l'attirait plus que tout, mais la jeune femme était encore plus attirante et il lui emboita le pieds dehors. Il continuait de l'écouter puisqu'il tiqua de nouveau sur un fameux Gil qui serait sans doute arrivé, et que Charlie n'avait pas l'air de vouloir voir dans l’immédiat, ce qui le soulagea, surtout si cette personne était collante. Il fut soulagé qu'elle ne suive pas la politesse qui est d'accueillir ses invités.

Arrivé sur les lieux, Samuel marcha autour des ruines, regardant certains détails, tournant sur lui même. Puis il se rapprocha de Charlie et la regarda un sourire malicieux sur ses lèvres. "Vraiment je suis le premier ?!" Il avait lâché ça sur un air de fierté, ravi de partager un instant unique pour la jeune femme. "Des ruines ? Que représentent elles pour toi ? Cet endroit est paisible. C'est chargé d'histoire et de magie ici non ? C'est un lieu ravissant ! Et n'y voit pas là des compliments de courtoisie mondaine.." Dit il en ironisant, là c'était terminé pour Charlie, elle n'y louperait pas à chaque occasion. Samuel faisait de l'humour, mais en réalité c'était pour cacher son stress. Il s'arrêta de tourner "On peut s'assoir s'il te plait ?" L’invitât-il en désignant une pierre assez grande pour les accueillir tous les deux. Il s'avança vers le rocher. Il se dit qu'il aurait peut être du prendre un verre d'alcool à la réception avant de venir ici, pour lui donner du courage. "Je ne sais vraiment pas par où commençait Charlie, tu n'as peut-être pas eu encore le temps de remarquer mes parents, sans doute déstabilisée par tant de beauté..." Lâcha-t-il en se pointant du doigt. Non vraiment, il devait arrêter l'humour. "Je...ce que je veux dire c'est que mes parents, ne me ressemblent pas, la raison c'est qu'ils ne sont pas mes parents. Mes parents biologiques je veux dire, car bien sûr que je les considèrent comme tels. J'ai été adopté à 18 mois. Et puis..."

Il marqua une pause essayant d'apercevoir une expression chez la jeune fille. Son stress montât d'un cran. Il pensait à ce verre d'alcool.
"Et puis ils sont aussi différents, tes parents ne t'ont rien dit ? Ce sont des vampires. Je te rassure, ils sont pacifistes et civilisés, ce qui veut dire en terme plus clairs, qu'ils n'ont jamais mordu un seul humain, qu'ils vivent en harmonie avec leur société, se sont d’excellent sorcier qui maitrisent parfaitement leur état, sinon je pense que tes parents ne les auraient pas invité. Et accessoirement ce sont de super parents, j'ai eu vraiment de la chance. "

Il était nerveux à présent et l'élève si sérieux, le jeune homme si sûr de lui, qui faisait de l'humour juste avant, ne l'était plus. Ses yeux s'éternisaient sur la jeune femme. Qu'allait-elle dire, qu'allait-elle faire ? Pourquoi était il si difficile de lui dire ? De quoi avait-il peur ? De la perdre. Il inspira fortement et continua pour ne pas perdre le fils, sinon il n'aurait plus le courage de le faire.
"Ils m'ont adopté car je suis moi même différent. Je suis à moitié vampire et humain. Un hybride, de mère vampire, de père humain. Et comme si ce n'était pas assez de te dire ça, il s'avère que j'ai appris lors du feu de camps, par Carl, qu'Evens était ma sœur jumelle, c'est pour ça que je n'étais pas...dans mon état normal, je ne savais pas comment t'annoncer tout ça."Samuel était à bout de souffle, plus aucun son ne sortait de sa bouche. Voilà, il avait tout énoncé, tout dit, plus de secret le séparer de Charlie. Les compteurs étaient à zéro. Il se leva du rocher d'un bond, trop tendu pour rester assis, il commença à faire les cents, ne trouvant refuge nulle part. Il attendait avec appréhensions les commentaires de la rouquine. Son cœur battant la chamade.

Charlie sourit.

- En quelque sorte. Disons que tu es le premier en dehors de moi... Et de Manfred, dit-elle en haussant les épaules. C'est ici que je l'ai rencontré. Quand j'y pense, c'était peut être sa maison. Je venais jouer ici quand j'étais enfant.

La Gryffondor laissa courir son regard sur les ruines. Un endroit paisible ?

- Je trouve surtout ce lieu vivant. Et parfois habité. Quand je pense à cette année, au comportement de Manfred, je me dis que ce lieu a peut être été le théâtre de choses horribles...

A la demande de Samuel, Charlie alla s'asseoir sur la pierre qu'il désignait et l'écouta parler. Le Serpentard paraissait stressé, et sa tentative pour faire de l'humour la fit rire. Non pas parce que la blague était drôle, mais parce que le jeune homme était très mal assuré.
Samuel était adopté ? Charlie était surprise, mais où voulait-il en venir ? Pourquoi le lui dire ? Quand ses parents étaient entrés, elle ne leur avait pas porté une attention particulière. Bien plus obnubilée par la présence du Serpentard ici...

Des vampires ?

Charlie sursauta. Non, - Merlin ! - ses parents ne l'avaient pas prévenu ! Auquel cas, elle n'aurait pas autant ronchonné à l'idée de cette réunion. Étaient-ce d'eux que Samuel parlait lorsqu'ils s'étaient rencontrés au parc ? L'adolescente voulait retourner à la maison pour en savoir plus. Tout de suite ! Pourquoi - Nom d'une Gargouille ! - ses parents ne lui avaient-ils pas dit ? Ils connaissaient pourtant bien sa passion pour les créatures magiques.

Mais le Serpentard continuait de parler, encore, d'une voie où transparaissait l'angoisse. Croyait-il qu'elle allait mal se comporter envers ses parents ? C'était stupide ! Pourquoi se sentait-il obligé de justifier leur présence ?
Elle se contenait tant bien que mal de partir en courant vers la maison pour leur parler, s'agitait. Samuel semblait dans tout ces états. Il n'aurait surement pas apprécié. La Gryffondor fit donc un effort pour écouter ce qu'il avait à dire jusqu'au bout.

...
Moitié vampire.

Cette idée traça son petit bout chemin dans l'esprit de Charlie avant qu'elle n'en saisisse pleinement le sens.

Samuel était un vampire !
Elle était assise à côté d'un vampire !
Et... Les souvenirs de la Volière la frappèrent de plein fouet...
Un vampire avait essayé de l'embrasser !

Immédiatement, l'adolescente sauta au cou du jeune homme et le regarda intensément. Des étoiles plein les yeux.

- C'est ... merveilleux, lâcha t-elle d'une toute petite voix. J'ai trois vampires à la maison.

Au sujet d'Evens, Charlie hocha la tête sans perdre Samuel des yeux : elle voulait tout savoir ! Oui, elle se souvenait qu'il était perturbé ce soir là. Il avait bu à outrance. Leur lien de parenté la surprit, mais pas la nature vampirique d'Evens. Après tout, cela n'avait pas été difficile à deviner après cette nuit mouvementée dans la forêt interdite.

- Et Aiden ? Tu va me dire que c'est un vampire lui aussi ? plaisanta t-elle.

L'attente d'une réaction de la jeune femme lui parut une éternité. Il la voyait s'agitait et sur le coup il pensait qu'elle avait envie de partir en courant, effrayée. Quand elle lui sauta au cou, le Serpentard se raidit. C'est quand il plongea ses yeux dans les siens brillant, qu'il comprit. Elle n'avait pas peur, elle était fascinée. Il reconnaissait bien là, la jeune femme de la forêt interdite, intrépide et curieuse. Merveilleux, elle trouvait merveilleux d'avoir des vampires à la maison. Une chance pour lui que cette fille soit complètement barrée. La proximité qu'il avait avec Charlie le rendit saoul de sentiments. Ça faisait des mois qu'il rêvait d'un tel contact, qu'il avait imaginé une telle réaction. Il n'avait jamais pu être aussi prêt d'elle dans une telle situation. Il fallait comprendre par là, sans une trombe d'eau sur la tête au cœur d'une tempête. Il réussit à ouvrir sa bouche pour parler.

"A vrai dire, Aiden n'est pas un vampire, c'est un demi-loup, un hybride lycan" Il lâcha ça spontanément, comme s'il était naturel d'avoir ce genre de conversation. Aussi naturel que de demander une nouvelle part de tarte à la mélasse.

A cette distance, les saveurs de la jeune femme traversaient son être tout entier. Tout en fermant les yeux, il pencha la tête sur le côté de manière à ce que sa joue touche son bras, il respira l'air qu'il y avait entre lui et sa peau à elle. Il remonta sa tête jusqu'à humer ses cheveux et s'arrêta dans son cou. Ses lèvres effleuraient sa peau, il mordit tendrement sa chair, sans même y laisser une trace. Il continua son chemin jusqu'à avoir son visage coller au sien, ses lèvres symétriques à celles de la Gryffondor. Il s’enivrait de son odeur sucrée, il n'avait jamais eu une odeur aussi agréable sous son nez de toute sa vie, alors il en profitait. Ses lèvres se brisèrent sur les siennes, de la même manière que dans son cou, il finit son baiser par une douce morsure. Quand il rouvrit les yeux, il observa la rouquine. "Ton odeur est la chose la plus délicieuse qui m'ait été donné de sentir dans toute ma vie."

Charlie rit. Samuel semblait un peu ailleurs. Était-ce si étonnant qu'elle soit enjouée d'une telle nouvelle ? La Gryffondor lui avait pourtant fait part de son désir de rencontrer des vampires. Désormais, c'était chose faite !

- Je sais qu'Aiden n'en est pas un ! C'était pour rire ! En revanche, je n'étais pas au courant pour sa demi-lycanthropie !

Bien qu'elle s'était douté de la nature magique du Serdaigle, Charlie n'en avait pas discuté avec lui et n'avait fait que le deviner.

Toutefois, la Gryffondor ne s'attarda pas sur la question. Samuel avait fermé les yeux et humait sa peau. Ses cheveux. Son cou.
Charlie ne bougea pas d'un centimètre. Cette proximité était enivrante et lui rappelait leur presque-baiser à la volière. D'ailleurs, leurs lèvres n'étaient pas loin de se toucher. C'était grisant, et à la fois, elle ne se sentait pas à sa place. Charlie demeurait une enfant mentalement. Autant dire que son potentiel de sensualité n'était pas au niveau de celui de Samuel. Ses gestes lents en devenaient stressants. Sans compter qu'elle se sentait comme une proie. Cela la frappa : désormais, elle n'arriverait plus à se défaire du jeune homme. Charlie lui appartennait. Totalement.

L'adolescente s'agita et n'y tenant plus, elle fit rouler le Serpentard dans l'herbe. Oubliant momentanément qu'elle était apprêtée pour la soirée.

- Tentateur ! Arrêtes ça ! hurla t-elle les cheveux en bataille et en se plaçant au dessus. Tu veux me rendre folle !

Et elle écrasa ses lèvres sur celles du jeune homme en un baiser fougueux. S'en fut étourdissant. La Gryffondor se redressa, rouge comme jamais, le regard fiévreux. Mais elle garda ses positions.

- Tu m'appartiens aussi, d'accords ?!

C'était plus une exigence qu'une réelle question. Charlie refusait de se sentir dépendante, à moins d'avoir l'assurance de la réciprocité. Et elle aimait garder un minimum le contrôle, que Samuel soit un prédateur ou non.

Le jeune homme se laissa entrainer dans l'herbe, étonné d'une telle réaction de la rouquine. C'était une agréable surprise qu'elle ne le repousse pas. Qu'elle est envie et la curiosité de connaître des vampires, mais de là à accepter une relation entre eux, c'était plus qu'inespéré pour lui. Elle l'embrassa fougueusement pour sa plus grande joie.

Il pouvait retourner la jeune femme comme un fétu de paille, mais n'en fit rien, lui laissant l’illusion d'un contrôle sur lui. Cependant quand Charlie lui affirma qu'il lui appartenait, il se redressa de sorte que la jeune femme et lui soient assis à califourchon.

"J'y compte bien Mademoiselle Ravengal" Il l'embrassa passionnément pour appuyer sa réponse, le temps semblait s'arrêter. Il la regarda alors, ses habits étaient complètement froissé et ses cheveux n'était pas aussi soigné que tout à l'heure, en bataille. Il avait un sourire enjôleur sur les lèvres. Lui enlevant une brindille d'herbe dans les cheveux.

"Je crois qu'on ne ressemble à rien maintenant, j'ai bien envie de m'enfuir avec toi pour tout le week end, je crois n'être capable que de supporter ta compagnie. J'adore mes parents, mais quand il s'agit de réception comme celle ci, ils sont assez....pointilleux et..."

"Samy ! Samy où es-tu ? Viens qu'on te présente...tout le monde est arrivé !" Ses parents arrivaient.

Il regarda alors Charlie légèrement paniqué. Il se releva et souleva la jeune femme en même temps. Il lui dépoussiéra délicatement sa robe pour chasser les dernier morceau d'herbe. Et lui fit signe de sa main qu'elle fasse quelque chose pour ses cheveux.

"Tu vois, le désavantage avec les vampires, c'est que leur odorat sont à la pointe de ce qui existe, et ils m'ont retrouvé" Il regarda la jeune femme et ne pu s’empêcher de l'embrasser une nouvelle fois, c'était plutôt excitant dans ce genre de circonstance. Il redressa sa cravate et sa chemise.

"Ahhh Samy !Vous voilà, on vous cherche depuis tout à l'heure, que faisiez vous ? Tout le monde vous attend" Lança son père.

"Nous...Charlie tenait à me montrer ces ruines...et leur histoire...tu sais, ma passion pour la magie ancienne, toussa toussa quoi !" Lança le jeune homme d'une manière désinvolte.

"Samuel, ne t'avons nous pas appris à parler ? C'est quoi ce langage ? Et c'est quoi cette tenue !? Si tu veux farfouiller ses ruines, je te prierais de changer de vêtement Sam !" Lança sa mère.

Samuel se pencha vers Charlie et chuchota "Ils sont pas toujours comme ça, c'est la réception, ça doit leur monter à la tête !"

"Samuel ! J'ai entendu !" Cingla son père "Aller, venez, on vous attend !"

- J'y comptes bien Mademoiselle Ravengal.

Charlie voulut répliquer, mais Samuel ne lui en laissa pas le temps, happant ses lèvres. Ses ronchonneuries furent étouffées par le baiser. C'était un contact délicieux. Étourdissant. La Gryffondor était déboussolée. C'était une chose toute nouvelle pour elle, et tant bien que mal, elle essayait de conserver une certaine maîtrise. Cela n'allait pas avec son tempérament.
Lorsqu'ils se détachèrent, Samuel la regardait calmement, charmeur, et Charlie ne put retenir le sourire naissant sur ses lèvres. Elle n'arrivait pas à y croire. Formaient-ils un couple désormais ? Elle, en couple ?! D'un sens, elle se sentait ridicule.

Charlie acquiesça aux dire du Serpentard, n'ayant aucune envie de retourner à la réception. Mais, pour leur plus grand malheur, ses parents l'avaient retrouvé. Trop facilement. Charlie, remit sur ses pieds par le jeune homme, les vit arriver avec stupeur. Elle en oublia d'arranger ses cheveux. Merlin ! Personne d'autre ne devait venir ici ! C'étaient ses ruines, les siennes !

Leur odorat ? Samuel l'embrassa à nouveau, mais la Gryffondor ne pensait plus qu'à une chose : qu'ils ne voient pas ses ruines ! C'était son refuge, en quelque sorte ! Tenant sa baguette dans son dos, elle lança rapidement un sortilège.

- Ligno aspecto, murmura t-elle.

Charlie vit les parents de Samuel émerger de derrière les arbres. Lorsque le Serpentard leur répondit, elle ne pu s'empêcher de répliquer, amusée :

- Quelles ruines ?

En effet, la moindre pierre venait de se transformer en arbre. Plus précisément, elle n'en avait prit que l'apparence. C'était un simple sortilège d'illusion, mais les ruines à dissimuler étaient assez conséquentes. Cela lui demandait donc beaucoup d'énergie et la Gryffondor se sentait épuisée.
Toutefois, la fierté d'avoir réussi un tel sort lui permit de faire bonne figure. C'était probablement la forte volonté de garder ce lieu secret qui lui avait permit d'aller puiser aussi loin dans sa magie. Ou bien, le fait que Manfred soit désormais détaché d'elle. Depuis, elle avait vu ses capacités magiques augmenter progressivement, comme si elles se régénéraient. Au point qu'elle en perdait parfois le contrôle. D'ailleurs, elle n'avait pas encore vu le garçon aujourd'hui... Où était-il passé ?

Charlie ricana à la remarque de Samuel. Ses parents étaient exactement pareils.
Désireuse d'éloigner tout ce monde de ses ruines avant qu'elles ne reprennent leur apparence normale, la Gryffondor saisit la main de Samuel et l’entraîna vers le manoir.

- Viens, allons remettre tout ça en ordre, dit-elle en désignant leur tenues. Je vais en profiter pour te montrer la chambre où tu va dormir. Ensuite, nous retournerons avec les invités.

Charlie n'en éprouvait nullement l'envie, mais il fallait bien contenter leurs parents respectifs. Elle l'avait dit à voix haute pour que Jack et Helen Hansen ne leur tiennent pas rigueur d'une petite absence supplémentaire. Après tout, c'était pour faire bonne figure.

- Savez-vous qui est arrivé ? leur demanda t-elle sur le chemin du retour.

Pas Gil, pas Gil, pas Gil, ...

Elle évoquerait leur nature vampirique plus tard, lorsqu'ils seraient dans de meilleures dispositions. Elle avait tout le week-end pour cela.

Samuel se retourna pour voir les ruines, qui n'étaient plus que des arbres. Il fût étonner d'un tel sort, il regarda Charlie, et comprit qu'elle n'avait pas envie qu'on découvre ce lieu. Sa magie avait changé. Il sourit pour deux raisons. Il savait ce que ça voulait dire. Manfred n'ennuyait plus la jeune femme, ils faillaient qu'il en parle. Et heureux car il était donc vraiment le premier qui voyait ça, vraiment le premier. Charlie avait confiance en lui.

Il savait que de toute façon ses parents ne tiendraient même pas rigueur à ce pourquoi ils étaient là, tout ce qu'ils voulaient c'est qu'il rentre faire les présentations. Les Hansen avaient l'impression de toujours devoir en faire plus de part leur statut, pour prouver aux gens qu'ils étaient civilisés et pacifistes, ils pensaient quand en faisant trop, en étant de la haute, ils donnaient le change, le pire dans tout ça c'est que ça marchait réellement et qu'ils avaient la sympathie de beaucoup de familles, comme des Ravengal. Alors qu'en vérité, ils étaient de vrais aventuriers, baroudeurs, les premiers à mouiller leur chemise et se retrouver les cheveux hirsutes et plein de terre. Des personnes à passionner Charlie par exemple.

"Je vous suis Mademoiselle Ravengal..." Dit il un sourire joueur sur les lèvres, pourtant là il ne pouvait pas échapper à cette fausse courtoisie devant ses parents. Tutoyer la fille des hôtes, même pas en rêve devant sa mère.

"Et bien je pense que les Galant sont arrivés avec leur fils Gil, qui te cherche Charlie, à ce qu'on nous a dit, mais aussi les Clak, les Raviers, les Oston..." Lâcha madame Hansen. Samuel aperçut Charlie contrariée, qui était donc ce jeune homme ? Ça n'allait pas le faire si déjà il cherchait sa Charlie.

La mère de Samuel le dévisagea, d'un air interrogateur, elle regarda le jeune homme tenir la main de la rouquine. Leur fils n'avait pas ce genre d'attitude d'habitude, peu tactile en raison de sa particularité de vampire qui ne supporte que très peu d'odeur. D’ailleurs en parlant d'odeur, la mère de Samuel sentait le parfum de la jeune femme sur les vêtements de son fils. Chose d'autant plus étrange, cependant très naïve au sujet de son jeune garçon, le fils prodige, elle ne s'imagina rien de ce qui s'était passé, pensant plutôt qu'il avait aidé la jeune fille à enjamber ou monter sur quelque chose par galanterie. Pour répondre au regard de sa mère, Samuel fit l'étonné à son tour, c'était un échange de mot sans son.

Une fois dans la maison, les parents demandèrent de se presser afin de rejoindre les convives pour la réception. Charlie entraina Samuel dans la même aile que sa chambre, à quelques portes. Pour le week end c'était l'aile des adolescents. Quand personne ne fut en vu. Samuel plaqua Charlie contre le mur du couloir. "Enfin seul !" Il l'embrassa une nouvelle fois avec passion. "Qui est ce Gil ?" S'inquiéta-t-il en relâchant son étreinte de Charlie.

"On parle de moi ?" Gil sortait justement de sa chambre, juste à côté de celle de Samuel, qui se redressa devant ce jeune homme, plutôt grand. Il était bien âpreté et avait l'air lui aussi de venir d'une famille riche et bien mondaine. "Charlie comme je suis heureux de te retrouver " Annonça-t-il en venant se placer devant Samuel pour faire une accolade à la rousse. Samuel le regard de haut, n’appréciant pas ce rapprochement. C'était comme si un autre prédateur touchait à sa proie. Là tout de suite il lui aurait bien explosé la tête contre le mur, mais ça risquer de gâcher le week end.

Charlie tira discrètement la langue à Samuel, pour ne pas être vue de ses parents. Se vouvoyer, après ce qu'il venait de se produire entre eux ? Saletés de convenances ! D'ailleurs, la Gryffondor remarqua que Helen Hansen en revanche la tutoyait. Alors, pourquoi son fils ne pourrait-il en faire autant ?

Charlie grommela. Ce pot de colle arrogant de Gil était donc arrivé. Toujours parmi les premiers évidemment ! Si la plupart des invités ne faisaient que jouer le jeu des convenance pour ces réunions, sans réellement y croire et y accorder de l'importance dans leur quotidien, c'était autre chose pour la famille Galant. Toujours à se préoccuper de leur apparence, de leur image sociale. Même au sein de leur propre famille, ils se vouvoyaient. L'adolescente se demandait même ce qu'ils venaient faire là et ne pouvait imaginer que ses parents soient véritablement amis avec eux. Après tout, sa mère demeurait une chercheuse, une voyageuse, une exploratrice passionnée ! Non, décidément, les Galant et les Ravengal avaient beau se côtoyer, ils n'appartenaient pas au même monde.

Ronchonnant, Charlie ne saisit pas l'échange silencieux qui avait eu lieu entre Samuel et sa mère.
Une fois entrés, elle entraîna directement le jeune homme vers leurs chambres, pour avoir un peu de tranquilité.

- Tu n'imagines pas à quel point c'est sinistre pas ici habituellement, soupira t-elle. Toutes ces chambres vides !

La Gryffondor songea sérieusement à inviter plus régulièrement les Hansen. Elle pourrait ainsi profiter de la présence du Serpentard, loin de ces soirées mondaines, et le manoir familial lui paraitrait moins effrayant.
Le baiser de Samuel ne fit qu'appuyer cette idée. Elle rit et chercha à se libérer.

- Je suis... une... prédatrice ! grogna t-elle en se tortillant dans tous les sens.

Lorsque le jeune homme la lâcha enfin, elle était devenu aussi rouge que le blason de Gryffondor. Mais l'évocation de Gil lui arracha une grimace.
Et le voilà qui venait de surgir derrière eux justement ! Charlie retint un juron. Il était toujours dans ses pâtes celui-là ! Pourquoi avait-on placé sa chambre aussi prèt des leurs ?

- Moi de même, Gil ! s'exclama Charlie avec un sourire crispé.

Elle en pensait tout autre, mais ses parents n'accepteraient pas qu'elle traite mal un invité. Elle surprit le regard contrarié de Samuel, et d'un sens cela la flatta.

- Je te présente Samuel Hansen, dit-elle en se rapprochant de son Serpentard. Maintenant, tu permet, nous devons nous arranger. On nous attends.

La Gryffondor saisit le vampire par la main et l’entraîna dans la chambre. Elle claqua la porte et la ferma à double tour, au cas où le fils Galant aurais eu la mauvaise idée de les suivre.

- Voilà Sam', maintenant tu sais qui est ce pot de colle ! Malheureusement, il va falloir le supporter tout le week-end !

Charlie parcouru la chambre du regard en lissant sa robe. Un grand lit à baldaquin comme dans la sienne, une table, une table, quelques fauteuils, et un bureau. Elle était aussi grande que la sienne.

- Dommage qu'ils ne t'aient pas attribué celle à côté de la mienne. A l'époque, expliqua t-elle, il y avait des portes entre les chambres pour permettre... aux amants de se retrouver en toute discrétion.

Charlie était génée du sous-entendu qu'elle venait d'énoncer, mais en effet, deux autres portes dans la chambre de Samuel étaient visibles.

- Elles sont fermées, mais utilisables. Encore heureuse que Gil n'est pas eu la chambre à côté de la mienne !

HRPG : Ce qui signifie que celle de Samuel est directement reliée à celle de Gil ! Twisted Evil

Samuel ne salua même pas le jeune homme, ils avaient l'air de se défier du regard. Samuel entendait les battements de cœur du jeune homme, et cette odeur qu'il dégageait, comme un animal en période des amours. Il savait bien ce que ça voulait dire. Gil désirait Charlie, et ça n'allait pas le faire. Soulagé de se sentir tirait par la rousse vers sa chambre, il n'avait pas à dire un mot à ce garçon qui d'avance l’écœurait. C'était le genre de personne à collectionner les conquêtes.

"Je ne l'aime pas" Dit il quand elle ferma à double tour la chambre. "Il n'a pas des intentions qui me plaisent..." Son visage s’assombrit ! "Tu es déjà sorti avec lui ?" Soupçonna avec doute le Serpentard. Il fallait qu'il sache.

Il s'approcha de la jeune femme qui parlait des chambres séparaient d'une porte. "Hum...dommage..." Lâcha-t-il déçu. Toujours sourcil froncés il attira la jeune femme vers lui. L'odeur de Gil était sur la Gryffondor à cause de cette accolade. C'était insupportable pour lui. "Arrête ça une seconde s'il te plait, ça ne sert à rien pour l'instant, j'ai besoin de faire quelque chose..." Lui dit-il en l’empêchant de continuer à sa lisser la robe. Il la saisit par la taille et l'embrassa, tout en continuant de marcher vers le lit. Il fit basculer Charlie avec lui dessus. Il ne comptait rien faire de plus que de recouvrir le corps entier de la rousse de son odeur. Sa rousse, sa proie. Hors de question que l'odeur d'un autre s'y trouve. D'une main il parcourait chastement le corps de la jeune femme.

Charlie lança un regard surpris à Samuel.

- Quelles intentions ? Tu lis les intentions sur le visage, toi ? rit-elle. Et non, je ne suis jamais sortie avec ce type, si ça peut te rassurer !

L'adolescente fit la grimace. Elle ne pouvait pas s'imaginer dans les bras dans garçon pareil !

- Tu as vraiment de drôles d'idées ! Je ne suis jamais sortie avec personne, ça ne m'a jamais intéressée ! Pire, c'est au delà de ma compréhension !

Lorsque le Serpentard arrêta ses gestes et l'emmena jusqu'au lit, la Gryffondor protesta vivement devant tant d'insistance. C'était différent de ce qu'il s'était passé aux ruines. Trop de possessivité peut être ? D'empressement ? Le jeune homme agissait comme si cela était impératif, et il y avait un certain agacement dans ces actes qu'elle pouvait ressentir.

- Sam' ! On nous attends ! Je ne t'ai pas emmené ici pour que l'on se bécote ! s'écria t-elle.

Oups ! Elle avait peut être parlé un peu fort. Elle espéra de toute ses forces que personne ne se trouvait dans le couloir. Charlie n'avait pas envie que cela se sache, et que les baisers aient lieu dans la chambre du jeune homme, sur un lit, la mettait d'autant plus mal à l'aise.

Quand Charlie s'écria qu'ils n'étaient pas là pour ça. Il se redressa d'un coup. Que voulait elle dire quand elle affirmait qu'une relation amoureuse était au delà de sa compréhension ? Il ne voulait pas être avec elle ? Pourquoi avait-elle dit qu'il était à elle tout à l'heure ?

"Ce n'est pas ce que tu crois..." Lança-t-il en lui tendant une main pour aider la jeune femme à se relever du lit. "Je n'avais aucune idée mal placé, je..." Comment pouvait il lui parler de ça, sans passer pour un animal ? Après tout, elle ne savait rien sur les vampires, et il voulait rester honnête.

"Quand, ce Gil t'a embrassé, son odeur s'est collée à toi, et ça m'est insupportable Charlie...il fallait que je rééquilibre..." Il remettait en ordre son costume et sa cravate, passa une main dans ses cheveux pour leur donner une meilleure forme. "Je ne lis pas les intentions sur le visage, mais j'entends le rythme cardiaque, je perçois des changements d'odeur, d'humeur. Chaque objet a son odeur. Je sens l'atmosphère changer de pression et je pourrais dire s'il va pleuvoir. Je peux sentir le désir, la colère, la joie... Et c'est encore plus simple quand je connais la personne, que je la vois avec l'expression qui va avec son visage, ses gestes, son corps..." Il tourna en rond dans la chambre pour en observait les recoins. C'était vraiment beau comme pièce. Il aperçut la porte qui séparait sa chambre de celle de Gil et s’arrêtât devant essayant de l’ouvrir, mais elle était fermée de l'autre côté. Tant pis, un coup d'Alohomora plus tard l'ouvrira se dit il.

Il gardait ses distances avec la jeune rousse. Ne sachant pas trop ce qu'elle souhaitait. Il ne voulait pas être trop entreprenant, et sa remarque l'avait refroidi. Il ne voulait pas qu'elle pense qu'il voulait aller trop vite. Surtout qu'elle n'avait jamais eu de relation amoureuse. Quelle distance avoir avec elle ? S'il lui avait dit clairement ses intentions, il en serait pas là. Il fallait qu'il lui explique certaines choses avant de la mettre devant le fait accompli. Devait il lui laisser du temps ?

"Si j'ai certains comportements déplacés, je m'en excuse, je ferais en sorte de ne plus te mettre mal à l'aise. Ma nature de vampire, et encore plus depuis qu'elle n'a plus sa magie, et parfois très animale, je me rends compte que tu es très loin de tout ce monde" Il voulait parler du monde des créatures vampires. Il se pencha vers la fenêtre pour regarder les jardins.

Charlie s'était redressée et avait été réajusté sa coiffure en écoutant Samuel parler. Il semblait nerveux et contrarié par ses remarques au vu de ses allers et venues dans la chambre. Elle se tourna brusquement vers lui à sa dernière phrase.

- Ne dis pas de bêtises ! J'en connais un rayon sur les créatures magiques, dont les vampires ! ... Mais je ne suis pas habituée à en côtoyer, c'est tout.

Savoir était une chose. Mettre en pratique ces connaissances en était une autre.
La Gryffondor soupira.

- D'accords, pour l'odeur. J'aurais du y penser, dit-elle en s'approchant du Serpentard qui était maintenant à la fenêtre. Tu ne l'aimes vraiment pas ? Moi non plus... J'éviterai autant que possible les contacts avec lui. Mais avec tout ce monde en bas... Il va bien falloir que tu supportes les autres odeurs.

L'adolescente lui fit un regard contrit.

- Ce n'est pas que tu étais déplacé, Sam', mais... Comment dire ? C'était différent de ce qu'il s'est passé aux ruines.

Charlie ne savait trop si elle parvenait à trouver les mots justes. Et Gil risquait fort de gâcher le week-end. Quoiqu'il en soit, ils devaient redescendre avant qu'on ne les fasse chercher une nouvelle fois.

- Viens, dit-elle en le prenant par la main et déposant un timide baiser sur ses lèvres, il faut vraiment qu'on rejoigne les invités avant qu'ils ne se posent des questions. L'idiot que tu as croisé tout à l'heure est aussi trop bavard. Qui sait ce qu'il peut bien être allé raconté ?

Et sur ce, ils sortirent de la chambre. Personne dans le couloir. Ouf, personne n'avait donc assisté à leurs chamailleries.

"Que veux-tu Charlie ? Que veux-tu pour nous ? J'ai bien compris que jusqu'à présent les petits amis ce n'était pas ton truc." Mais moi est-ce que je suis ton truc pensait-il. Il se laissa embrasser. "Est-ce ça te rassurerait en disant que je n'ai jamais eu de vrai petites amies ? Que je ne sais pas comment on fait, ce que ça veut dire ? Et que ce qui s'est passé là sur ton lit, ne voulait en rien être entreprenant ?" Il ne voulait pas rester sur une mauvaise impression, il voulait savoir ce que souhaiter la jeune femme. De plus, mis à part une soirée de beuverie où il avait dévié au niveau intime avec des femmes, il n'avait cependant jamais eu de petite amie, sortir avec, s'embrasser, ni rien de plus de sérieux. Elle était si belle, ses cheveux flamboyant, son regard profond. S'il pouvait avoir une vrai relation avec elle, il en serait le plus fier. Il savait déjà qu'elle serait appréciée de ses parents. Il se voyait déjà voyager avec elle à travers les forêts du monde entier.

"Les odeurs, j'ai appris à vivre avec, mais comme je te l'ai dis tout à l'heure, je n'ai jamais sentit une odeur aussi agréable que la tienne, de toute ma vie. Imagines...je ne sais pas, imagines une pâtisserie que tu adores devant toi, mais que tu ne peux pas manger, alors que tu as très faim. C'est ce que je ressens. Alors imagine, qu'on y dépose de la fiente de dragon dessus, ça gâche tout...c'est un peu ce qu'à fait Gil. Il te cherche, ses phéromones sont fortes, je crois que s'il pouvait être seul dans une pièce avec toi..." La mâchoire du jeune homme se serra. "Enfin je n'ai pas besoin de te faire un dessin. Je ne te demande pas d'éviter le contact avec les gens. Surtout dans ce genre de soirée. Mais pour ce qui est de Gil, je me chargerai qu'il garde une certaine distance avec toi. C'est...plus fort que moi. Tu es plus fort que moi Charlie..." Il était sincère, la jeune femme lui avait fait perdre la tête à plusieurs reprise. Il se souvenait de leur rencontre, à la volière. De suite il avait eu une attirance pour cette inconnue, il avait même été attiré par son odeur, lors du jour de la tempête, malgré l'apocalypse, son odeur lui était revenue. Et là fois où il avait sacrifié sa magie vampirique pour la libérer de Manfred, réduisant son niveau de magie ancienne qu'il avait acquis à Durmstrang. Tout ça ne serait jamais arrivé, si la jeune femme n'avait pas une sorte de pouvoir sur lui. Cette magie, puissante, n'était autre que l'amour.

Il était bientôt devant la salle de réception. On entendait les voix, les rires et les cliquetis des verres. Il déposa, à l’abri des regards, un doux et rapide baiser sur les lèvres de la jeune femme. Il poussa la porte et entra.

"Aaaah les voilà ! Samuel vient ici que je te présente la famille Galant" Lui entonna son père en le tirant vers lui, brisant le contact avec Charlie.

"Pierre, Émilie, Gil, je vous présente Sam, mon fils, l'unique !" Tous, mis à part Gil, le saluèrent. Ses personnes respiraient le pouvoir et la fausseté, comme son sourire actuellement. "Enchanté." Lâcha-t-il tant bien que mal.

"Des petits fours ? Cannelés de citrouille, Canapé de harengs, Cookies de légume, Œil de poissons, Madeleine au cœur de dragon...." Lança un serveur devant lui. Le garçon regard son père qui lui faisait signe de prendre quelque chose. Cela voulait dire que des gens dans la réception ne savaient pas qu'ils étaient des vampires. Tant mieux. Il pris un cannelés de citrouille. Il cherche des yeux Charlie dans la foule.

Ce qu'elle voulait ? Charlie n'en savait trop rien. Elle haussa les épaules et sourit.

- Depuis les ruines, tu vois, je n'ai pas eu encore le temps d'y réfléchir.

Ce qui était certain, en revanche, c'est que Samuel était à elle. Elle le détailla attentivement. Le Serpentard semblait sincère mais... Elle avait beaucoup de mal à y croire.

- Tu n'es jamais sorti avec personne ? Tu me fais marcher ? dit-elle en le reluquant. Je suis sûre que tu as un tas de filles à tes pieds ! Enfin, à Durmstrang, souffla t-elle en se rappelant la réaction qu'avait la plupart des élèves à son égard en Grande Bretagne. Tu n'as pas besoin de me rassurer.

Elle secoua la tête et afficha un sourire effrayant.

- Puisque, comme je te l'ai dit aux ruines, tu es à moi, et la première qui te frôle, je l'égorge.

La Gryffondor rit à la métaphore du jeune homme.

- Tu veux me manger ? D'accords, mais je suis un fondant à la citrouille alors ! Et pas de la tarte à la mélasse, j'aime pas ! Une Bieurraubeurre peut être ? lui proposa t-elle. Pour accompagner le tout !

Mais elle grimaça vite de dégoût à la suite de ces paroles.

- Tu plaisantes, j'espère ! C'est pour ça qu'il est si collant ! Je risque d'avoir un peu de mal à le semer, souffla t-elle songeuse. A moins que je ne traîne Dixie derrière moi !

Dans les escaliers, sa main toujours dans celle de Samuel, elle lui expliqua à voix basse en ricanant.

- Cette fille a un pouvoir assez particulier. Si elle te hait et que tu l'approches d'un peu trop près, tu peux être sûr que les jours suivants seront un enfer ! Une sorte de malédiction je suppose... Et par un heureux hasard, Gil fait parti des indésirables.

Elle ne put retenir un rire en revoyant la tête du garçon dès qu'il croisait Dixie. Elle ignorait ce qu'il lui était arrivé après leur première confrontation, mais depuis il évitait l'adolescente comme la Dragoncelle.

Après un baiser rapide, ils entrèrent dans le grand salon, et aussitôt Samuel lui fut arraché par ses parents. Charlie fit la moue, mais préféra ne pas se joindre à eux en voyant que Gil faisait parti du comité. Elle s'éclipsa et chercha ses propres parents dans la foule. Une question lui trottait dans la tête.
Il lui fallu près d'une dizaine de minutes pour les trouver : ils s'étaient isolés quelques instants sur le perron pour prendre l'air.

- Papa, Maman ! s'exclama t-elle en courant vers eux. Vous savez où est Manfred ? Je ne l'ai pas encore vu.

Au sujet du petit garçon, la Gryffondor ne leur avait d'ailleurs pas dit toute la vérité. Car elle n'avait pas comprit comment exactement il était parvenu à retrouver un corps physique. Elle se doutait que cela avait plus ou moins un rapport avec Samuel... Et puis, sa mère souhaiterait étudier les ruines où elle l'avait rencontré.
Officiellement, Manfred était donc juste son ami imaginaire, et il avait prit vie sans qu'elle ne sache pourquoi. Ses parents, très intéressés, mais ne possédant pas tous les éléments nécessaires, cherchaient des réponses et formulaient des hypothèses saugrenues. Surtout depuis que sa magie s'était améliorée et que ses malaises avaient disparus.

- Oh, sa mère parut gênée. Tu sais, Manfred ne va pas très bien en ce moment. Il est ... angoissé.

Charlie acquiesça. Oui, le petit garçon était perturbé par sa nouvelle vie, mais cela n'avait rien de spécialement étonnant.

- Il n'est pas habitué à autant de présences autour de lui.

Il n'est surtout pas habitué à exister aux yeux de tous... songea l'adolescente.

- Ta mère et moi avons fait disparaître la porte de sa chambre par magie, à sa demande, reprit son père. Il préfère ne pas se joindre à nous. Il peut toujours sortir néanmoins, la porte n'est condamné que dans un sens.

- Et je peux toujours entrer, moi ?

- Oui, vos chambres communiquent toujours.

~*~

Charlie avait retrouvé Doxie à la réception, ainsi que quelques autres adolescents. C'était une fille très grande pour son âge, au visage fin, et à la peau brune. Elle était plutôt jolie, et portait toujours des robes très simples à ces réceptions. La Gryffondor l'enviait. Ses parents n'étaient pas aussi strictes que les siens. Et sa compagnie était plutôt agréable. Dixie avait de l'esprit, néanmoins elle demeurait un peu trop calme pour Charlie.
Des yeux, elle cherchait Samuel dans la foule. Où était-il passé ? Ils étaient restés suffisamment de temps pour pouvoir de nouveau s'éclipser sans s'attirer les foudres de leurs parents respectifs.

Le jeune homme paraissait terriblement gêné quand Charlie parlait de toutes les filles à ses pieds. Il se remémorait ses années à Durmstrang à éviter, même fuir les filles, toujours potiches à vouloir lui porter ses affaires, lui garder une place en cours, l'attendre dans les couloirs, rigoler dans son dos, enfin plutôt glousser. Non ça ne l'avait jamais intéressé, enfin du moins, il n'en avait trouvé une à son goût. Dans tous les sens du terme. "Non je ne te fais pas marcher, j'ai eu un....un passage à vide, mais non je n'ai jamais eu personne, je crois que ça ne m'a jamais intéressé, tu sais, je suis très difficile à ce sujet...". C'était plutôt flatteur pour la jeune femme.

Samuel rigola de bon cœur. "Tu fais de l'humour vampire Charlie ?" Dit il face à son expression : je l'égorge. Il rigolait, mais il était rassuré de ses paroles, que n'importe qui aurait vécu possessives. Mais ça lui allait d'être la possession de cette rousse.

"Présente donc cette Dixie à Gil, on passera peut être un week end tranquille !" Lacha-t-il pensif. Il ne faudrait pas qu'elle lui apporte des ennuies à lui. Et ce Gil, non il ne plaisantait pas, il dégoulinait d’écœurement.

*~*

Alors que ses parents et les parents de Gil s'étaient éloignés, ce dernier resta planter devant Samuel.

"Alors comme ça tu viens de Durmstrang ?"
"Qu'est-ce que ça peut te faire ?" Siffla le demi-vampire.
"Je sais pas, je m'étonne que les Ravengal invitent des gens comme vous..."
"Que veux-tu dire ?" Lança Samuel d'un regard noir.
"Ben tu n'es pas sans savoir ce qu'on dit sur cette école Scandinave. La réputation de ces sorciers n'est plus à faire..."
"Effectivement, nous ne formons que de grands sorciers à Durm'" Évita le Serpentard.
"Haha, ouai tu parles, vu tout ceux qui ont mal tourné... Enfin bref, rien qui pourrait intéresser Charlie, j'ai pas de soucis à me faire...un mec comme toi ça la dégoute" Provoqua Gil

Poing et mâchoire serraient, Samuel se rapprocha de Gil pour lui murmurer à l'oreille "Approche Charlie, et tu verras ce que le mauvais sorcier pourrait faire..."
Gil recula d'un pas "C'est une menace ?!"
"Ça dépend de toi"
Gil le dévisagea. "Personne ne me menace tu m'entends, Charlie est à moi, depuis des années je m'affaire à l'avoir dans ma collection"
Samuel avait un feu violent qui brûlait en lui, il regarda autour de lui, il y avait trop de monde. Il ne voulait pas ficher en l'air la réception des parents de sa Gryffondor. Samuel ricana c'était assez effrayant.
"Parce qu'il te faut plusieurs années à toi ? Sincèrement Gil, je pense que tu ne comprends pas la subtilité des femmes et que tu devrais aller te faire voir ailleurs, parce que si jamais j'apprends, et je le saurais crois moi, que tu as touché Charlie, ça ne sera plus seulement des menaces..." Il cracha cette phrase avant de s'éloigner, prenant le temps de heurter violemment l'épaule de l'autre adolescent, qui manqua de chuter au sol sous l'impact.

Il sortit dehors pour se calmer. Alors qu'il essayait de respirer lentement pour ne pas exploser sa colère. Il reconnut le subtil parfum de Charlie. Il se retourna et tomba directement sur son regard. Un sourire vint barrer son visage fermé. Il s'avança d'un pas sûr vers elle.
"Bonsoir, enchanté !" Dit il en l'encontre du groupe avec qui Charlie parlait. Plaçant une main dans le bas du dos de la jeune femme il annonça le plus tranquillement du monde "Puis-je vous emprunter Mademoiselle Ravengal, je dois lui parler quelques minutes..." Son regard bouillonnait de soulagement.

- C'est moi qui t'emprunte ! répliqua Charlie en souriant. Je me demandai où tu étais passé.

Ils s'éloignèrent du groupe d'adolescents. Ici, à l'extérieur, l'hypocrisie était moins perceptible. La Gryffondor s'y sentait plus tranquille. Elle alla s'asseoir sur une marche et laissa son regard se perde dans la campagne irlandaise.

- Comment ça s'est passé avec...., elle grimaça. Avec Gil ?

Elle était désolé que Samuel ait du y être confronté. L'échange avait probablement été glacial.

Mais un autre sujet occupait son esprit. Après une brève hésitation, elle se lança.

- Dis-moi, que s'est-il passé exactement avec Manfred ? Je n'ai pas pu dire la vérité à mes parents, même pour moi certaines zones demeurent floues, murmura t-elle.

Charlie ne voulait pas que cette conversation parviennent à l'oreille d'Heither et Gavin Ravengal, elle s'était donc penchée sur le Serpentard et parlait à voix basse. Ce qui leur donnait un air de comploteurs.

- Mais je suis sûre qu'il y a un lien avec toi ! Et Manfred veut te parler... De quoi, je n'en sais rien.

L'adolescente avait froncé les sourcils et regardait le jeune homme avec insistance. Cette demande du petit garçon avait confirmé ses soupçons : Samuel avait un lien avec toute cette histoire. Elle voulait comprendre ce qu'il s'était produit.

Samuel se laissa entrainer avec plaisir dehors. Ça lui faisait du bien aussi de ne plus se sentir enfermer dans cette foule. C'était pas trop son genre. Quand Charlie parla de Gil, il grimaça à son tour.

"Il te veut dans sa collection figure toi. Il dit qu'il y travaille depuis plusieurs années. Il m'a indirectement traiter de mauvais sorcier, mais ça...j'ai l'habitude, c'est pas grave, je n'ai rien démenti, si ça peut me servir pour qu'il ne t'approche pas, je suis même prêt à lui sortir mes crocs" Il était sérieux, maintenant que Charlie était au courant pour lui, il s'en fichait pas mal d'afficher sa nature, c'était ses parents qui risquaient de ne pas apprécier. Mais pour Charlie, rien était trop.

"Manfred est ici ?!" S’intéressa le jeune homme. Il regarda autour de lui, cherchant ses parents. Ils n'avaient pas l'air d'être à proximité. Tant mieux, ils n'étaient pas au courant. Il ne savait pas trop comment le leur dire, ni comment l'annoncer à Charlie. "Oui ! Je veux bien lui parler, comment va-t-il ?" Devant l'insistance du regard de la rousse, il tenta une explication. Il ne pourrait pas l'éviter de toute façon. "Nous ne pouvions rien te dire, car tu ne savais pas encore pour... ma particularité. J'ai aidé Manfred à reprendre chair. En fait, je lui ai donné ma magie, la plus sombre. Celle du vampire. Une puissante magie que j'entretenais à Durmstrang, c'était la seul condition pour qu'il te laisse..." Il baissa les yeux, n'osant même plus regarder la jeune femme. Comment allait elle le prendre ?

- Te t'attires pas d'ennuis pour un type pareil, Sam' ! essaya de le tempérer Charlie. Ceci dit, je me demande bien ce qu'il entendait par "y travailler"... Se rendre encore plus repoussant et antipathique ?

La Gryffondor secoua la tête. C'était d'un ridicule !

- Tu es un bien meilleur sorcier que lui ! ajouta t-elle. Autant au niveau magique, qu'au niveau moral. Gil, avec son hypocrisie, son sang pur, et ses préjugés se serait probablement rangé aux côtés des Mangemorts il y a quelques années.

Cette époque était révolue depuis longtemps, mais restait gravée dans les mémoires. Et cette lâcheté, cette étroitesse d'esprit en devenait encore plus insupportable.

- Oui, il est ici, évidemment. Où voulais-tu qu'il aille ?

L'adolescente lui jetta un regard étonné. Matériel ou non, Manfred restait comme son petit frère pour elle. Oui, il avait fait des erreurs. Mais il n'avait que neuf ans, et n'importe qui aurait sombré dans la folie à sa place.

- Il ne va pas très bien, murmura t-elle un peu gênée. La transition a été brutale et il s'isole. Il fait des cauchemars, angoisses... Il a attendu ce moment si longtemps, d'après ce que j'ai comprit, que maintenant ...

Charlie soupira et eu un geste d'impuissance.

- Je fais ce que je peux pour l'aider à apprivoiser sa nouvelle vie. Pour le moment, il refuse de retourner sur les ruines, là où je l'ai trouvé, pour essayer de comprendre son origine. Il est... une sorte d'esprit n'est ce pas ? Tu sais quelque chose ?

Elle acquieça aux paroles de Samuel.

- J'avais donc raison, tu l'as bien aidé, sourit-elle. Je te remercie pour ce sacrifice. Certains diront qu'il est maléfique et qu'il aurait mieux valu le détruire, mais je suis convaincue que ce n'est pas le cas !

Elle observa les alentours. L'heure avançait, et le diner approchait.

- Crois-tu que nous puissions nous éclipser maintenant pour aller le voir ?

Samuel écouta attentivement la jeune femme lui parler du petit garçon. Bien évidement qu'il devait mal vivre cette magie, surtout pour son âge, c'était trop d'un coup, trop à assimiler. Sa magie vampirique était en plus d'être très sauvage et imprévisible, très puissante. Il était profondément touché de l'avoir mis dans cet état. Angoisse, cauchemars, il devait sans doute revivre des moments sombre qu'avait vécu Samuel. Il en frissonna, ça devait juste être effrayant pour un si jeune garçon. Samuel sentait qu'il avait laissé une partie de lui dans cet enfant, comme Manfred devait sentir qu'il lui manquait une partie. Samuel arrivait à s'en accommoder en approfondissant sa magie, mais l'enfant ne pouvait pas le faire seul. Il devait avoir de l'aide. Il fallait rétablir l'équilibre et il devait sans doute remonter ses origines pour le faire, et surtout par quel sortilège il avait était mis dans cet état second.

"Oui Charlie, c'est une sorte d'esprit, qui a survécu grâce à toi et ta croyance en lui. Je ne suis pas non plus convaincu qu'il faille le détruire, je ne lui aurais pas donné ma magie sinon...Charlie allons le rejoindre, le repas n'est pas pour tout de suite" L’adolescent était maintenant pressé de voir le petit homme. Il se releva et laissa tomber sa veste sur une rambarde, pour être plus à l'aise, il desserra aussi sa cravate pour l'enlever. Au diable la convenance, il ne voulait pas être dans cette tenue pour voir Manfred. Il tendit une main à la Gryffondor "Allons y Mademoiselle Ravengal" Prononça-t-il avec un sourire provocateur. Il avait besoin de détendre l'atmosphère.

Charlie commença à l'amener vers le lieu ou se trouver Manfred. Pouvait il convaincre l'enfant de retourner aux ruines, à la source de tout ? Il pouvait certainement l'aider. Le jeune homme était assez doué pour la magie ancienne, mais ici quelqu'un semblait être tout aussi doué et expérimenté, la mère de Charlie. "On aura peut être besoin de ta mère, plus tard, je vais peut être devoir revenir aussi...Je vais peut être aussi devoir m'absenter cet été..." Charlie ne devait pas trop comprendre où il voulait en venir. Mais il était persuadé qu'il pouvait aider ce jeune. Et ce n'était pas sur un week end que ça allait pouvoir se faire, il devrait certainement revenir à Durmstrang récupérer des livres anciens.

Il allait devoir passer soit en douce, soit par l’intermédiaire d'ami ou de professeur. Mais avant d'y arriver, ça allait être complexe. Il lui était impossible de ce souvenir du lieu exact d’emplacement de l'école. Tous les élèves qui en sorte, subissent un sort d'amnésie. Il s'imaginait déjà dans les forêts scandinaves, toutes aussi dangereuses que celle qui lorgne Poudlard. Notamment infestée de vampires. Ça aller être un périple. Peut être qu'il devrait demander de l'aide ? Par exemple à d'autres hybrides. Il pensait à sa sœur et Aiden, mais aussi à Carl. Mais ce dernier voudrait il les aidaient à sauver Manfred ?

Il se retourna pour regarder Charlie, son cœur se serra. Il savait qu'elle refuserait de rester en grand Bretagne, les sachant là bas. Il ne pu s’empêcher de la serrer dans ses bras. décidément elle n'allait rien comprendre, mais il avait besoin de la sentir contre lui en cet instant. C'était évident qu'elle viendrait s'il en parlait. Ce qui avait de positif, c'est qu'elle avait retrouvé des forces et que sa magie grandissait depuis. Et puis après tout, elle avait été la plus utile dans la forêt interdite la dernière fois. Ce n'était pas dans ses capacités qu'il doutait, c'est qu'il lui arrive quelque chose. Maintenant qu'il...qu'il pensait être avec elle, c'était encore plus un crève cœur. Il aimait profondément cette fille.

"Nous arrivons n'est-ce pas ?" Samuel sentait la présence du garçon. Il sourit.

[HRPG : Oui oui ça sent du futur RP qui part en live ça encore xD]

HRPG : Oui, je change de présentation parce que j'ai la flemme d'aller rechercher la fiche de Manfred dans la boutique de vêtements de Seamus ! XD

Charlie répondit au sourire de Samuel en lui prenant la main.

- Pas de détour d'accords ? souffla t-elle malicieusement. Tu as une idée derrière la tête, on dirait ?

Elle l'observa défaire sa cravate et se mettre à l'aise. Plus précisément, elle le dévorait littéralement du regard. Et ne s'en cacha pas. Au point où ils en étaient, qu'y avait-il de mal ? Samuel était beau. Charismatique. D'une aura toujours aussi étrange et ensorcelante. Dans le fond, cela rassura la Gryffondor. Cette profonde attirance n'était ainsi pas du à sa magie particulière. Magie qu'il avait cédé à Manfred.

Tandis qu'ils traversaient le même couloir qu'à l'aller, au moment où ils étaient descendu rejoindre les invités, le Serpentard évoqua sa mère.

- Oui, je ne lui ai encore rien raconté de tout cela. Elle a une très grande connaissance de l'ancienne magie et nous trouverions peut être quelque chose dans sa bibliothèque.

En parlant d'elle, Charlie se sentait gonflée de fierté.

- Mais... elle hésita. Ça va te paraître stupide. La véritable raison pour laquelle je n'ai rien dit, c'est que je n'ai pas envie de dévoiler l'existence des ruines à quelqu'un d'autre.

Elle jeta un regard timide au jeune homme. C'était ridicule, elle en avait bien conscience. Et surtout, c'était égoïste si cela permettait à Manfred d'avoir de nouveau une vie paisible.

- Pourquoi veux-tu t'absenter ?! s'écria t-elle en se tournant brusquement vers lui.

Charlie, qui s'était d'abord réjouie à l'idée qu'il revienne lui rendre visite, déchantait. Combien de temps voulait-il partir ? Pourquoi ? Si cela concernait son frère, elle en serait ! Elle fit la moue et croisa les bras en signe de mécontentement.
En réponse, Samuel l’enlaça avec force et elle ne comprit rien du tout. Strictement rien. Avait-elle raté quelque chose ? Ce ne serait pas la première fois.

- Oui, nous y sommes, bredouilla t-elle confuse après cette étreinte incompréhensible.

En vérité, ils se trouvaient au même endroit que precédement. Un peu plus loin, la chambre de Samuel et de Gil.
Charlie poussa la porte de sa propre chambre et prit soin de refermer derrière eux. Directement, elle se dirigea vers la petite porte de bois. Celle qui donnait sur la chambre d'à côté.

- Alohomora.

Un léger déclic retentit. C'était un sortilège simple, mais elle l'avait réussi du premier coup.
L'adolescente entra après avoir frappé un seul coup, Samuel derrière elle. Il découvrit alors une chambre beaucoup plus petite et sobre que les leurs. Plus sombre aussi. Le petit garçon avait tiré les rideaux et il était plongé dans la pénombre. L'air fatigué, il était assis par terre, au pied de son lit à baldaquin, un jeu d'échec sorcier devant lui.... Il jouait seul ?

- Tu veux jouer une partie ? demanda Charlie en s'asseyant devant lui.

Mais il avait les yeux fixés sur le Serpentard et l'adolescente fut heureuse de noter la surprise sur son visage. Au moins, il n'était pas inexpressif. En silence, il se précipita pour fermer la porte derrière le vampire. Il ne voulait pas que l'on vienne le déranger.

- Samuel ? demanda t-il timidement, un peu comme s'il avait du mal à y croire.

Pour répondre à toutes les questions et interrogations de la jeune femme, il l'embrassa sur le front tendrement en ajoutant "Promis je te raconterais tout ça, j'ai comme l'impression que je ne peux de toute façon rien te cacher!" Samuel ne savait pas si c'était une bonne ou une mauvaise chose. Charlie le déstabilisait complètement. Lui qui avait une vie de retenue, de mystères. Il lui était totalement impossible d'avoir un seul secret pour elle. Elle lui inspirait la lumière.

Il suivit Charlie jusque dans sa chambre, il retenait à peine son souffle. Il était là, dans la pénombre et il aurait pu être aveugle qu'il l'aurait reconnu. Sa présence était envahissante pour Samuel qui marqua une pause avant de rentrer dans la pièce. Une fois dedans le petit garçon vint claquer la porte et cita son prénom. Samuel hocha la tête, il s’agenouilla devant Manfred qui l'encercla de ses bras.

Samuel n'osait plus bouger, il referma ses bras à son tour contre ce petit corps. Maladroitement. Délicatement. Peu à l'aise à ce genre de comportement et manifestation affective, surtout de la part d'un enfant. Il ferma cependant ses yeux, il sentait et ressentait Sa magie. Ça lui parut étrange sur le coup. D'ailleurs de leur contact des étincelles d'or jaillirent, comme si leur étreinte avait chassé la poussière de deux vieux costumes. Les étincelles tombèrent et disparurent aussi vite qu'elles étaient venu. Samuel voulu se relevait, mais le petit restait coller à son cou. Il se releva donc avec ce dernier dans ses bras avec une certaine aisance et facilité.

"Je ne vais pas partir, je suis là pour toi...Charlie m'a dit que ça...que tu souhaitais me voir, alors je suis à ! Je suis là pour toi" Manfred relâcha son étreinte et Samuel le posa sur le plancher. Il regarda la pièce, sombre, les rideaux fermés. Samuel exprima de la tristesse sur son visage. Cette noirceur il la connaissait. "Je sais ce que tu ressens, je le ressens avec toi en cet instant!" Depuis qu'il avait donné sa magie à Manfred, son côté le plus sombre était partie avec lui. Mais rien était définitif pour Manfred, il n'avait récupéré que sa magie, pas sa créature. "Raconte moi ce qui t'arrive...je suis vraiment là pour toi!"

Manfred avisa sa sœur. Elle n'avait pas bougé et les regardait sans intervenir. Quand à lui, il était gêné. Pourquoi s'était-il accroché ainsi au cou de Samuel ? Était-ce l'angoisse ? Depuis qu'il avait de nouveau un corps, depuis qu'il était presque redevenu un petit garçon normal, son propre comportement lui échappait. Il se sentait deux. Ambivalent. Il agissait parfois comme un enfant, mais il ne se sentait pas aussi immature qu'il aurait du l'être pour son âge. Toutes les épreuves qu'il avait traversé lui avait ôté cette part d’insouciance propre à l'enfance.

Il poussa un profond soupir, et retourna s'asseoir devant son jeu d'échec sorcier. La stratégie le détendait. Il pouvait tout à fait discuter en même temps. En face de lui, Charlie sourit faiblement.
L'adolescente avait d'abords pensé, suite aux derniers événements qu'avait provoqué son frère, qu'il irait à Serpentard. Plus tard. Mais plus le temps passait, plus elle songeait que Serdaigle lui conviendrait. Toujours calme, réfléchi. Cela était probablement une conséquence de son mal être et de tout ce qu'il avait pu vivre. Toutefois, elle nourrissait l'espoir que tout ceci n'était que passager. Le temps que son frère s'habitue à sa nouvelle vie.

- Ne reste pas planté au milieu de la pièce, dit la Gryffondor en se tournant vers Samuel. Viens t'asseoir aussi.

Elle lui désigna le sol juste à côté d'elle.

- Je ne suis pas très bonne stratège et je n'ai encore jamais gagné contre Manfred, tu va m'aider !

Manfred déplaça son premier pion, et commença sans lâcher le plateau des yeux :

- J'ai de nouveau un corps, grâce à toi. Mais...

Il jeta un regard à Charlie. Pouvait-il évoquer la nature de Samuel devant elle ? En avaient-ils parlé ?

- Ce corps, j'ai l'impression qu'il appartient à un autre. Ce n'est pas ma magie. Je la ressens partout, toujours. Je n'ai aucun souvenir d'avant... Mais je sais que c'était différent. Finalement, je n'ai toujours pas de réel identité sans mon passé.

Il marqua une pause. Cette dernière phrase, il l'avait prononcé avec un certain fatalisme.

- Je suppose que je me ferai à ta magie, tout comme je me ferai à cette vie...

Le petit garçon n'avait pas envie d'évoquer son mal être. Il avait la sensation d'avoir le mal du pays. Mais d'un pays qu'il avait voulu quitter. Et maintenant qu'il avait ce corps, il craignait de le perdre, de se blesser, de mourir. Et maintenant qu'il était visible, il craignait le regard des autres, leurs conventions et les normes sociales. Il n'était pas prêt à se réintégrer. Son ancienne peur de l'oubli avait simplement été remplacée par de nouvelles.

- Mais... à tout ça, dit-il avec un geste vague de la main sans expliquer de quoi il parlait, s'ajoute ta magie. Je me sens mauvais, je fais des cauchemars. De massacres, de morsures. Je rêve de sang. Cette magie est trop puissante pour moi : elle me possède plus que je ne la possède. Je ne m'appartiens toujours pas.

Manfred releva brusquement la tête vers Samuel, avec un air presque suppliant. Il voulait contrôler ces pouvoirs qui le rongeaient de l'intérieur.

- Dis moi que ce n'est que temporaire !

Il regarda Charlie et s'installa à ses côtés, assis au sol. "Tu peux parler Manfred, Charlie est au courant pour ma particularité. Ce jour là dans les cachots, c'est effectivement ma magie vampirique que je t'ai laissé. Et elle est imprégnée d'histoire et de noirceur c'est vrai. Ce sont des générations de vampire et de souffrance qui t'envahissent. Mais ce n'est pas la créature, tu n'as pas ce côté vampire en toi Manfred. Je reste le vampire. Tu n'es pas mauvais, ce que tu vis, ce n'est pas toi. Ça ne sera jamais toi. Tu ne vas pas devenir ce que tu rêves, ni ce que tu ressens. C'est juste, comme tu le dis, il te manque quelque chose...ce qui fait, qu'en entendant, ce qui comble ce manque, c'est ma magie...et ses imprégnations. Alors oui Manfred, ce n'est que temporaire, il faut comprendre ce qu'il te manque. Tu dis que tu ne te souviens pas d'avant ? D'avant quoi au juste ?" Il déplaça un pièce de l'échiquier. Et lança un regard interrogateur à Charlie. Qu'allait-elle penser ? Il avait déjà un peu de mal à assumer être un vampire devant la jeune femme, ayant toujours peur qu'elle parte en courant. Mais maintenant qu'allait-elle penser du fait qu'il ait donné cette magie remplit de souffrance à son frère, qui ne semblait pas gérer pour l'instant. Ce sentant incomplet.

- Tu es au courant ?

Manfred leva un regard étonné sur Charlie. Celle-ci acquiesça et sourit.

- Depuis quelques heures seulement. Je suis même vexée de ne pas être la première à l'avoir su, plaisanta-elle. Toi, Sam', tu es le premier à avoir vu les ruines ! ajouta t-elle sur un faux ton de reproche en riant.

Le petit garçon sursauta. Le Serpentard avait vu ce lieu ! Il fit la moue. Il n'avait pas envie d'en parler. Cependant, il ne dit rien et écouta le jeune homme lui confirmer ce qu'il pensait déjà, tout en scrutant la réaction de sa sœur. Celle-ci était surprise. A moitié seulement, car Samuel lui avait déjà évoqué le partage de sa magie. Qui plus est, elle nourrissait des soupçons depuis quelques temps.

- Comment est ce que cela fonctionne ? demanda la Gryffondor intéressée. Je veux dire, Manfred, tu avais déjà prit notre magie. Pour autant, cela n'a pas suffit. Alors, pourquoi, juste avec Sam', ça a marché ?

Charlie les regardait tour à tour, les yeux brillants de curiosité. Et cela arracha un sourire au garçon.

- Je croyais qu'une fois la quantité de magie nécessaire réunie, mon corps reprendrait consistance. Vous auriez ensuite récupéré progressivement toutes vos capacités... Mais je m'étais trompé, apparemment.

Toutefois, la tristesse envahit rapidement de nouveau ses traits, et cela inquiéta Charlie qui l'encouragea à jouer pour détourner son attention.

- Je sais que je ne suis pas un vampire. Je sais tout ça. Mais cela veut-il dire que je ne retrouverai jamais mon identité ? Comment retrouver ce qu'il manque ? Ce qui n'est que temporaire a de grandes chances d'être définitif.

Sa voix se brisa, et il déplaça enfin un pion sur l'échiquier.

- Avant d'être oublier. Avant de disparaître, murmura seulement Manfred, la tête baissée, en réponse au Serpentard.

- Sam', intervint brusquement Charlie. Si c'est ta magie qui lui cause tous ces cauchemars, ne peux-tu pas l'aider à reprendre le dessus ? Je sais que cela ne résoudra pas le véritable problème, mais cela rendra la situation plus facile à vivre.

Samuel écouta calmement l'échange de Charlie et Manfred. Il réfléchissait en même temps. "Il faut revenir à l'origine de ce qui t'es arrivé. Il faut aller voir ces ruines, que je suis donc le seul à avoir vu" Sourit-il, un poil fier.

"J'ai mon idée, que forcément, il s'agit de magie ancienne. Rien qu'on étudie dans les livres de Poudlard en tout cas." Le jeune homme en savait quelques choses pour le nombre de livre qu'il avait lu là bas. "Il faudrait aussi aller fouiller dans la bibliothèque de ta mère. Je ne sais pas vraiment par où commencer, et ce qu'il faut réellement chercher. Mais peut être que si tu reviens aux ruines, tu auras un souvenir ?" Il fit une moue, comme celui qui était gêné de dire ce qui suivait. "J'ai aussi ma petite pour trouver des informations complémentaires, mais c'est...ce n'est pas en Grande Bretagne et...c'est risqué. Mais comme je l'ai déjà dit, je suis là pour toi Manfred."

Ils trouveraient une solution, ils le devaient. Il sortit sa fiole d'une poche de son pantalon. "J'ai bien envie d'essayer ça Manfred, ça peut te surprendre, mais essaye de boire et tu me dis comment tu te sens après ?" C'était sa fiole de sang modifié, pas vraiment du sang d'animaux, mais du sang fabriquait magiquement qui reproduisait l'effet escompté pour un vampire, et qui pourrait peut être calmé les cauchemars et l'envie de sang à Manfred.

Manfred se leva d'un bond et manqua de renverser l'échiquier. Charlie sursauta. Il se mit à crier.

- Non ! Je ne veux plus retourner là bas !

A quoi cela servirait-il ? Il se sentirait seulement encore plus mal. Et si un souvenir aurait du lui revenir en ce lieu, cela serait arrivé depuis longtemps ! Avant qu'il ne retrouve un corps !

- Ca ne changera rien ! Ce ne sont que des rui... !

Charlie s'était redressée elle aussi et avait plaqué sa main contre la bouche de son frère pour le faire taire.

- Calmes toi, ça ne sert à rien de hurler de la sorte, dit-elle en l’attrapant fermement par les épaules et en le forçant à s'asseoir sur le lit.

Le petit garçon lui jetta un regard mécontent, mais n'ajouta rien.

La Gryffondor se retourna vers Samuel, interessée par ses hypothèses. De la magie ancienne ?

- Dans ce cas, peut être faudrait-il en parler à ma mère, murmura t-elle bien que l'idée lui déplaise. Elle pourrait nous aider, c'est certain... De quel endroit parles-tu ? Où pourrions nous-trouver ces informa... ?

- Je veux venir ! la coupa Manfred qui fixait le vampire intensément. Je ne veux pas rester là tout seul pendant que vous partirez à la recherche d'informations !

Devant le regard surpris de Charlie, il se sentit obligé d'insister.

- C'est moi que cela concerne ! Et Samuel pourra m'aider si je suis avec vous ! Et, dit-il encore en saississant la fiole que le Serpentard lui tendait, cela me changera les idées ! Ici, je tourne en rond, je ressasse ma condition ! Je n'en peux plus d'être inactif, Charlie !

Il bu quelques gorgées de la fiole finement ouvragée. Fiole que la Gryffondor, encore surprise par la tirade du petit garçon habituellement si calme, avait reconnu immédiatement.

- Qu'est ce que c'est ? demanda Manfred curieux. Pour l'instant, je ne ressens rien de particulier.

Samuel fut surpris de l'affolement du jeune homme à revenir sur les ruines. Charlie l'apaisa comme elle pu. Il était saisi d'émotion qu'il n'avait pas l'air de contrôler, sans doute perdu d'être revenu à la vie, il n'avait pas eu à gérer des états d'âme pendant de nombreuses années sous sa forme d'esprit. Samuel avait l'impression de se voir plus jeune, ne maitrisant pas ses deux parties de lui, son côté sauvage et son côté humain remplit d'émotion qui le bouleversaient.

"Effectivement, nous pourrions en apprendre de ta mère...sa bibliothèque est grande, et a l'air intéressante..." Samuel était comme un Serdaigle en manque. Et voilà que Charlie posait la question, il pensait ne pas devoir en parler aussi tôt. Nouvellement surprit par la réaction du petit garçon, il paru dérangé. Il fallait qu'il les dissuade, il devait au moins essayer. Manfred avait bu la fiole et s'interrogeait sur le produit. Il hésita mais il ne pouvait pas mentir.

"C'est du sang, du sang que je fabrique pour éviter cette envie de mordre qui prend aux tripes, et qui calme...qui calme les pulsions, les cauchemars... Je ne sais pas si ça va marcher, mais si c'est le cas, fais le moi savoir, je te laisserais des fioles..." Sam n'avait pas trop envie d'épiloguer sur les cauchemars devant Charlie. C'était déjà assez dur de s'imaginer Manfred les faire. Il voyait bien les regardants insistant.

"Pour ce qui est de venir avec moi, c'est dangereux, trop dangereux... Je ne vais probablement pas y aller seul, je ne pourrais pas, même moi... Mais vous deux, je ne vous mettrais pas en danger ! Tes parents ne l'accepteraient pas de toute façon Charlie..." Dit il en voyant le visage se noircir de la jeune femme. Il s'imaginait déjà la réponse de sa rousse, mais il était obligé de dire ça. "Si on ne trouve rien dans la bibliothèque de ta mère, il va falloir aller à Durmstrang..." Lâcha-t-il d'un air grave."Les forêts scandinaves sont dangereuses, même pour moi, alors pensez vous, un enfant et une fem... une humaine..." Se rattrapa-t-il. "Ce qu'on a vécu dans la forêt interdite Charlie, n'est rien comparé à ce qui pourrait arriver là bas. Tous élèves qui quittent Durmstrang subissent un sort d'amnésie pour ne pas retrouver le chemin de l'école, ce qui veut dire qu'il faudra fouiller les recoins, et traverser des territoires de vampire, de loup garou, de centaures, de géant et bien d'autres bestioles qui ne seront pas ravies de nous voir...". Samuel savait qu'il ne ferait pas peur à Charlie, la passionnée de créatures magiques, mais avec un peu de chance il dissuadera Manfred. Pourrait-il demander de l'aide à ses anciens camarades scandinaves ?

Charlie acquiesça.

- Nous pourrions peut être y faire un tour ce week-end ? Pendant un moment où les invités dormiront ? proposa la Gryffondor. Mais, devrait-on lui en parler ?

Elle fronça les sourcils. Et cette idée ne lui déplaisait pas seulement à elle visiblement. Manfred, sur le lit, s'agita.

- Si ta mère apprend ce que je suis, Charlie, commença t-il dans un filet de voix, elle me haïra.

Sa sœur haussa les épaules. Non, elle était certaine qu'au contraire la passion d'Heather Ravengal l'emporterai sur ses inquiétudes. En particulier si cela touchait l'ancienne magie.
Cependant, elle ne répliqua pas, car son attention venait de se porter sur Samuel qui semblait dérangé par l'exigence du petit garçon. A savoir les accompagner, Samuel et ... Elle ? Merlin, une minute! La Gryffondor s'approcha de son Serpentard, suspicieuse.

- Dis moi, tu ne comptes pas y aller sans moi ? demanda t-elle en plissant les yeux.

- Et sans moi ! renchérit aussitôt Manfred qui ne comptait pas se faire oublier.

Les paroles du vampire lui montrèrent pourtant que c'était bien son intention. Charlie et le petit garçon en furent si indignés qu'ils ne relevèrent même pas le fait que la fiole contienne du sang. (Dans le fond, pour un vampire, était-ce si étonnant ?) Samuel ne partirait pas sans eux ! Ils se mirent à hurler en même temps.

- Mes parents ne m'ont jamais empêché de prendre des risques !Je m'éclipserai sans problème ! Tu ne partira pas sans moi !

- C'est pour moi que tu va là bas, c'est normal que j'en sois ! Je viens et c'est tout ! J'ai survécu toutes ses années à bien pire !

Toutefois, en prononçant ces mots, Manfred ne pouvait empêcher l'appréhension de le gagner. La peur de la mort l'obsédait depuis quelques temps. Instinctivement, il but une nouvelle gorgée de la fiole de Samuel, comme si cela pouvait le calmer. Et Charlie était bien trop occupée à crier - elle continuerai ainsi jusqu'à ce que le jeune homme cède - pour tenter de l'apaiser lui-même.

- Le danger ne me fait pas peur ! Et surtout pas les créatures magiques ! Au contraire, c'est une raison de plus pour venir ! Qui plus est, il me semble, malgré le fait que je sois humaine, dit-elle sur un ton cinglant, que j'ai été très utile face aux Acromentules !

Le jeune homme venait de déclencher une vive émotion du frère et de la sœur. Il s'attendait évidement à cette réaction, même si on fond de lui, il espérait qu'ils cèdent et n'insisteraient pas. Mais ça n'aurait pas été normal de la part de Charlie. Il la regardait s'énerver contre lui, impassible, attendant que la tempête passe. Son visage était doux lorsqu'il la regardait, traversé d'inquiétude.

"Calmez vous...calmez vous on va nous entendre, viens..." Il attira Charlie vers lui, la bloquant dans ses bras pour l'apaiser, humant ses cheveux, s'imprégnant de son odeur qui le rassurait. "D'accord, calme toi, d'accord je ne partirais pas sans toi..." Il sentait, plus qu'il entendait le garçon fulminait derrière eux. Il le regarda sans pour autant lâcher sa rousse. "Toi aussi Manfred...vous êtes vraiment têtu tous les deux..." Il roula ses yeux de lassitude, il ne se déferait pas de leur présence, malgré le danger.

Cette fois, il appréhendait vraiment de retourner dans les forêts scandinaves, il allait y aller avec deux faiblesses. Il allait devoir s'entrainer et maitriser de nouveaux sorts maintenant que sa magie vampirique n'était plus en lui. Il devait être autant à la hauteur qu'avant. Il ne pouvait pas se permettre d'être affaibli par l'amour qu'il portait à Charlie. Dans les forêts il allait devoir faire confiance à la Gryffondor pour se défendre s'il n'était pas à ses côtés. Il devait aussi l'inviter à s'entrainer avec lui sur certains sorts, pas sur que ça plairait à la jeune femme, ce n'était pas le genre de sortilèges appris dans les bouquins de Poudlard.

Son cœur se mit à battre vite, son visage se durcit et il serra Charlie un peu plus fort dans ses bras, peut être même trop fort. L'idée de la perdre lui était insupportable. Il pouvait lui apprendre tout ce qu'elle devait savoir pour faire fuir et tuer un vampire, rien de meilleur entrainement que sur lui même. "On va devoir voir certaines choses tous les trois, c'est à cette seule condition que vous viendrez avec moi !" Le Serpentard avait retrouvé son côté autoritaire et sûr de lui.

Il relâcha son étreinte et regarda successivement Charlie et Manfred dans les yeux. "Si vous voulez venir, il faudra vous entrainer, il va falloir préparer des potions et connaître certains sorts...On ne peut pas partir en touriste comme dans la forêt interdite... Je vous montrerez aussi des bases de défenses moldus, parce que là bas, ils ne se servent pas de baguettes magiques..." Son regard était dur et sérieux. Le jeune homme avait étudié les art martiaux, discipline moldu, très utiles dans de telle situation.

"Peut être pouvons nous visiter la bibliothèque de ta mère cette nuit ? Mais c'est à vous de décider si vous voulez qu'elle en soit informée ?" Il finit par lâcher un sourire discret.

Charlie se détendit dans les bras de Samuel. Il cédait. Il le fallait bien, car elle même n'aurait pas lâché prise. Pas plus que Manfred. Soulagé, le petit garçon était retourné s'asseoir sur le lit et avait détourné les yeux de leur étreinte.

- Nous sommes tous des entêtés dans la famille, ricana la Gryffondor.

Elle jetta un regard à son frère. Son contact avec elle semblait l'avoir doté des traits des Ravengal, et cela lui plu. Au même moment, elle sentit les bras du Serpentard se resserer autour d'elle.

- Sam', tu m'étouffes ! protesta Charlie.

Le ton autoritaire du jeune homme la laissa perplexe, et Manfred reporta aussitôt son attention sur eux. L'adolescente lui avait rarement entendu une telle dureté dans la voix... Voir certaines choses ? Evidemment, un tel périple demandait une certaine organisation.

- Pas de soucis, je m’entraînerai, dit Charlie la voix emplit de détermination.

Elle regardai Samuel intensément, droit dans les yeux. Elle était prête, elle combattrai s'il le fallait. Enfin, elle retrouvai ses pouvoirs et les maîtriser, les travailler serait nécessaire. Pratiquer les arts martiaux ne la dérangeait pas non plus. Elle apprendrai même à combattre au couteau si le Serpentard l'exigeait.
Cependant, Manfed n'était de son côté pas aussi confiant et cela se lisait sur son visage. Son jeune âge le rendait plus vulnérable, bien qu'il ait hérité de la magie de Samuel. Celle-ci avait surtout servie à lui rendre un corps. Et il ne possédait pas de baguette. Comment pourrait-il combattre ?

- Allons y cette nuit, ajouta Charlie au sujet de la bibliothèque. Quand à ma mère, je lui laisserai un mot, pour qu'elle ne s'inquiète pas... Mais je ne lui en dirai pas plus. Sinon, elle exigera de venir avec nous... Alors, à moins que sa présence ne vous dérange pas...

"Pensez vous pouvoir venir chez moi cet été ? Pour vous entrainer ? Je pense appeler...des amis" Il pensait envoyer un hibou à des anciens camarades de Dumrstrang pour l'aider à les entrainer. Et discuter de la forêt Scandinave. Il faudrait voir aussi avec ses amis à Poudlard, sa sœur et son...son quoi au juste ? Bref Aiden, Carl et pourquoi pas d'autre personne à Pouldard dotées de dons particuliers pour le périple qui les attendait. Ses parents allaient voyager tout l'été donc les lieux seraient vides et pourrait accueillir ses amis vampires.

"Je ne connais pas ta mère Charlie, mais je sais que si je dis ça à la mienne, elle va débarquer hystérique, après tout, elle était là il y a 20 ans aux côtés d'Hagrid..." Il regarda les deux jeunes gens et s'assit une seconde sur le lit, le visage entre les mains. Par Merlin, dans quoi ils allaient se lancer. Surtout qu'il n'en savait pas plus sur cet astrolabe que l'histoire des centaures et qu'ils allaient en croisé en Scandinavie.

"Nous devrions aller au repas, tout le monde va nous chercher. Tu viens avec nous Manfred ? Je regrette de ne pas avoir la chambre à côté de la tienne..." Il fit la moue, il boudait comme un gamin. "Tu t'assois à côté de moi pendant le repas Charlie ? Je n'ai pas envie de me retrouver à côté de Gil le terrible !" Tous les muscles de son corps semblaient se tendre d'un coup rien qu'en citant son nom. "Dans tous les cas, on se retrouve dans la nuit, dans le bureau de ta mère ? On dit vers quelle heure ? Je ne pense pas dormir, je dors très peu, je peux venir vous réveiller ? Sinon je peux rester avec vous ?" Lança le jeune homme qui ne perdait pas un prétexte pour rester au côté de sa rousse.

- Aucun soucis ! s'exclama Charlie, enthousiaste à l'idée de se rendre chez Samuel. Des amis ? Des vampires ? Des loup-garou ?

La Gryffondor ne lâchait pas le Serpentard du regard. Beaucoup de créatures magiques étudiaient à Durmstrang. Une raison supplémentaire de se joindre à cette folle entreprise.
Derrière elle, Manfred grommela.

- Ils seront nombreux ?

La foule le dérangeait, plus encore quand il s'agissait d'inconnus. Jusqu'ici, depuis son retour dans la réalité, il tolérai seulement la présence de Charlie, de ses parents et de Samuel.

- Ne t'inquiètes pas, répondit sa sœur en adressant cependant un regard interrogatif au jeune homme.

Elle espérait que Manfred n'aurait pas à endurer trop de monde autour de lui. Il lui fallait un certain temps d'adaptation à sa nouvelle condition.
Samuel s'était assit et semblait angoissé.

- Tout ira bien. Je n'imaginais pas non plus réellement mettre ma mère au courant, sourit-elle.

Puis elle acquiesça aux dire du Serpentard, bien qu'elle se sentait plus à son aise ici qu''au milieu des convives. Manfred, quand à lui, refusa la proposition.

- Je ne supporte pas tout ce monde. Je préfère manger ici, un elfe m'apportera un plateau.

Le petit garçon sourit. Retrouver le goût des aliments avait été merveilleux. Il ne voulait pas gâcher ce moment. D'ailleurs, une petite elfe de maison venait justement de faire son apparition, les bras chargés de nourriture.

- Alix ! s'écria t-il en se précipitant vers elle.

Pendant ce temps Charlie avait entrainé Samuel dans sa chambre, pour laisser son frère manger et pour parler en toute tranquillité. Alix risquait de rapporter leurs intentions à Heather Ravengal.

- Bien sûr, nous nous asseyons à côté ! Je ne pourrai pas t'infliger le supplice de Gil ! s’esclaffa t-elle en sortant dans le couloir. Espérons qu'il sera à l'autre bout de la table !

Charlie prit la main de Samuel dans la sienne. Elle était étonnamment froide.

- Vers quatre heures ? murmura t-elle en se penchant vers lui. Tu ne comptes tout de même pas dormir dans le lit d'une demoiselle ? rit-elle en le bousculant.

La Gryffondor secoua la tête. L'idée était plaisante mais...

- Tu imagines si on nous surprenait... Mais tu peux venir nous réveiller.

Ils arrivèrent dans le grand salon. Tous commençaient à s'attabler. Cela foisonnait de mets divers, de bouteilles. Les verres s'entrechoquaient constamment. Charlie ne vit Gil nulle part. Elle s'assit donc avec Samuel le plus près possible de la porte, de façon à s'éclipser à la première occasion.

"Des amis oui, des camarades de Durmstrang, des vampires et une loup Garou" Il regarda les yeux brillaient de Charlie et ceux inquiets de Manfred. "Je pense demander à Valdemar, Hedvig et Elisabeth" Charlie tentait de rassurer son frère. "Je serais là Manfred, malgré qu'Elisabeth soit une vrai tête d'hypogriffe, je ne la laisserais pas te déranger". IL rendit son sourire à Charlie quand elle lui dit que tout irait bien. Il l'espérait vraiment.

Il regarda l'elfe apporter le repas du petit garçon. "Je te laisse ça, si tu sens que ça peut t'aider..." Il lui posa sa fiole de sang sur le bord d'une table de nuit. Il sortit de la chambre en suivant les pas de Charlie. Son corps se détendit quand elle prit sa main. "Je ne dors pas beaucoup Charlie, tu devras t'y faire. Je suis un peu un oiseau de nuit comme disent les moldus. Et je ne comptais pas partager ton lit, je dormirais par terre s'il le fallait..." Le jeune homme était véritablement sérieux. Tant que ce Gil rodait dans les alentours, c'est sûr qu'il n'allait pas fermer l’œil.

Ils arrivèrent à la réception, son cœur se serra, tous ces regards, ces voix, ces tintement de couvert, ça devait comme un brouillard dans sa tête, le temps de se concentrer il capta les battement de cœur de sa rousse. Galant n'était pas là, c'était déjà ça. Il suivit Charlie et s'installa à ses côtés. "Ce monde, tes parents sont appréciés par ici !" Il vit sa mère lui faire un signe de la main, il lui répondit de la même manière. Qu'allait-il pouvoir manger ? Il repéra des plats à base de viande rouge. "Parfait" Marmonna-t-il. "Que voulez vous prendre Mademoiselle Ravengal ?" La bienséance, toujours et encore. Sa mère pouvait avoir l'ouïe très fine. Il fit cependant un clin d’œil à l'adolescente.

[HRPG : Si on veut qu'il se passe ce qu'on a prévu pendant la nuit, ils ne peuvent pas dormir ensembles. ^^ Je fais avancer rapidement jusqu'à la fin du repas, je pense pas qu'il s'y passera grand chose.]

Charlie acquiesça.

- Pour autant, je préférerai qu'ils m'épargnent ces réceptions. Ma mère est très entourée essentiellement car elle a beaucoup voyagé et mon père est reconnu dans son domaine.

Elle désigna la foule autour d'eux d'un geste vague.

- Il a soigné bon nombre des personnes présentes. Mais il y a aussi des collègues, des chercheurs. La plupart ont tous leur domaine de prédilection.

La Gryffondor remarqua l'échange rapide entre Samuel et sa mère. Elle se pencha vers lui, curieuse, en souriant.

- Quel est celui de tes parents ?

Charlie rit au jeu du Serpentard. Cela sonnait tellement faux. Comment cela suffisait-il à tromper sa mère ? Néanmoins, elle se redressa sur sa chaise et adopta le vouvoiement également. Quelle supercherie ! Mais si elle ne s'y conformait pas, les invités risquaient de la regarder de travers. Vivement que ce repas se termine.

- Je prendrai du Rosbif au Yorkshire Pudding, s'il vous plait, dit-elle avec un sourire poli.

Il s'agissait d'un plat anglais traditionnel, à base de rosbif, de légumes, et de petits pains aux herbes. Elle devait au moins reconnaître que les elfes faisaient des merveilles ces jours de réception.
En parcourant la table du regard, Charlie ne parvint toujours pas à localiser Gil. Il était forcement là, noyé parmi les convives. De tout le repas, elle ne le trouva pas, et dans le fond c'était tant mieux. Repas qui s'éternisa plusieurs heures. Tenir son rôle devenait difficile, et des soupirs lui échappaient de plus en plus. Pour s'amuser, elle frottait ses jambes contre celles de Samuel sous la table, en tachant de ne pas rire.
Enfin, le dessert arriva, et Charlie ne put retenir un cri de joie. Dixie, non loin d'eux, lui lança un regard amusé. Elle-même partageait ses opinions au sujet de ces réunions. C'en était presque fini ! La Gryffondor se servit copieusement en Apple Pie, et commença à lancer des coups d’œil vers la porte.

- On trouve une brèche et on file d'ici, murmura la Gryffondor à Samuel en s'agitant.

Elle avait besoin de se dégourdir les jambes et d'échapper à cette atmosphère oppressante. La châleur devenait intolérable à l'intérieur avec toute cette foule concentrée. Dehors, la nuit était tombée. Il devait y faire frais.

[HRPG : Oui oui je sais, mais mon personnage le sait pas XD
Trouver un métier à ses parents trouver un métier à ses parents )]

Samuel avait passé le repas a mangé Charlie des yeux. Il prenait plaisir à converser avec elle, c'était une fille intéressante et fascinante. Elle avait des traits de caractères qu'il manquait à Samuel. Toujours sérieux, il prenait plaisir à se détendre en sa compagnie. Il laissait dernière lui ses années à Durmstrang. Depuis qu'il avait quitté sa magie vampirique, au côté de sa rousse, il se sentait de plus en plus humain, et était surpris par les sentiments qui l'envahissaient. Le rire de la Gryffondor était la chose la plus ravissante qu'il est entendu jusqu'à présent.

Lors du repas il n'avait mangé que le Rosbif qu'il avait aussi servis à Charlie avec ses accompagnements. Il s'amusait de voir la jeune femme s'agaçait de la bonne tenue qu'elle devait avoir à table face à tous ses invités. Pour lui c'était plus aisé, facile, il n'avait pas de mal à jouer une autre personne, il devait le faire la plus par du temps dans sa vie. Bien qu'il n'est aucun honte de sa nature profonde, avec ses parents ils ne le divulguaient à tout bout de champs.

"Mes parents avant d'arriver à Londres étaient de grands aventuriers, ils ont énormément voyagé, peut-être ont ils rencontraient tes parents comme ça ? Il faudrait leur demander. Grâce à ça j'ai pu voir de nombreux pays pendant ma jeunesse et les étés à Durmstrang. Mon père a été inventeurs d'excuses pour les moldus, et ma mère travaillait auprès des dragons, elle les soignait."

Il s'amusait de voir la bouche bée de Charlie, il en était sûr que ça allait l'intéresser.

"En arrivant ici, on a proposé à ma mère un post à Gringott, pour être soigneuse de dragons, mais elle a refusé quand on lui a proposé une place qui ne se refuse pas. Elle travaille au Département de contrôle et de régulation des créatures magiques, elle est chargée de la Commission d'examen des créatures dangereuses. Elle est passée dans l'art de gérer les vampires notamment..."

Il fit un clin d’œil à Charlie.

"Mon père lui, a aussi un poste logique après le dernier, il bosse au Département des accidents et catastrophes magiques, il est Oubliator."

Tout le repas se passa agréablement, il faut dire qu'il était en bonne compagnie et il n'y avait pas l'ombre d'un Gil pour venir gâcher tout ça. D'ailleurs c'était vraiment bizarre. Ou était-il ? Son côté suspicieux et intrigué avait repris le dessus l'espace de quelques instants quand il fut sortie de ses pensées par le cris de Charlie à la vue du dessert. Il rigola en jetant un œil complice à la fameuse Dixie. Oui, c'était bientôt la fin du calvaire pour eux. Lui avait du mal aussi avec la foule. Ça lui demandait plus d'effort et d'énergie pour garder tout contrôle et ne pas sombrer avec tous ces bruits et ces odeurs. Entre la nourriture, la sueur des gens, les parfums, et l'odeur naturelle que chaque corps dégagés. Il s'était toujours demandé comment faire ses parents, qui eux était des vampires de pur souche.

"On trouve une brèche et on file d'ici", lui murmura la Gryffondor en s'agitant. Il s'en amusa, elle était vraiment pressé de sortir, lui aussi avait besoin de calme et de se retrouver avec elle.

De l'agitation se fit entendre dans la salle, un sorcier c'était levé, légèrement ivre, assez pour parler fort et attirer tous les regards vers lui. "Et c'est là que j'ai dit : Écoutez Monsieur Ravengal, je n'ai pas besoin de votre service ! Un bras me suffit pour tenir ma baguette ! Pouhahahaha" Toute la table des convives où se trouvait cet homme éclata de rire. Apparemment ils racontaient des anecdotes sur leur rencontre avec le père de Charlie.

"C'est maintenant où jamais ma belle..." Lui dit-il en regardant la sortie tout en tirant la chaise de l'adolescente.

Dans sa précipitation pour se lever, Charlie se coordonna mal avec Samuel. Il tira sa chaise au mauvais moment, et elle se retrouva les fesses par terre sans comprendre comment. Surprise, elle lança un regard ébahis au jeune homme.

- Tient, ça faisait longtemps....

Elle se mordit les lèvres pour contenir son rire. D'ailleurs, ne pas entendre celui de Manfred, auparavant toujours présent à ses côtés, lui fit un frôle d'effet.
A l'autre bout de la table, l'homme qui s'était levé continuait ses pitreries, et leurs espoirs de fuir n'étaient pas encore anéantis. Charlie accepta l'aide de Samuel sans rechigner. Avec sa robe, impossible de se relever seule et rapidement. Ils filèrent.
Seule Dixie les vit s'échapper, et son hilarité n'était certes pas liée aux blagues que les convives se racontaient...

Aussitôt, la Gryffondor entraîna son vampire vers l'extérieur. Dans le couloir, un vent frais vint leur ébouriffer les cheveux, comme pour leur indiquer le chemin de la sortie. Les elfes de maison avaient laissé la porte de derrière ouverte pour se rafraîchir. Ce qui était compréhensible. La cuisine se situait juste à côté et la fumée qui s'en échappait ne trompait pas sur la chaleur étouffante qu'il devait y régner.
Là, hors de portée, Charlie pressa impatiemment son Serpentard contre le mur pour saisir ses lèvres entre les siennes. Sa force ne rivalisait pas avec celle de Samuel, pourtant elle s'amusait à jouer aux prédatrices. Il n'allait tout de même pas lui refuser un baiser ?
De sa main, elle libéra ses cheveux et desserra quelque peu son corset.

- Qui a eu l'idée d'inventer pareils accoutrements ? grogna t-elle en détachant à peine ses lèvres de celles du jeune homme. Pour manger, une horreur ! Ça compresse !

Ils étaient aussi proches du bureau de Heather Ravengal, avec sa bibliothèque, ses fauteuils confortables. L'adolescente changea soudain de plan, ayant envie de l'intimité qu'offrait ce cocon. Elle les y entraîna et tira les lourds rideaux de velours qui s'étendaient entre le couloir et la pièce. Sans s'arrêter - elle ne tenait plus en place après être restée si longtemps assise - elle grimpa sur le canapé pour atteindre les fenêtres et les ouvrit en grand. Du vent, cela faisait un bien fou après cette chaleur dans le salon ! Charlie poussa un soupir de contentement, et fit une galipette sur le canapé pour se retrouver à l'autre bout, face à Samuel, toute échevelée.

Samuel se laissa embarquer par Charlie qui ne tenait pas en place. Le repas était terminé et c'était un soulagement. Bien sûr quand Charlie le plaqua contre le mur pour lui voler un baiser, il ne la repoussa pas le moins du monde, au contraire il la pressa plus contre elle pour profiter du moment, le vent frais venant les caresser de la porte arrière ouverte. L'instant était délectable. Tout en l'embrassant, il décrocha un sourire lorsqu'elle parla de corset trop serré. Elle était malade de parler d'un tel truc dans un moment pareil ? Il allait devenir dingue.

La jeune femme se retira de l'étreinte et complètement déboussolé il se laissa entrainer jusque dans le bureau de sa mère. Il resta près de l'entrée. La voir faire l'amuser beaucoup. Elle était pleine de vie et dynamique. Il avait parfois la tête qui tournait de la voir virevolter ainsi. Le vent qui s'installait dans le pièce était vraiment agréable et faisait du bien, c'était vraiment une bonne idée. Quand Charlie arriva face à lui décoiffée, il lui remit quelques mèches de cheveux derrière ses oreilles et en profita pour lui caresser le visage tendrement, en accompagnant son geste d'un doux regard. Il la tira doucement par le bras et l'entraina contre lui pour lui rendre son baiser de tout à l'heure.

"Vous me rendez dingue Mademoiselle Ravengal..."

La voir agir comme ça, sa curiosité naturelle, sa bonne humeur, il se demandait ce que ça ferait si elle était elle aussi une demi vampire. L'énergie qu'elle ressentirait, la force qu'elle aurait. Tout cette puissance qu'elle aurait à revendre dans les forêts pour voyager, découvrir. D'ailleurs il pensa que dès que l'occasion se présenterait il lui offrirait un nouveau carnet de voyage, afin qu'elle y dépose ses aventures. Et de tout cœur il espérait que ce soit leurs aventures. Il ramena ses lèvres vers son cou, c'était pas l'envie d'y croquer dedans qui lui manquait, son odeur était tellement enivrante, mélangée à tous les sentiments qu'il ressentait.

"Alors tu n'as vraiment pas peur de te retrouver là, dans une pièce, seule, sans défenses, accompagné d'un vampire qui ne ferait qu'une bouché de toi ?" Il embrassa son cou à défaut de pouvoir la mordre.

Charlie repoussa Samuel et planta ses yeux dans ceux du vampire, un air joueur plaqué au visage.

- Je ne suis pas une demoiselle en détresse ! houspilla t-elle, les poings sur les hanches, l'air amusée. Essaies-donc ! C'est moi qui vais te manger !

La Gryffondor retroussa les lèvres et grogna. Pas sûr que son imitation soit très bien réussie. Riducule serait plutôt le mot. Éclatant de rire, elle sauta brusquement au cou de Samuel pour le faire basculer sur le canapé. Une soudaine envie de le provoquer la saisissait.
Cependant, des bruits de pas dans le couloir, des voix, lui firent tendre l'oreille. Charlie n'avait pas l’ouïe assez fine pour identifier les convives. Samuel, si.

- C'est qui ? demanda t-elle à voix basse, à califourchon sur lui, le regard fixé sur le rideau.

Il était certain qu'ils n'avaient rien à faire là. Heather Ravengal tenait à son bureau autant que Charlie à son carnet. C'était un lieu personnel que sa mère n'aimait guère partager.
L'adolescente agrippa le Serpentard par la manche et les poussa tous les deux derrière le canapé, juste en dessous de la fenêtre. Ils pourraient toujours s'échapper par là en cas de besoin, mais rien n'indiquait pour le moment que les convives pénétreraient dans la pièce.
La cachette était exiguë, et Charlie ne put retenir un rire. Il y avait quelque chose d’excitant à la situation. Cela lui rappelait ses entorses au règlement, à Poudlard. Qui plus est, l'étroitesse de ce recoin les obligeait à demeurer collés l'un à l'autre. Ce qui était plutôt plaisant. Continuant à rire en silence, Charlie ne résista pas à la tentation de repousser les limites de Samuel. elle glissa une main sous sa chemise et se pressa contre lui.

La provocation marchait bien sur Samuel qui se sentit basculer sur le canapé. Il était totalement enivré par la passion. Il allait contre attaquer mais les bruits de pas sauvèrent la jeune femme. Il se laissa entrainer par cette dernière derrière le canapé, ses ricanements faisaient sourire l'adolescent. A quoi jouait Charlie ? Une main dans sa chemise, il fermait les yeux pour se concentrer, elle le torturait littéralement, elle allait le payer cher quand ils sortiraient d'ici.

Mais pour l'instant il essaya de garder son calme, il ne pu cependant retenir un baiser fougueux qu'il termina par un mordillement de la lèvre inférieure de la rousse qui l'avait bien cherché.

Il lui plaqua une main sur la bouche pour qu'elle étouffe ses rires. "Gil et quelqu'un que je ne connais pas !" Dit-il pour répondre à la jeune femme. Il enleva sa main et embrassa une nouvelle fois la jeune femme.

Gil entra dans la pièce. "Tu m'attends là, j'en ai pour deux secondes, tu me dis si quelqu'un arrive..." Samuel entendit Gil déposer ou reposer un livre dans la bibliothèque de la mère de Charlie. Pourquoi était-il là ? Et quel livre avait-il ramené ? Il déposa un doigt sur la bouche de Charlie comme pour lui dire de se taire. Il se leva discrètement avec une agilité naturelle et une discrétion qui faisait que Gil ne remarqua pas sa présence avant qu'il parle.

"Qu'est-ce que tu fais là ? C'est privée ici !"

Gil sursauta à la voix de Samuel, sans savoir d'où il venait. Il aperçut la fenêtre ouverte donc il en déduisit qu'il était rentré par là. "T'occupe le bizarre, c'est pas tes citrouilles" Samuel lui lança un regard noir, il plissa les yeux et respira bruyamment. Il saisit avec précision le livre qu'il venait de déposer.

Potions et philtres de tout temps par Laverne de Montmorency

Gil écarquilla ses yeux, l'air effrayé. "Comment t'as fait ça ?"

"Tu empestes tellement fort que le livre en transpire ! Tu faisais quoi avec ce bouquin ?" La menace s'entendait dans sa voix. "Je t'ai dit que ce n'était pas tes affaires Hansen !"

Gil ? Charlie sentit sa joie retomber. Encore ce Véracrasse ! Ne pourraient-ils donc pas passer une soirée tranquille ? Que faisait cet idiot dans la bureau de sa mère ? Il n'avait rien à faire là ! Comme eux d'ailleurs, mais elle était une Ravengal et elle était chez elle, contrairement à lui.

Un doigts de Samuel sur sa bouche la sortit de ses pensées. Que comptait-il faire ? Elle acquiesça cependant et resta accroupie derrière le canapé. La Gryffondor tendit l'oreille. Elle ne perçut pas un seul bruit lorsque son vampire se redressa. C'en était presque surnaturel. Une fois encore, elle ne put s'empêcher d'éprouver de l'admiration pour lui.

Quand la voix de Gil lui parvint, cela l’agaça. Ce son était détestable ! Tout chez ce type était détestable !
Fait quoi ? Qu'avait-fait Samuel ? De sa cachette, Charlie ne pouvait qu'entendre, pas voir. Et la frayeur dans la voix de Gil dessina sur ses lèvres un sourire méchant.
Un livre ? Bien sûr, la bibliothèque de sa mère en était remplie. Mais il s'agissait d'ouvrages très particuliers. Charlie fronça les sourcils. Que cherchait-il ? Cela ne pouvait pas être sans importance et cela l'inquiéta. Elle émergea de sa cachette et s’avança droit sur lui.

- En revanche, ce sont les miennes ! répliqua t-elle froidement.

Charlie prit le livre des mains de Samuel et lut la couverture. Un simple grimoire de potion ? Non, s'il était entreposé dans cette pièce, les recettes qu'il contenait ne pouvait être anodines.

- Laquelle ?

- Pardon ? demanda Gil en lui souriant et en se rapprochant d'elle.

Charlie s'en agaça d'autant plus. Elle fit un pas en arrière, pour maintenir une bonne distance entre eux.

- Laquelle comptez-tu faire ? répéta t-elle avec plus de force. A moins que tu ne veuilles que je ne prévienne ma mère ?

L'adolescent haussa simplement les épaules, sans cesser de la fixer. Charlie râla. Il ne la prenait pas au sérieux ? Pourtant, elle ne bluffait pas ! Ainsi, peut être que ces parents cesseraient d'inviter sa famille à ces réceptions. Elle n'aurait plus à supporter ce sourire rempli de sous-entendus.

Charlie se mit à feuilleter frénétiquement les pages de l'ouvrage en espérant en trouver une cornée. N'importe quoi. Un indice qui lui indique quelle idée idiote était passée dans la tête de cet imbécile.
Mais Gil lui reprit brusquement le grimoire des mains et le remit à sa place.

- Je ne suis jamais venu ici, vous n'avez aucun moyen de le prouver, dit-il en jetant un regard noir à Samuel.

Puis il tourna les talons.

Samuel bouillonnait de l'intérieur, heureusement que Charlie était intervenue, sinon il aurait été incapable de se maitriser. Cependant quand Gil se rapprocha de Charlie, son sang ne fit qu'un tour et il se braqua et si la jeune femme ne s'était pas reculée, il l'aurait poussé violemment.

Il regarda le jeune homme tournait le dos et partir de la pièce. Il le rattrapa rapidement. "Je ne sais pas ce que tu manigance, mais crois moi, je le découvrirais."

Gil haussa une nouvelle fois les épaules. "Et tu comptes faire quoi ?"

Samuel eut un éclair qui passa dans ses yeux. Il grinça des dents, comme si elles le gênaient dans la bouche. Il l'entrouvrit et laissa apparaître ses crocs qui venaient de s'attiser sous le coup de l'énervement. Gil eut un sursaut et recula d'un pas en penchant légèrement sa tête en arrière , il était surprit, impressionné. Un vampire ! C'était un vampire. Il essaya de se ressaisir, pour ne pas montrer qu'il avait peur.

"Et alors ? Tu comptes me mordre sans t'attirer d'ennuis Hansen ?" Lâcha-t-il provoquant.

"Oui !" Répondit simplement Samuel. "Mais ça ne sera pas pour que tu te transformes, je t'en laisserais pas le temps." Gil plissa ses yeux. Le vampire était-il sérieux ? Il venait de l'école de magie noire de toute façon, tout était possible pensait Gil. Il fallait juste qu'il soit plus prudent que jamais ce soir.

"On verra..." Dit-il avant de partir d'un pas pressé. Il tourna cependant la tête pour voir si le jeune Serpentard ne le suivait pas.

* ~ *

Samuel resta silencieux quelques instants sur le pas de la porte. Il avait les nerfs à vif. Il avait besoin de se détendre. Il se tourna et regarda Charlie comme une proie, le regard malicieux. Elle allait payer ses interventions de tout à l'heure. Il avait envie de jouer. Il s'avança vers elle d'un pas rapide et la saisit par la taille sans lui laisser la moindre chance de s'enfuir. Il traversa le bureau de sa mère et poussa la dernière porte en bois avec les fesses de Charlie, ce qui les menèrent dehors.

La fraicheur de la nuit envahit le jeune homme et les cheveux de Charlie vinrent virevolter sur son visage. Il ferma les yeux quelques secondes, mais ne cessa de marcher. Le silence qu'il régnait dehors était envoutant. Pas l'ombre de quelqu'un ici à l'arrière du manoir des Ravengal. Il l'entraina toujours dans ses bras jusqu'au bois, et avança dedans pour ne plus être visible par personne si quelqu'un les chercher derrière la maison.

La nuit était plus dense ici, mais Samuel y voyait parfaitement bien. Il déposa la jeune femme à terre, et l'emprisonna entre lui et un grand chêne. Il l'embrassa dans le cou et remonta jusqu'à sa bouche qu'il dévora avec passion. "Ici personne pourra t’entendre crier" Lança-t-il amusé. Il savait bien que la jeune femme n'aurait pas peur, mais il pouvait toujours tenter.

Il s'affala par terre, adossé à l'arbre et tira Charlie sur lui. "Mais je sais que tu aimes bien avoir l'illusion que tu me maitrises..." Dit-il en regardant la jeune femme dans les yeux. Ses yeux si envoutant. Il lui vola un autre baiser et la fit basculer en arrière dans l'herbe et le reste des feuilles. Il était à présent sur elle, à sa merci. Ses yeux brillèrent de malice. "...Mais moi j'aime bien jouer avec toi !" Il avait toujours ses canines visibles.

Sujet: Re: Réception chez les Ravengal. Mar Sep 01 2015, 19:27

Charlie regarda d'un air curieux Samuel rattraper Gil. Toutefois, elle n'entendit pas les propos - oh combien rempli de politesse ! - qu'échangèrent les jeunes gens. Elle haussa les épaules, et reporta son attention sur l'étagère remplie de bouquins. Cette histoire de potions l'inquiétait réellement. Les intentions de Gil n'étaient jamais pures.
Plongée dans ses pensées, elle n'entendit pas Samuel revenir vers elle. Lorsque le Serpentard la souleva, elle sursauta et se débattit vainement. Elle avait encore les pensées tournées vers cet saleté de grimoire et ses philtres.

- Sam' ! protesta la Gryffondor. Attends, j'aimerai savoir ce que ce véracrasse prépare !

Mais visiblement, le jeune homme ne l'entendait pas de cette oreille et refusa de la lâcher. Il l'entraina jusqu'au dehors. L'air s'était rafraîchie. Personne aux environs. La nuit tombait peu à peu. C'était agréable après une telle réception et après avoir eu affaire à...
Merlin ! Qu'elle jette ce sale type dans un coin de sa tête, au fin fond d'un cachot humide !
Charlie avait envie de profiter de Samuel autant qu'elle le pouvait, et la réciproque était évidente. C'est pourquoi elle capitula, et enfouit son visage dans le cou de son vampire. Elle le mordit gentiment et rit tout bas. Ses canines à elle ne risquait pas de lui faire grand mal.
La proximité entre leurs deux corps la fit rougir, et l'adolescente fut heureuse qu'il ne puisse voir son visage. Ce n'était pas exactement comme auparavant, où leurs contacts avaient revêtu une apparence joueuse. Le silence et l'isolement de cette nuit calme offrait à ces instants quelque chose de plus solennel, de plus romantique et intime.

Charlie ne vit pas jusqu'où Samuel l’entraîna. L'obscurité autour d'eux devenait opaque. Il s'arrêta enfin et la reposa à terre. Dos contre un arbre, elle se laissa embrasser et se délecta simplement de l'instant. Le temps semblait s'être figé, et étonnamment la Gryffondor se sentait calme. Fait suffisamment rare pour être noté. Le bruissement des feuilles, la pénombre. Elle avait envie de dormir ici, sous les étoiles, avec Samuel. Les yeux clos, l'adolescente dessinait du bout des doigts les courbes du corps de son vampire. Sans même le voir, elle percevait toute sa beauté.

- Pourquoi veux-tu que je crie ? répondit Charlie en souriant.

Une pensée obscène lui brièvement traversa l'esprit. Elle ricana. Samuel s'était installé contre l'arbre, et la tira sur lui.

- En fait, là...

Elle n'eut pas le loisir de terminer sa phrase. Le jeune homme lui dévora les lèvres et elle se trouva vite allongée dans l'herbe et les feuilles. L'odeur de la forêt lui emplit les narines. Elle rit et se suspendit à son cou, sans chercher à se libérer.

- Là je suis juste bien avec toi, murmura t-elle calmement.

Elle se blottit contre lui, et soupira d'aise.

- Mais je t'assure, ajouta t-elle cependant avec une lueur taquine dans le regard, quand j'aurai envie de reprendre le dessus, je l'aurais sans soucis !

Et elle entreprit de reprendre là où ils s'étaient arrêté dans le bureau de sa mère. Elle glissa à nouveau ses mains sous la chemise du Serpentard. Plus lentement. Elle couvrit son visage de baisers. De la tendresse plus que de la passion.

- Quels jolis crocs tu as là, Sam' ! plaisanta t-elle. Dois-je craindre de me faire dévorer ? Je t'aurai manger avant !

Elle montra les dents, mais cela était certes peu impressionnant. Se collant un peu plus contre lui, Charlie lui mordilla le cou, jouant la vampire. Samuel voulait la provoquer ? Alors elle allait le rendre fou. Bien que l'instant fut plus que cela. Bien plus qu'un simple jeu. Elle entreprit de déboutonner sa chemise.

Sujet: Re: Réception chez les Ravengal. Mer Sep 02 2015, 23:03

Les mots d'affection prononcés par la rousse étaient comme une douce mélodie à ses oreilles. C'était agréable de se sentir aimer pour tout ce qu'il était et de voir la jeune femme s'amusait de sa différence. C'était vraiment une femme extraordinaire. Rien à voir avec celles qu'il avaient pu croiser, intéressées par ses pouvoirs, sa force, son argent et sa beauté. Charlie avait semble-t-il trouver autre chose en lui et c'était sincère et désintéressé.

"Moi aussi je suis bien, avec toi ! Tout le temps et partout, surtout là, quand on est seul et que je t'ai que pour moi..." Dit-il en l'embrassant.

Dans le silence qu'offrait les bois, il était bercé par le pouls accéléré de la jeune femme. Elle avait entreprit de continuer ce qu'elle avait commencé plus tôt. Il se tendit quand elle passa ses doigts sur sa peau. Il sentait la passion le dévorer. C'était plus qu'une question de choix, elle ou lui ? Pouvait-il résister ? Son odeur, ses caresses, la fraicheur de sa peau dans la brise du soir. Il ravala sa salive difficilement, complètement déstabilisé comme toujours avec elle.

Il sentait un bouton sauter de sa chemise, puis un autre, jusqu’à ce que Charlie dévoile son torse. "A quoi tu joues Charlie ?" Il était a deux doigts de perdre le contrôle. Son odeur. Il l'embrassa tendrement dans son cou. Il avait chaud, beaucoup trop chaud. Il enleva sa chemise. Sa tête tournait légèrement, brûlant de désir pour cette femme qui se jouait de lui.

Il arracha la robe de Charlie et ils passèrent une bonne nuit.
Je déconne XD

Le reste en spoil:

Sujet: Re: Réception chez les Ravengal. Ven Sep 04 2015, 18:21

Charlie fut surprise que Samuel retire sa chemise de lui-même. Il était toujours au dessus d'elle, torse nu dorénavant, et les caresses devinrent plus appuyées. Oui, qu'était-elle en train de faire ? Qu'étaient-ils en train de faire ? Ils se connaissaient depuis quelques mois, sortaient ensemble - à priori - depuis quelques heures, et les voilà dans une forêt presque dénudés, en pleine nuit...

La Gryffondor avait seulement voulu le provoquer, comme à son habitude. Montrer à son vampire que d'une certaine façon elle gardait le contrôle. Et l'effet avait été immédiat. Le Serpentard devenait fou sous ses assauts.
D'un autre côté, c'était faux. Ce n'était pas "comme d'habitude". Lorsqu'elle jouait, elle éprouvait moins d'intimité. Ce qu'il se déroulait entre eux à cet instant était bien sérieux. Sans doute stupide, mais sérieux. Charlie n'empêcha pas Samuel de lui arracher son corset, et fut elle même surprise de ne pas en être dérangée. Pire, elle alla chercher ses lèvres avec plus de fougue que précédemment.
Frissonnant au contact de leurs corps enlacés, elle agrippa la main que son vampire avait fait passer sous sa robe avec un sourire diabolique et la guida encore plus haut. Si Samuel s’efforçait jusque là de garder le contrôle, ce geste allait probablement avoir raison de sa contenance.

- Ce n'est pas un jeu, lui susurra Charlie à l'oreille. Mais ce n'est pas très convenable, ajouta t-elle en riant.

Tout ceci était loin des règles de bienséances propres à leurs familles respectives. Au pire, on se tenait la main, on s’effleurait les premières heures. Cependant, après si peu de temps, ils s'étaient déjà embrassés, Samuel avait visité sa chambre et maintenant...

Merlin ! Depuis quand respectait-elle les règles sociales ? A cet instant, à cette pensée, elle cessa de réfléchir.

Ils ne resta que leurs deux corps en totale fusion.
La fièvre et les soupirs dans la nuit fraîche.
Une étreinte tendre et brusque.

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HRPG: Rp fini ou pas?

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