Discussion de famille (Jillian & Shino)

J’avais passé mon après-midi à travailler depuis l’annonce de nos fiançailles à Jillian. Je n’avais pas osé affronter son regard. Je ne voulais pas faire une scène dans la bibliothèque et même à Pré-au-Lard. Je voulais que cela reste entre nous deux, rien de plus. Déjà que la conversation risquait d’être difficile, je n’osais pas imaginer ce qui risquait de se passer. Toute l’après midi je n’avais de cesse que de penser à cette annonce, à ce mensonge que Jillian avait dit en face de moi. Je voulais lui dire que cela ne lui arrivera peut-être pas, mais je devais probablement me voiler la face. Il fallait que j’ai une conversation avec notre grand-mère, afin que de protéger Jillian de tout ceci. Afin qu’elle puisse vivre sa vie comme elle le souhaite et avec qui elle le souhaite. Lors du repas du soir j’avais été moi-même naturelle, on aurait pu croire que je n’avais rien qui me tracassait, hors c’était faux. Jillian si elle m’avait vu devait voir quelque chose qui clochait. Une fois le repas fini j’étais monté dans la salle commune et j’avais discuté avec des potes de Quidditch et de cours. Finalement ils partirent se coucher et je me retrouvais seul avec ma sœur dans cette salle commune vide et silencieuse.

Je la regardais et personne n’osa prendre la parole. Le silence était assez pesant. Finalement je m’avançais de mon fauteuil afin de faire face à elle et obtenir une distance raisonnable entre elle et moi. Je fis un sourire penaud et brisa le silence :

- Alors… nous y sommes. La discussion tant attendu. J’imagine que tu dois être sous le choc Jili. Ecoute je sais que ce n’est pas simple, mais tu n’as pas à t’en faire, d’accord ? Je ferais au mieux.

Je sentais que la discussion allait être assez difficile, mais je m’étais préparer à cela, ou tout du moins je l’espérais.

Jillian semblait être toute aussi à l’aise que je devais l’être en ce moment précis. Mais il fallait que je parle, sinon elle ne me parlerait probablement pas de la soirée. D’abord hésitant je tentais tant bien que mal d’amorcer la discussion. Mais comme je le redoutais le sang de ma sœur ne fit qu’un tour. Elle commença à s’énerver. Elle ne voulait rien entendre, pour elle je ne pouvais rien faire pour arranger la situation. Elle avait raison, grand-mère nous forcés à me marier. Je restais impassible devant ma sœur, mais j’avais envie de hurler et de tout jeter afin de vivre une vie sans règle. Ma sœur me demanda comment faire pour que ça aille au mieux. Je lui répondis :

- En faisant ce que je fais toujours Jili. Ne jamais perdre espoir.

J’avais espoir oui. Espoir que si j’accepter mon sort, ma sœur pourrait réussir à éviter sa sentence. Qu’elle puisse vivre une vie heureuse et celle qu’elle aura choisit et non pas qu’on a décidé pour elle. Je la voyais s’énerver dire que c’était trop tôt, mais elle n’y pouvait rien. Même moi je ne pouvais rien faire si je voulais la sauver de cette vie. Etais-je prêt à me sacrifier pour ma sœur ? Sans aucune hésitation. Je serais prêt à remuer ciel et terre pour elle, je serais prêt à tuer pour elle, voir même aller à Azkaban pour elle. Je voyais qu’elle commençait à avoir les larmes aux yeux et me suppliait de faire quelque chose, d’arrêter cela. Puis elle me demanda si j’aimais Elise. C’était logique en même temps. Mais la vérité était que si je l’aimais ou non ne comptais pas. Je pris les mains de ma sœur que je serais fort et d’un air doux et chaleureux commençais à lui parler :

- Jili. Ne t’en fais pas pour moi, d’accord ? Je vais bien aller. Tu n’as pas à t’en faire pour quoi que se soit. Mais je ne peux annuler ces fiançailles. Si je le fais cela sera encore pire. Tu sais Elise n’est pas si méchante que cela, elle a pas mal de défaut mais j’aurai pu tomber sur bien pire. Crois-moi. Et pour répondre, non je ne suis pas amoureux d’elle.

Je levais une de mes mains afin de sécher une de ses larmes qui commençait à couler le long de son visage. Puis je la pris dans mes bras et commençais à la serrer contre moi. Je me sentais si faible en cet instant. Je n’avais pas le droit d’être égoïste, il fallait que je la protège. Si je rompais les fiançailles, il en était finit de la vie de liberté de Jillian. Je ne pouvais lui faire cela. Sinon elle perdrait son sourire à tout jamais. Et ça je ne voulais en aucun cas que cela se produise. Je relevais la tête de ma sœur et lui parlais :

- Ecoute moi Jillian. Jamais personne ne te fera du mal, je te le promets. Je te protègerais coûte que coûte et de toute les manières possibles. Vit comme tu l’entends, je serai toujours avec toi et je te soutiendrais toujours. Je ne t'abandonnerai jamais petite sœur.

C'était ma manière de lui faire comprendre que j'endossais tout cela pour elle, mais je l'avais fais en sorte qu'elle ne le comprenne pas vraiment. Mais surtout ce qui était le plus important était le fait que j'étais je suis et je serai toujours présent pour elle quoi qu'il arrive.

Je tentais de la convaincre que j’allais bien aller et qu’elle ne devait pas s’inquiéter pour moi ou pour ce qui allait m’arriver. Dans tout les cas j’allais m’en sortir. Qui je pouvais berner avec cela ? Je tenais de m’auto-convaincre en même temps que j’en parlais à ma sœur. Est-ce que cela allait marcher ? J’en doutais fortement, mais il fallait que cela marche. Pourquoi était-ce si compliqué d’être un sang pur ? Jillian commençait à me dire qu’elle s’en faisait pour moi et qu’elle m’aimait. De plus elle ajouta que tout ceci allait me détruire. Elle avait raison, mais elle avait tord également. J’allais souffrir de me marier avec une femme que je n’avais jamais connue et que je n’aimais pas. Cela risquait d’être tellement difficile de devoir voir cette réalité, mais en faisant cela j’allais devenir chef de famille. Et en devenant chef de famille j’avais les pleins pouvoirs sur la famille. Savoir si ma sœur allait épouser ou non un sang-pur. Je pourrais la laisser faire comme elle l’entendait. N’allais-je pas lui permettre de lui donner la vie qu’elle avait tant voulue ? Elle allait pouvoir réussir à vivre sa vie.

Je séchais une larme sur sa joue et lui faisais comprendre cela. Peut-être était-ce trop dur à accepter. Mais aucune victoire n’était gagnée sans un sacrifice. Et ce sacrifice c’était moi. Je me devais de me sacrifier afin que ma sœur puisse vivre une vie de bonheur. Je serais Jillian dans mes bras qui avait les larmes qui coulaient à flots. Je devais faire un effort monstre pour ne pas succomber au chagrin. Pourquoi cela devait-il nous arriver ? C’était peut-être le destin, certains penserait. Mais moi j’aurai tellement aimé emmerder le destin. Jillian leva sa tête vers moi pour me dire qu’elle m’aimait aussi, sauf que c’était trop injuste et qu’il fallait en parler à notre grand-mère. Je secouais la tête. Si on lui en parlait cela ruinerait tout. Je pris Jillian par les épaules et me mit à sa hauteur afin de voir tout son visage avant de dire :

- Si on lui en parle ça sera la fin Jillian. Je t’en pris écoute moi. Tu sais très bien qu’il n’y a aucune solution possible à notre problème. J’ai choisi cette vie. Je suis le plus apte à faire cela. Elise O’Collins est une sang-pur qui est un bon partie, et puis elle n’est pas si terrible que l’on peut croire. En me mariant à elle je pourrais être chef de famille.

Je tâchais de lui faire comprendre que je n’étais pas tombé sur une mauvaise fille et qu’elle était assez gentille. Enfin j’enjolivais un peu car elle n’avait pas la même notion que moi de la pureté du sang, et c’était déjà difficile. Je me rappelais la fin de la phrase de Jillian et lui disais :

- Je ne peux changer de partie. Notre famille et la sienne sont déjà engagées, nous avons officialisé cette union et si je faisais machine arrière cela serait mal vu et je pourrais tomber avec bien pire. Alors crois moi petite sœur tout va bien se passer. Il n’y aura pas de soucis pour moi.

Je n’arrivais pas à calmer ma sœur. Elle était en pleurs et je ne pouvais rien faire pour calmer ceci. Cela m’énervait et je me sentais tellement impuissant en cet instant précis. J’aurai aimé remonter le temps et empêcher père de mourir, qui sait avec lui nous n’aurions peut-être pas le problème que nous rencontrons en cet instant présent. J’avais envie de tout quitter comme Jillian disait, mais je ne pouvais m’y résoudre. Sinon tout ce que je m’étais battu pour qu’elle puisse réussir à obtenir une vie normale serait réduit à néant. Par ailleurs elle commença à me dire qu’avec le temps elle pourrait peut-être apprendre à aimer Elise. Je souriais en coin, j’espérais que ma sœur passe au dessus de tout cela. Puis elle commençait à me dire qu’elle n’était pas prête pour cela, pour ma nouvelle vie. Je lui caressais le visage. Bien entendu qu’elle n’était pas prête et moi non plus par ailleurs. Elle m’annonçait que j’étais trop jeune pour cela et que ce sacrifice était horrible. Jili avait compris que ce sacrifice était pour elle, car quand bien même elle avait dit pour nous, sa première parole était pour elle. Et elle avait raison. Je tentais de calmer ses larmes mais c’était impossible. Alors je la pris dans mes bras et je la serrais fortement contre moi en chantant petit à petit, comme lors du bal de Saint Valentin. Une fois un peu calmée je pris la parole :

- Ecoute-moi Jili. Je suis là pour toi et je le serais toujours. Je ne fais pas un sacrifice. Je choisis cette vie. Et je choisis Elise O’Collins aussi, alors ne t’en fais pas. Et toi profite de la vie comme tu l’entends. Ne laisse pas mes fiançailles te ruiner ta vie. Profite de ta vie. Et j’espère que tu auras la force de dire tes sentiments à Josh Bennett.

Je déposais un baiser sur son front et je partis en direction de mon dortoir. Voir Jillian avec Josh m’avait fait repenser au bal de la Saint Valentin où elle m’avait dit qu’elle l’aimait. J’espérais pour elle que cela marcherait, et qu’elle puisse réussir à vivre avec lui si c’était le bon. Une fois en haut dans le dortoir qui était vide, je me mis à pleurer un grand coup, silencieusement. Je n’en pouvais plus. Moi aussi j’avais envie d’échapper à cela, mais c’était impossible. Jillian méritait d’avoir cette vie alors il fallait que je tienne le coup.