Fifty Shades of Wolf

J'étais en cours d'étude des moldus. Une fille de ma classe faisait passer un livre moldu justement. Les élèves rigolaient entre eux pendant qu'ils feuilletaient le bouquin à tour de rôle. Quand se fût notre tour avec Ludmila (oui parce qu'on se le faisait passer de table en table) je réceptionnais le livre curieuse. Le titre ne me parlait pas : 50 Nuances de Grey.

Je n'avais aucune idée du contenu, aussi en regardant le dos de couverture je haussais un sourcil. Une histoire d'amour à l'eau de rose, entre un personnage milliardaire et une fille qui semblait aussi creuse qu'un portoloin. En revanche en feuilletant l'intérieur, je tombais sur des choses atypiques, ce livre parlait de pratiques sexuelles déplacées et peu ordinaires. Ludmila entrepris de m'expliquer le principe de cette relation de plaisir et d'amour basée sur la douleur physique acceptable et définis par le couple.

Ça n'avait pas l'air comme ça, mais presque rien dans ce livre me choquer. Je ne voyais pas vraiment ce qui pouvait être douloureux ? Même pour certaines choses je trouvais ça très...excitant. Ludmila et certains de la classe avaient l'air de penser différemment. Mais Ludmila et le reste de la classe n'étaient pas hybride avec un vampire. Le degré de douleur supportable pour eux n'avait rien à voir avec le degré que je pouvais supporter ou même Aiden.

Le cours venait de se terminer et comme nous étions la dernière table, je me retrouvais avec le livre dans les mains. Je continuais de le feuilleter. Aiden devait venir me chercher, j'avais encore un peu de temps avant qu'il n'arrive. Je survolais certains passages sur des notions d'attaches et de correction à l'aide de canne. Les suspensions faisaient quand même peur, l'idée d'être attachée en l'air demander d'avoir une confiance aveugle en notre partenaire. Cependant je ne me voyais pas pendu au plafond comme un...animal.

Je sursautais quand Aiden m’encercla de ses bras, heureusement que je l'avais reconnu instinctivement, sinon la personne qui se serait amusée à ça, se serait retrouvée à dix mètres de moi étalée sur le carreau de la salle de cours. Pendant la surprise de son arrivée, je claquais le livre que je tenais en le fermant vivement.

"Qu'est ce qui accapare tellement ton attention que tu ne m'es pas entendu approcher, Evy ?"

Avant même de lui répondre je lui donnais un baiser rapide sur la joue. C'est vrai que je ne l'avais pas entendu. C'était assez flippant d'ailleurs. Mais le livre avait vraiment capté mon attention. Pour ainsi dire, j'étais déjà en train de m'imaginer certains moments pareil avec Aiden. Je rougissais sans pouvoir me retenir. D'avoir pensé à certaines choses et de voir Aiden à côté de moi maintenant...

Depuis les vacances de Noël et tous les moments intimes qu'on avait passé ensemble, lui et moi on était encore plus complices, plus en phase, s'il était possible de l'être plus que ce qu'on l'était déjà. On avait plus vraiment de secret l'un pour l'autre.

On s'était vu à poil, en train de vomir, de pleurer, de saigner, de mourir, de se battre. On s'était vu dans des états abominables, malades, sales, blessés et fatigués, recouvert de bouse de troll, la tête rasé, mangeant de la terre, le visage couvert de protubérances étranges. Pour ainsi dire, il y avait plus grands choses qui nous faisait honte. On avait fait le tour de toutes les horreurs possibles pour tester un couple. Même de se faire prendre par Gwen à poil dans le même lit, rien que d'y repenser j'avais des frissons de terreur.

On ne se prenait pas la tête, on était naturel et c'était aussi nos natures profondes et parfois sombres qui faisaient qu'on prenait les choses différemment du communs des mortels. On avait ce petit quelque chose (quand même bien grand) d'animal en nous, et bien souvent, la frontière entre le comportement humain et bestial était franchie. On vivait aussi de nos instincts primaires sans se posait de questions. Pourquoi faire ?

"Je lisais un livre moldu, assez....huum....équivoque !"

On avait plus vraiment de secret l'un de l'autre, mais ça ne m’empêchais pas d'être plus où moins gênée sur certains sujets quand j'en parlais. J'avais toujours l'impression qu'Aiden avait plus de limites que moi pour certaines choses, même si je me trompais la plupart du temps. On se connaissait par cœur, mais Aiden avait ce côté parfois imprévisible qui ne pouvait pas me certifier à l'avance son comportement dans telle ou telle situation.

Je me relevais de ma chaise pour lui faire face avec le livre. D'avoir lu tout ça m'avait clairement excitée. Il fallait rester honnête, j'étais qu'une ado et j'étais accro à mon petit ami. Le désir était de toute manière le seul sentiment que je ne contrôlais pas en moi. Qui le pouvait ? Aiden devait sentir l'atmosphère se chargeait en électricité. Je le regardais d'un œil qui ne trompait pas.

"Équivoque ? Et s'était intéressant ?"

Je lui fis un sourire et arquais un sourcil.

"Plutôt oui !"

Je restais là figée devant lui. Il ne bougeait pas non plus. On se fixait amoureusement. Comme si le temps venait de s'arrêter et qu'on était en train d'entrer dans une troisième dimension dont nous étions les seuls à avoir connaissance. Mon cœur se mis à accélérer. Trop vite pour que je puisse le calmer.

J'avançais lentement vers Aiden, comme si je ne voulais pas effrayer une proie en forêt. Je me pendis à son cou et l'embrassa. Un baiser tout en nuance, tanto tendre et passionné, tanto plus fou et plus langoureux. Je luttais pour ne pas lui arracher son t-shirt, parce que j'en avais envie. Mes mains caressaient déjà son torse et s'aventuraient dangereusement vers son bas ventre. Je m'arrêtais toute tremblante. Toute ma concentration et mon contrôle étaient dédiés à m'arrêter. J'étais haletante et brûlante de désir.

"Voilà pour le vrai baiser..."

Je me rendais compte que je voulais aller plus loin, l'espèce de frustration qui était en train de bouffer mes entrailles, je ne pourrais pas la supporter toute une journée. Ce n'était pas seulement ce qu'il avait écris dans ce livre qui me rendait dingue, c'était Aiden.

"Désolée je..." Ma respiration était forte, comme si je venais de faire un effort. "Ce livre...c'est...c'est gênant en fait mais...il m'a donné envie de...enfin tu vois..."

Bien sûr qu'il devait le voir, et même le sentir. Il n'y avait plus personne dans cette salle de cours et il n'y aurait pas d'autres cours de la journée. Je m'en voulais de réfléchir comme cela, ça aurait été tellement plus simple si le professeur était toujours là. Mais maintenant la machine du désir était lancée.

Blottie contre lui je pouvais sentir qu'il ne restait pas de marbre devant mon baiser fougueux. Je l'avais titillé, j'avais allumé une mèche et le feu allait prendre d'une seconde à l'autre. Je l'attirais contre moi tout en reculant, et vint plaquer et fermer la porte de la salle de classe avec mon dos. Ma poitrine se soulevait fortement. Son regard sombre faisait écho en moi.

"Je dois t'avouer que....ce livre m'a donné des idées pas très...j'aimerai...pas maintenant mais un jour essayer....enfin..."

Je n'arrivais plus à m'exprimer, c'était trop gênant. Je préférais me remettre à l'embrasser. Je soulevais mon haut avec mes mains libres. Sentir ses doigts brûlants sur ma peau était un délice.

Avec Aiden c'était si simple, tout se faisait naturellement et notre amour était à la hauteur de nos personnalités. Chaque baisers qu'il me donnait me faisait perdre un peu plus la tête. On pouvait pas faire ça ici ? Si ?! On le pouvait ?

"On a... mieux... à faire... maintenant." Je frissonnais de plaisir quand il me souffla à l'oreille. Il s'aventura sur ma peau avec ses lèvres. C'était parfait.

"Mais, je serais plus que près à discuter plus tard à ce sujet. Ça ne peut pas être mauvais."

"Oui... plus tard..." Avouais-je à demi mot, mon cerveau ne pouvait pas se concentrer sur autre chose que ses lèvres sur mon corps. Sa morsure dans mon cou réveilla chaque parcelle de mon être.

Aiden n'avait pas l'air de s'arrêter, ni quand j'entrepris de lui enlever sa robe de sorcier. Au contraire il fit de même, on galérait toujours avec nos tenues de sorcier, mais à force, on devenait plutôt doué. Rapidement on se retrouva dans un autre monde, où l'on était seul dans l'univers.

La pièce bien qu'elle fut plus grande que sa chambre, se chargea aussitôt en magie. C'était toujours la même chose, où que l'on soit pour consommer notre amour, il y avait toujours ces particules qui voletaient au dessus de nous. Comme un trop plein, un excédent de puissance, de magie. Personnellement ça me rendait dingue, ça m'excitais encore plus, et j'avais l'impression de ressentir plus de choses, d'être vraiment en phase avec l'homme que j'aimais.

C'était comme si ces étincelles étaient la partie visible de notre lien et de ce qu'on était capable de faire. Comme toujours, ces moments intimes à deux étaient que pures saveurs, sans aucune fausses notes. On était en symbiose parfaite, respectant l'autre et son plaisir. Et comme à chaque fois, mes yeux, mes cheveux et ma personnalité profonde changeaient et se mêlaient au loup. Il fallait toujours quelques minutes pour que tout redevienne normal et que ma blondeur se stabilise. J'aimais cela, ça m'amusait.

On se retrouva au sol, complètement débraillé sur nos capes de sorcier. Je me lovais dans ses bras brûlants. Mon désir était assouvis et la pression apaisée. Comme à chaque fois maintenant, après avoir fait l'amour, on regardait les particules retombées au sol et disparaître dans un balai hypnotique. C'était très apaisant et Aiden s'endormait souvent devant ce spectacle. Mais là il en était hors de question.

"Je crois que tu vas avoir du retard à ton cours mon amour. Je suis vraiment désolée."

Je retenais un rire avant d'ajouter.

"En fait pas vraiment, c'était génial !"

J'arrivais pas à croire qu'on avait osé. Et si jamais le professeur était revenu dans la salle chercher quelque chose qu'il avait oublié ? Et puis je me disais qu'en fait, ça ne pouvait pas être pire que de se faire chopper par Gwen ou Connor. Je haussais les épaules.

"Au fait qu'est que tu voulais me dire tout à l'heure ? Je crois que je t'ai légèrement interrompu."

Le regard faussement coupable d'Aiden me fit mourir de rire. Je te jure celui là ! J'aimais tellement ses expressions, son humour et sa légèreté me faisait du bien, en toute circonstance. Il avait le don pour dédramatiser toute situation. Mais il allait falloir que je lui réponde, et je rigolais déjà moins. Je laissais place à un sourire timide et gêné, mes joues rosirent instantanément.

"C'est ce livre...il m'a donné des idées et je voudrais essayer des...heuu...des trucs."

J'attrapais le livre, je ne savais pas si j'allais pouvoir clairement lui expliquer, donc autant lui montrer. Je feuilletais jusqu'à trouver le passage descriptif.

"Je voudrais essayer ça !"

Je pointais mon doigt sur la ligne en question qu'il devait lire. Il était question d'attacher sa partenaire et de lui bander les yeux. S'il y avait bien une chose qu'on faisait déjà tous les deux, c'était s'abandonner totalement l'un à l'autre. Mais là c'était un cran au dessus, là c'était question que l'un maitrise entièrement son partenaire, au point qu'il soit aveugle et dans l'incapacité de bouger.

Bien sûr il faudrait des liens très solides et serrés, car ma force ferait casser les attaches. Mais j'imaginais déjà la scène et les sensations possibles. Si ma vue était cachée, mes autres sens serraient décuplés. Être à la merci d'Aiden me faisait envie, c'était la seule personne au monde avec qui je serais capable d'une telle chose. J'avais totalement confiance en lui. J'avais envie de pousser mes limites avec ce demi-loup. Voir jusqu’où on était capable d'aller ? Jusqu'où on était capable de s'aimer ?

Je le regardais lire le livre, essayant de décrypter une réaction. Positif ? Négatif ?

"On pourrait essayer ça dans la salle de bain des Préfets, on a encore jamais rien fait là bas..." Avouais-je d'une voix un peu trop sensuelle pour être juste une question en l'air.