Professeur Spencer?

♦ Irina avait une demi-heure de libre avant son prochain cours, celui de potion. Elle se rappela soudainement la discussion qu'elle eut il y a quelques temps avec Jayce Lancaster, et de se qu'elle avait proposer. La petite fille quitta sa salle commune, et monta dans les étages pour trouver le Professeur Spencer, et le questionner sur ce qui leurs arrivaient, au jeune homme et à elle-même.
La Serpentard avait demandé à un camarade de classe, élève à Poufsouffle, où se trouvait la classe du Professeur Spencer, qui était aussi le Directeur de la maison des blaireaux. Celui-ci lui avait indiqué la classe qu'il occupait le plus souvent, en ne cachant pas sa curiosité: les Serpentard n'étaient pas nombreux à s'intéresser à l'Etude des Moldus, matière enseignée par ce professeur. La petite fille ne lui avait pas répondu et lui avait conseillé de montrer un intérêt pour le cour d'Histoire de la Magie.

Arrivée devant la classe, Irina fut prise d'un doute, mais elle ne pouvait plus reculer. La porte était ouverte, et le Professeur l'avait vu. Les derniers élèves de son précédent cours quittaient comme à regret sa salle, et Irina se retrouva en face de lui. C'était un des professeur les plus jeunes du collège, et qui ne pouvait être confondu: il avait des cheveux d'un bleu électrique peu communs. Irina ne put s'empêcher de penser à ses propres mèches violettes sombres, et son style vestimentaire qui même dans le monde des sorciers détonnait. Elle chassa bien vite ces pensées parasites pour se concentrer sur la raison de sa venue.

- Professeur Spencer, commença-t-elle en rougissant, pardonnez-moi de vous déranger, mais puis-je discuter avec vous d'un problème d'ordre...personnel?

♦ Irina déglutit à grand peine. Elle se sentait aussi stressée que lors de sa Répartition, où elle pensait qu'aucune des quatre Maisons voudrait l'accueillir.

- Bien sur Mademoiselle ? lui demanda le professeur d'un ton encourageant, tout en souriant, comme pour la mettre en confiance.

Il leva sa baguette magique et, sans prononcer d'incantation, ferma la porte d'un simple mouvement, pour plus d'intimité. La petite fille apprécia ce geste.

- Qu'est ce qui vous amène aussi loin de votre salle commune ? Continua-t-il, toujours aussi engageant.

- Hum..., commença la petite fille, en prenant appuie sur un des ses pieds puis l'autre, attitude montrant son embarras. Il se trouve que j'ai un problème. Je sais que les sorciers ont des pouvoirs, et je sais que je ne les connais pas tous, mais... personnes d'autre n'a celui qui m'embarrasse, elle se garda bien de parler de Jayce, pour une obscure raison qu'elle ne comprenait pas elle-même. Même dans le monde magique, je pense que cela est rare, voir peut-être tabou, mais je n'en sais rien...

La petite fille jugea qu'elle avait assez longuement tourné autour du pot, et se jeta à l'eau.

- Je peux ressentir les émotions de mes camarades, et quand je pers le contrôle, je peux être submergées par celle-ci... Ou, ajouta-t-elle en se rappelant de l'épisode du train avec Jayce, quand je pers tout mes repères, je déverse ma mémoire dans l'esprit de la première personne qui est au plus près de moi.

Elle se tut, et baissa les yeux. Pour une des premières fois, elle se demanda si ce "don" était quelque chose de mal, dans le monde des sorciers. Peut-être que tout le monde pouvait le faire, mais qu'il ne fallait pas, auquel cas elle serait sûrement hors-la-loi. Elle se pinça la lèvre inférieure, si fort qu'une goute de sang perla, en attendant la réponse ou la sanction du professeur.

♦ Irina s'assied sur la chaise que lui présentait le Professeur, une vague sensation de terreur l'envahissant. Une conversation longue? Est-ce que ses craintes étaient réelles, et que le Professeur lui dise qu'elle n'avait pas le droit de faire cela, que c'était interdit dans le monde de la Magie et qu'elle serait renvoyée de Poudlard pour avoir enfreint cette règle.

- Vous devez savoir que ce dont vous me parler est de la legilimencie. C'est la capacité à lire l'esprit des autres. En principe, cette discipline s'apprend. Mais vous semblez faire partie de ceux chez qui cette capacité est innée. Il va vous falloir de l'entrainement pour vous maitriser. Et beaucoup de discrétion, les gens n'aime pas vraiment qu'on lise dans leur esprit.

La petite fille prit le temps de graver les phrases dans son esprit, pour les répéter à Jayce. Mais elle prit en même temps conscience de la gravité de la situation. Elle ne put que s'écriait :

- Je ne savais pas, Monsieur, je vous jure! Même si je suis à Serpentard, je n'ai grandi dans une famille de Sang-Pur, mais dans un orphelinat Moldu! C'est la raison pour laquelle je n'ai pas compris que c'était mal!

- Vous avez raison de penser que le sujet et tabou. Cette capacité est souvent prêté aux sorciers noirs. Ce qui est bien dommage, mais la société sorcière est bourrée de préjugés tenaces, continua la Professeur.

Ces paroles eurent un effet immédiat sur Irina, qui eut l'impression d'avoir plongé dans un bain d'eau glacé. Elle obstrua la dernière phrase, qui se voulait rassurante, et se concentra sur le fait que s'était une capacité attribué aux mages noirs. Elle savait que tous les Serpentard ne tournaient pas mal, loin de là, mais son propre cas lui semblait désespéré à l'instant.

- Est-ce ... c'est une capacité hériditaire? demanda-t-elle d'une voix éteinte.

Si oui, alors... serait-il possible que ses parents soient du mauvais côté de la Magie? Qu'ils aient pris par aux actes répréhensibles des Mangemorts, sous les ordres de Lord Voldemort? Qu'est-ce qu'elle ferait dans ce cas, alors?

♦ Le Professeur Spencer avait un sourire doux, rassurant sur ses lèvres, comme si il savait qu'elle était terrorisée intérieurement. Irina savait qu'elle était sans protections quand le stress était maître de ses mouvements et pensées.
Elle sourit faiblement au professeur quand il lui confirma qu'elle n'avait rien fait de mal, pour lui assurer qu'il n'avait pas aggraver son anxiété.

- D'autant que comme vous l'avez souligné, vous n'aviez aucune connaissance sur le sujet. Personne ne pourrait vous en vouloir pour quelque chose que vous ignoriez. Les vieilles familles gardent précieusement leurs secrets. L'apprentissage de cette discipline est réservé à une élite autoproclamé.

Irina voulut sauter sur cette occasion de parler des vieilles familles de Sang-Purs, et peut-être de la sienne. Mais le Professeur n'en avait pas fini avec ce sujet, et lui expliqua que ce "don" pouvait se perpétuer en sautant plusieurs générations ou s'éteindre, en bref, qu'il ne savait pas si sa famille avait un quelconque lien.

- J'aimerais savoir, Professeur, si seuls de mauvais sorciers, attirés par la Magie Noire, présentaient cette prédisposition ou... si dans l'Histoire de la Magie, des sorciers armés de bonnes intentions pouvaient aussi connaître les pensées.

Elle savait que ce n'était pas car elle était à Serpentard, ni qu'elle connaissait les pensées de ses camarades, qu'elle allait mal tournée. De bons sorciers étaient à Serpentard aussi, comme Merlin.
Mais ce qu'Irina voulait savoir, c'est si les personnes qui découvriraient cette capacité qui était la sienne allait la fuir, de peur d'être en présence d'une future Mage Noire.
Sans s'en rendre compte, Irina se prit à rêver d'aller en cour d'Etudes des Moldus, avec ce Professeur compréhensif et qui expliquait si bien. Ceci serait passé inaperçue si elle n'avait pas projeté sans le faire exprès cette pensée dans l'esprit du Professeur.

♦ Irina fut sensiblement rassurée de savoir qu'un grand sorcier tel que Dumbledore partageait cette capacité. Même si elle ne pouvait pas en expliqué clairement la raison.

- Aujourd'hui, je ne pense pas qu'on vous fuirait pour vos capacités. Cependant, apprendre à vous contrôler me parais urgent. Vous ne pouvez décemment pas entrer dans l'esprit des gens avec la délicatesse d'un troll.

Cette phrase sorti la petite fille de sa rêverie éveillée, et empourpra violement ses joues d'un rouge écarlate. Elle baissa la tête, et ses cheveux bruns détachés masquait son visage. Elle n'osait regarder le Professeur qu'à travers cette barrière capillaire.

- Et soyez assurée que je serais ravi de vous avoir en cours, poursuivit-il malicieusement.

Irina releva la tête, en tentant un petit sourire, les joues toujours brûlantes. Il n'avait pas l'air si fâché que cela, ni dégouté. Il la regardait comme un professeur regarde une élève maladroite qui a fait une faute.

- Je me demandes ce qu'en penseront mes camarades, murmura-t-elle. Certains d'entre eux ont encore des idées bien arriérées...

♦ Irina acquiesça quand le professeur lui indiqua qu'elle ne devait pas ébruiter son "don". C'est ce qu'elle contait faire, de toute façon.

- Pour en revenir, à vos petits problèmes de maitrise. Je peux certainement vous conseiller quelques ouvrages qui pourrait vous aider. Aucune personne avisée n'irait voir le professeur Smith à ce sujet en premier recours.

- Aurais-je besoin d'une autorisation spéciale pour emprunter ces livres, s'ils se trouvent à la bibliothèque? Demanda-t-elle en pensant à la Réserve, jalousement gardé par la gérante.

Une autre question lui brûlait la langue. Elle ne savait pas si elle obtiendrait une réponse satisfaisante ou non, mais...

- Pourquoi ne devrais-je voir le Professeur Smith en dernier recours? Il n'est pas si terrible que cela, si?

♦ Le Professeur eut une nouvelle fois ce doux sourire qui encourageait la fillette à lui parler.

- Vous devez pouvoir les trouver à la bibliothèque en effet. Mais, cet intérêt soudain pourrait soulever plus de questions que vous ne le souhaiteriez. Je vous proposais de vous fournir ce livre. Je ne l'ai pas ici, et à vrai dire il est plutôt à un ami, mais je sais qu'il ne me refuserait pas ça.

- Bien sûr, Monsieur, acquiesça-t-elle car elle ne savait que dire de plus. Je vous en serais très redevable.

- Le professeur Smith, ne fait rien sans contrepartie. Et je ne crois pas cela profitable d'être redevable à qui que ce soit à votre âge, dit-il en haussant les sourcils, comme s'il n'en revenait pas qu'elle ait posé cette question.

La petite Serpentard hocha la tête, les sourcils froncés et le regard sérieux. Elle ne comprenait maintenant pourquoi ce professeur n'était pas une solution.

- Merci beaucoup, Professeur, dit-elle en se levant et en époussetant sa jupe. Vous avez éclairci mon esprit, mais je dois vous quitter. A bientôt, je l'espère, et merci pour tout.

Et elle quitta la salle, en adressant un dernier sourire plein de reconnaissance à Allen Spencer.