Il était seize heure quinze. Une heure dans la journée. C’était l’un des seuls moyens de se retrouver sans problème. Et en dehors de Poudlard c’était encore mieux. Je lui avais donné rendez-vous d’une manière assez subtile. En la croisant dans le couloir, je murmurais qu’un loup-garou capable de se transformer à seize heures quinze devant le lac serait une bonne chose, au lieu d’une cave de vampire. J’avais continué à passer comme si je ne l’avais pas vu, étant donné que je devais arriver en cours. Je continuais de marcher au bord du lac, puis je décidais de me poser sur le bord du lac. J’essayais de me détendre. Je repensais à tout ce qui c’était passé durant cet été. Machinalement je me frottais l’unique cicatrice visible par tous de mon corps. Cette cicatrice qui m’avait été fait par Elisabeth, lorsqu’elle était transformée et qu’elle n’avait pas le contrôle. J’avais un joli souvenir maintenant. Une griffure de loup-garou. Si ça avait été une morsure, elle ne se le serrait jamais pardonnée. Déjà qu’elle voyait cela comme une malédiction, alors là je n’en parlais même pas. Je respirais tranquillement. Après je repensais à l’entrainement et à la forêt, là où j’avais tué de nouveau. Je m’écœurais de ce que j’avais fait. Il fallait que je parle à Elisabeth. Mettre un terme à tout ceci. Je ne pouvais plus me supporter. Comment supporter ou aimer quelqu’un comme cela ? Samuel m’avait fait comprendre qu’elle ne me supporterait peut-être pas. Etait-ce vrai ? Je n’en savais rien. Mais une chose était sur. Suite à cette conversation ça sera un changement total dans ma vie.
Puis d’un coup j’entendis des bruits de pas. Je tournais la tête et la vis arriver. Je souriais pour faire bonne figure et je me redressais. Elle était belle et sauvage. Je ressentais de l’amour pour elle, même si je ne savais pas ce que c’était. Mais j’avais peur de moi, peur de ce qui pouvait arriver. Je me préparais à avoir une discussion qui risquait de me tuer pour de bon. Je souriais toujours et lui lançais :
- Alors c’est comment Poudlard Mademoiselle Elisabeth ?
Elisabeth me répondit que c’était immense et que leur école à eux était plutôt poussée sur la grandeur du parc plutôt que le château. Je regardais tranquillement la louve venir vers moi et s’installer. Elle avait vite compris que je ne voulais pas parler de Poudlard. Cela me fit tirer un léger sourire en coin. En effet, et je sentais que la tâche n’allait pas être le plus simple possible. Une fois à côté de moi elle me caressa le visage et son pouce passa sur la cicatrice que j’avais. Cela ne me blessait pas. Elle devait probablement s’en vouloir, car elle qui était toujours souriante, elle l’avait légèrement perdu. Sa main fini par retomber au sol, j’avais tourné la tête vers elle et je trouvais qu’elle avait l’air abattue. Je savais que j’allais regretter ce geste mais il fallait qu’elle le voie. J’approchais ma main vers son visage, puis d’un coup je fermais le poing et lui asséna une droite dans la mâchoire, pas assez fort pour la blesser, mais assez pour qu’elle ressente le coup. Une attaque surprise. Elle l’avait peut-être vue venir, mais trop tard. Je gardais une tête froide et dure. Ma voix était tout aussi froide, regardant Elisabeth je dis sans le moindre état d’âme :
- Toi et moi nous ne pouvons être ensemble plus longtemps. Je ne suis pas le genre de personne qu’il te faut. Je suis comme du poison, et plus tu resteras avec moi, plus tu seras en danger de mort.
Je commençais à me lever et à me diriger vers le château. Je sentais une boule au ventre m’accueillir. J’avais été cruel, mais je ne voulais pas la blesser d’avantage. Qu’elle garde de moi cet homme violent.
Douleur, tristesse, agonie… Voilà ce que je ressentais. Je ne pouvais pas faire face à ce que je ressentais pour elle. J’étais qu’un tuer sans le moindre remord. Comment c’était possible d’aimer quelqu’un comme cela et d’avoir encore confiance en lui, sachant qu’il pourrait vous tuer en un claquement de doigt. Je n’avais pas voulu plonger mon regard dans ses yeux pleins de tristesses. Je savais qu’elle l’aurait dur, mais ce n’était pas insurmontable. Ce n’était pas à cause d’elle que je la rejetais mais par moi. J’espérais dans un sens qu’elle comprendrait mon choix. Si je l’avais frappé, c’était pour lui montrer le genre d’homme que je deviendrais plus tard. Par contre je l’entendais hurler si fort que l’on devait l’avoir entendu du château. Je tournais la tête vers elle. Elle me fusillait du regard et m’accusait que j’avais cassé la confiance qu’il y avait entre nous. Et que tout les deux nous pouvions être un remède à l’autre. J’avais envie de lui dire oui, de la prendre dans mes bras et de lui dire que j’étais désolé. Sauf que ce n’était pas ce que j’allais faire. Je lui répondais d’une voix sans appelle :
- Il y aucun moyen que je sois un antidote pour toi ! Comment tuer pourrait soigner quelqu’un ? Dit le moi !
Elle se rapprocha de moi pour m’annoncer qu’elle souhaitait que je sois son poison. Et ce qu’elle voulait c’était mourir avec moi. Je la fusillais du regard. Je ne voulais pas qu’elle meurt. Mais je ne pouvais plus lui faire face. Il fallait asséner le coup de grâce. La fixant droit dans les yeux je lui disais :
- Mais vit ! Tu peux vivre la vie que tu souhaites. Tu n’as pas besoin de moi pour ça. T’as pas compris ? Je ne te sers à rien à part te tuer.
Une gifle. Voilà ce que je reçus comme réponse. La puissance de la gifle me fit reculer de deux, trois mètres. Elle n’avait pourtant pas compris. Elle pensait encore que c’était elle le problème. Que j’avais détruis sa confiance, qu’elle ne voulait qu’être ce que je souhaitais. Je me sentais mal, tellement mal. Je la voulais tellement, et je voulais qu’elle soit heureuse. Mais ce ne pouvait être le cas. Je la vis partir en courant vite loin de moi. Je soupirais. Et je regardais le lac. Je sortais ma lame qui me suivait depuis tant d’année. Un tueur… que fallait-il pour quitter ce monde de barbarie ? Je pensais pouvoir le quitter grâce à Elisabeth, mais non. Il n’y a qu’un seul moyen de quitter le monde de tueur. Et ce moyen n’était qu’on ne peut plus simple. Regardant Elisabeth je lançais un dernier mot à son égard, ou plutôt quatre mots « Je t’aime Lisa ». Je ne sais pas si elle avait entendu, mais j’espérais que non. Quel garde de moi cet être affreux incapable de l’accepter. Je pris le poignard et me transperça le ventre avec. La douleur fut vive, je sentais déjà mes forces se diminuer. Le sang coulait. Je sentais mes jambes me lâcher. J’étais maintenant allongé sur le dos. J’avais usé de toutes mes forces pour retirer la lame. Chose qui était faite. Je regardais le ciel. Un beau ciel bleu, avec quelques nuages. Certains me rappelaient la tête d’Elisabeth. Ce fut avec ce nom que je fermais les yeux. Je n’avais pas envie de faire davantage. Finit les meurtres. Place à la mort.