Un renvoie ou un sauvetage?

On avait avancé pendant longtemps et nous étions maintenant dans le bureau de la directrice. Je n’avais jamais eut l’occasion de le visiter. Mais j’aurai aimé le visité autrement. Généralement quand on était là ce n’était pas bon signe. C’était vrai. Là je n’étais pas du tout en bonne posture. Je voyais la directrice qui avait posé mes effets personnels sur son bureau. Baguette, dague ainsi que mon insigne de préfet. Certes cela ne m’embêtait pas plus que cela pour le dernier, mais les deux premiers ça me faisait mal au cœur. Je les fixais légèrement. Comment faire pour les récupérer ? Le concierge m’avait coincé pour que je l’aide dans une recherche ou plutôt une mission. J’avais accepté, maintenant il fallait que je le laisse faire. Je ne lui ferais pas confiance, mais en ce moment précis c’était le seul qui pouvait m’aider. Je restais debout bien droit. La directrice semblait très remontée, je ne savais pas vraiment si je devais prendre la parole, donc je me taisais. Je voyais le concierge qui était à côté de moi. Je ne savais pas vraiment comment faire pour avancer. Déjà pourquoi cette arme à Poudlard ? ça serait simple à expliquer, mais tant qu’elle ne fouillait pas dans ma valise, elle ne trouverait pas le double fond où il y avait mon arc de rangeait. Bien entendu j’avais des arcs de fabrication artisanales dans la forêt, avec des flèches et seul moi savait où ils se trouvaient.

Cessant de regarder mes affaires je fixais de nouveau la directrice. Est-ce que ça allait bien se passer ? J’en doutais fortement. Mais une chose était sur, la nuit promettait d’être mouvementée. Je me tenais légèrement le poignet gauche. Je l’avais remis en place, mais ça me faisait légèrement mal. Je ne disais rien, et j’attendais la ou les questions venir, d’un air impassible.

La directrice commença à parler de manière calme. Généralement cela n’annonçait rien de bon quand une personne parlait de la sorte, lorsqu’il y avait un acte aussi important que celui que j’avais fait. D’ailleurs elle me demanda si j’avais conscience de la gravité de mon acte. J’avais envie de hausser les épaules, car il n’y avait aucun acte dangereux. Je ne l’avais pas tué, juste blessé. Et il n’y avait rien de grave. Je ne répondais pas à la directrice, mais je la fixais toujours d’un air sérieux, impassible. Elle me fixa puis son regard se tourna vers le concierge. Puis elle annonça qu’elle ne pouvait pas laisser passer un tel acte et que je serais renvoyer. J’acquiesçais le coup sans rien dire, pas de larmoiement, ni de supplication. Ça ne servirait à rien et j’étais conscient de mes actes. Elle rajouta qu’il y aurait une information au département de justice pour tentative de meurtre. J’avais envie de rire. Tentative de meurtre ? Je n’avais même pas touché un organe. Si j’avais vraiment voulu le tuer je l’aurai poignardé dans le cœur. Voilà ce que j’aurai fait. Je voyais une sorte de fée en bois se poser sur le doigt de la directrice. Je ne savais pas ce que c’était, mais en tout cas si le concierge devait intervenir ça serait le moment opportun.

C’était comme s’il avait lu dans mes pensées, car il s’avança pour se mettre en avant et commença à raconter une histoire qui pouvait être accepté et plausible si on n’en connaissait pas la vérité. J’avais fait un mouvement de tête pour confirmer ses dires. Puis il commença à parler de sa blessure, et du fait qu’il avait besoin d’un assistant. Par contre je n’avais pas aimé qu’il parle de ma lame comme ceci. C’était la mienne. J’allais justement répondre après qu’il avait fini sa phrase :

- Si je puis modifier un détail. Ce que Mr Carter a raconté est la vérité. Hormis un détail qu’il n’a pas pu voir, vu qu’il avait le dos retourné. Cette lame est la mienne. Ou plutôt est à ma famille. C’est tout ce qui reste d’elle. Ma mère est morte et mon père et moi ne sommes plus en bon termes et ça fait des années que je ne l’ai pas vu.

Je disais parfaitement la vérité. La seule chose que j’omettais de dire c’était que mon père était un salaud, mais enfin passons. Je continuais à dire :

- Cette lame est transmise de génération en génération dans ma famille. Elle fait office de relique ou porte bonheur plutôt qu’arme normalement. Mais j’ai paniqué et comme je n’avais pas réussi à attraper ma baguette je l’ai sorti pour l’utiliser. Je sais que je n’aurai pas du l’amener, mais je la prends comme porte bonheur, et je n’ai jamais eu l’intention de l’utiliser comme arme contre qui que se soit. C’est tout ce qui me reste de ma famille.

Je me tournais vers le concierge d’un air désolé, j’avais appris à jouer la comédie et je dois reconnaître que cela servait beaucoup. Je repris d’une voix pleine de remords :

- Je m’excuse sincèrement monsieur le concierge pour ce désagrément. Croyez-moi ce n’était pas dans mon intention d’attenter à votre vie.

Puis je me retournais vers la directrice et la regardant droit dans les yeux je disais :

- Mais si c’est la volonté de la directrice de me punir en me renvoyant de Poudlard, c’est que je l’ai mérité. Je suis désolé pour le désagrément que j’ai causé.